Représenter ou non le prophète Mahomet, telle est la question qui se (re)pose à l’occasion de la sortie du film "Mahomet, le Messager de Dieu". Le premier volet de la trilogie, sorti à la fin du mois d’août en Iran, a relancé une polémique presque aussi vieille que l’islam. Le réalisateur Majid Majidi mais également le compositeur A.R. Rahman font l’objet d’une fatwa, lancée par l’Académie Raza, une organisation sunnite basée à Mumbai.
"Vous comprenez, en tant que musulmans nous devons réagir lorsque que quelque chose va à l'encontre de notre religion. Ainsi, demain, si et quand nous nous retrouvons face à Allah, Il ne pourra pas nous dire que nous n’avons rien fait pour mettre un terme à ce que se passe. Donc nous devons essayer." C’est en ces termes que Mohammed Saeed Noori, Secrétaire Fondateur de l’Académie Raza a dénoncé la participation de Allah Rakha Rahman au film de Majid Majidi.
Mais le compositeur oscarisé de Slundog Millionnaire a décidé de se défendre. Sur sa page Facebook, il a publié sa réponse.
"Ma décision de composer la musique de ce film a été prise en toute bonne foi et sans volonté d’offenser qui que ce soit", explique t-il. "En fait, cette décision prend appui sur un point de vue similaire à celui exprimé par M. Noori. Quand et si j’ai la chance de me retrouver face à Allah et qu’il me demande, le jour du Jugement: ‘Je t’ai donné la foi, l’argent, le talent, la gloire et la santé. Pourquoi n’as-tu pas fait la musique de mon bien-aimé film “Mahomet”? Un film qui a pour objectif d’unir l’humanité, de lutter contre les idées fausses et de diffuser mon message, que la vie est faite de gentillesse, d’édification de la pauvreté, de dévouement à l’humanité et non de tuer impitoyablement des innocents en mon nom.’ "
Se définissant à la fois comme un traditionaliste et un rationaliste, A.R. Rahman a expliqué voir le monde de l’audiovisuel comme un outil pour aider à une meilleure compréhension du prophète à l'heure où "des remarques immorales, inacceptables et méchantes concernant le saint prophète se multiplient sur la toile", comme que l’expliquent nos confrères du Huffington Post Inde. Son message a depuis été largement relayé sur les réseaux sociaux, où il a rencontré un franc succès.
"Ne vous inquiétez pas ! Vous n'avez rien fait de mal. Vous avez tout mon soutien. Qu'ils disent ce qu'ils veulent et ne faites pas attention à eux."
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