Le débat sur la politique étrangère du Canada, que Justin Trudeau avait menacé de boycotter s’il n’était pas bilingue, permettra aux chefs de répondre en anglais et en français. Mais le modérateur, lui, s’adressera à eux en anglais.
« Puisque je vais modérer le débat et que je parle anglais, je vais poser la question en anglais. C’est à chaque débatteur de fournir une courte réponse en français, en anglais ou une combinaison des deux », a précisé Rudyard Griffiths, le président des débats Munk, au Huffington Post Québec.
L'organisation a proposé aux chefs « d’utiliser la langue officielle de leur choix lorsqu’ils le désirent et aussi longtemps qu’ils le veulent tout au long au débat », avec une traduction en simultané au besoin. Le modérateur arrivera à comprendre les réponses grâce à cette traduction, souligne-t-il.
Cette façon de faire permettra de répondre « entièrement aux exigences de bilinguisme » selon l'organisation du débat Munk.
Les partis ont jusqu’à mardi midi pour accepter ou refuser les règles et le format proposés, sans quoi ils perdront leur place au débat prévu le 28 septembre prochain à Toronto.
Le Parti libéral du Canada avait pris l’engagement de prendre part à un nombre égal de débats en français et en anglais. Dans une lettre adressée aux débats Munk, le parti a exigé que l’événement soit entièrement bilingue et qu’il soit disponible gratuitement pour tous les Canadiens.
L’organisation avait répliqué qu’il n’avait jamais été question que le débat soit bilingue. S’il est ouvert au public, les places sont limitées et les billets coûtent jusqu’à 90$. Il sera toutefois possible de visionner le débat en direct sur le site www.munkdebates.com et sur les réseaux sociaux, entre autres.
« Nous sommes reconnaissants aux partis pour les améliorations qu’ils ont suggérées au cours de la préparation du format final du débat. Nous espérons sincèrement que chaque parti politique – dans un esprit de compromis et dans l’intérêt du public – acceptera de prendre part au débat », a fait savoir Rudyard Griffiths par communiqué de presse en début de journée.
« Nous croyons que s’il y a un moment propice pour tenir un débat autour de la politique étrangère du Canada, c’est maintenant. »
Le chef du NPD Thomas Mulcair avait aussi dit que le bilinguisme était une condition sine qua non à sa participation au débat Munk. Selon Radio-Canada, une conférence téléphonique était prévue entre les organisateurs et les stratèges néodémocrates pour parler du déséquilibre linguistique.
Le Parti libéral du Canada n’a pas encore annoncé s’il comptait participer ou pas au débat sur la politique étrangère. Le NPD a indiqué qu'il «étudiait la proposition» à ce moment-ci.
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