Les producteurs de pommes du Québec l'ont échappé belle, cette année : ils ont su à la toute dernière minute qu'Immigration Canada acceptait de distribuer aux ouvriers guatémaltèques les permis nécessaires pour travailler dans les vergers cet automne.
Depuis plus de cinq ans, des travailleurs du Guatemala viennent au Québec pour y cueillir des fruits. L'été, des fraises; l'automne, des pommes, chez un autre agriculteur.
« Ça fait notre affaire parce qu'on partage des frais fixes comme employeur, explique le pomiculteur Dean Thomson. Et pour les employés, ils sont très contents parce qu'ils ont un contrat qui est plus long. »
Toutefois, Immigration Canada oblige désormais les pomiculteurs à déposer une nouvelle demande de permis pour ces travailleurs étrangers, même s'ils sont déjà au pays. Le délai de traitement de la demande est de 16 semaines - soit près de 4 mois - ce qui compromet les plans des agriculteurs, qui dépendent de cette main-d'oeuvre bon marché pour profiter pleinement du potentiel de leurs vergers.
Dean Thomson se réjouit du fait que les travailleurs guatémaltèques ont finalement obtenu leur permis à temps. Ceux-ci représentent plus du quart de ses employés.
« Ce sont de très bons travailleurs. Il y en a, ça fait plusieurs années qu'ils sont avec nous. Ils ont de l'expérience. Mais sans eux, on aurait perdu 25 à 30 % de nos récoltes. »
— Dean Thompson, pomiculteur
Les travailleurs guatémaltèques sont aussi soulagés.
« La récolte des pommes représente 80 % de mon revenu. Ma famille a besoin de cet argent. »
— Edgar Marroquin, travailleur temporaire guatémaltèque
Cette année, la pression exercée par l'industrie agricole sur le ministère fédéral de l'Immigration a finalement permis d'accélérer le processus. Toutefois, rien n'est gagné pour 2016.
« Ce qu'on craint, c'est que la même lenteur bureaucratique se reproduise l'an prochain », explique Stéphanie Levasseur, présidente des Producteurs de pommes du Québec.
Mme Levasseur se rassurer toutefois du fait que le ministère a finalement traité 300 dossiers en une semaine. « Ils ont prouvé qu'ils sont capables de faire le travail rapidement », estime-t-elle.
Immigration Canada n'a pas répondu aux demandes d'entrevues de Radio-Canada.
D'après un reportage de Laurent Therrien
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