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«Rebel Heart Tour» au Centre Bell: Madonna, au doigt et à l'œil (VIDÉO/PHOTOS)

Madonna, au doigt et à l'œil (VIDÉO/PHOTOS)

Madonna était en ville, mercredi, pour donner le coup d’envoi à sa tournée nord-américaine Rebel Heart. Elle avait traîné tout près de 17 000 de ses admirateurs québécois avec elle, remplissant ainsi à presque pleine capacité un Centre Bell qui vibrait au moindre de ses pas. Elle n’avait pas non plus négligé d’emporter avec elle la fougue de ses 20 ans, l’audace qui lui a apporté la renommée dans son jeune temps – mais qui, avouons-le, ne fait plus autant mouche en 2015 que jadis – ses mises en scène flamboyantes et son sex-appeal légendaire.

La Madone avait un vaste espace pour s’épancher, mercredi. À sa grande scène principale était annexée une longue passerelle, entrecoupée d’une deuxième plateforme rectangulaire étroite. À l’autre extrémité trônait un cœur, où se sont joués plusieurs bons moments de la soirée.

Avant que ne s’ouvrent officiellement les festivités, le DJ Diplo a réchauffé l’ambiance avec brio, pendant que, derrière lui, l’affiche officielle du Rebel Heart Tour s’étalait de tout son rouge, porteuse de mille belles promesses pour les heures qui allaient suivre. Déjà, une fébrilité palpable secouait les gradins.

Puis, la fête a commencé. Les aiguilles de l’horloge chatouillaient 21h30. Le début de l’explosion s’est produit avec une projection, à l’écran, d’une Madonna prisonnière derrière une porte grillagée. Puis, une fresque médiévale s’est déployée sous nos yeux, dans le Centre Bell. Madonna est descendue dans une cage. Une armée de samouraïs est allée la libérer. La voix cristalline de l’idole s’est faite entendre pendant que ses guerriers soulevaient de terre son corps, léger comme une plume.

Madonna au Centre Bell (9 septembre 2015)

Chaudes religieuses

Ce n’était là qu’un hors-d’œuvre Les tableaux se sont succédés, certains sobres, d’autres flamboyants. Son grand manteau rouge enlevé, Madonna s’est provoquée en duel avec ses soldats qu’on aurait cru tout droit sortis de Game Of Thrones. Le combat épique s’est poursuivi pendant Bitch, I’M Madonna, que Nicki Minaj est venue appuyer en duo, sur vidéo, dans un bataclan d’effets tape-à-l’œil. Spécifions que l’enrobage visuel du concert est signé par la firme québécoise Moment Factory.

L’invitée d’honneur s’est faite rockeuse sur Burning Up, guitare électrique en main, pendant qu’autour d’elle, le décor était tout feu, tout flamme. Puis, la Madonna scandaleuse des beaux jours a revécu, le temps de Holy Water, déguisée en religieuse, pendant qu’à ses côtés, des danseuses en sous-vêtements blancs se trémoussaient sur des poteaux, également coiffées des voiles noires des croyantes. À l’écran défilaient alors des images de sadomasochisme. Un (trop) bref échantillonnage de Vogue s’est inséré pendant le segment.

Les nonnes d’un soir ont ensuite rejoint le montage médiéval encore en place pour un long numéro digne de la Dernière Cène. Certes, marier sexe et religion n’a plus l’impact que ça avait à l’époque des premiers esclandres de Madonna, quand Like A Prayer s’emparait des palmarès, mais l’effet de surprise, lui, y est encore. Parce qu’esthétiquement, c’est toujours très réussi.

Autre vignette sexy que celle de Body Shop, alors que dans un coin stationnait une voiture que des garagistes-danseurs ont tripotée pendant quelques minutes, avant de préférer s’amuser avec Madonna de façon très suggestive, et d’aller exécuter quelques pirouettes sur des planches à roulettes. Juchés sur un tas de pneus, Madonna et les siens, ukulélé inclus, ont entonné le classique True Blue, que la foule ne s’est pas faite prier pour chanter aussi, en tapant des mains avec rythme. La dame a profité de cet instant de communion pour saluer son parterre et rappeler ses racines canadiennes-françaises, un gentil sourire aux lèvres.

Ensuite, une «simple» chorégraphie avec les danseurs – pour peu qu’une saynète impliquant Madonna puisse donner dans la simplicité – a égayé Deeper and Deeper.

Émoustillante

Pendant HeartBreak City, un escalier en colimaçon s’est hissé à l’intérieur du cœur. La star y a joué à cache-cache avec un homme. Madonna a fait mine de s’effondrer au pied des marches, avant de bondir en chemise à carreaux sur une Like a Virgin, très anticipée, bordée de touches d’électro. Tout le monde fredonnait tandis que Madonna y allait de mouvements à double sens, couchée par terre ou debout, se déhanchait lubriquement avec un pouce dans la bouche et rappait comme une démone, avec, bien sûr, toute la grâce et l’attitude mutine dont elle est capable, toujours attriquée en midinette vêtue de long et de carreaux. Les 57 ans de Madonna ont visiblement encore de quoi en émoustiller plusieurs.

Des couples homosexuels se sont épivardés dans quatre lits consécutifs sur S.E.X., Madonna a renfilé ses parures de reine pour Living for love, et on a recréé un esprit latin, porté par danses et costumes, sur La Isla Bonita, Dress You Up et Into the Groove, fondues l’une dans l’autre. Personnages colorés s’en sont donné à cœur joie pendant ce programme triple.

Une Who’s That Girl acoustique a mené à une fantastique interprétation de la chanson-titre du spectacle, Rebel Heart, soutenue, à l’écran, par une suite de dessins de Madonna esquissés par ses admirateurs. C’était de toute beauté. Pendant ce temps, Madonna crânait à l’intérieur son cœur. Peu après, ses danseurs sont venus «voler le show» en «volant», mus par de longs ressorts qui les projetaient à gauche et à droite. Le résultat était sensationnel.

Music s’est entamé dans un amalgame de sonorités éclectiques, et s’est continuée alors qu’une Madonna très glam dans son costume noir ultra-scintillant et son chapeau melon a dicté une atmosphère très chic, très «boîte de nuit».

La scène principale s’est surélevée en pente pour laisser passer Like a Virgin, au cours de laquelle Madonna s’est fait foutre un immense voile sur la tête. L’icône de la pop a attendri ses inconditionnels avec sa relecture, dans un français presque impeccable, de La vie en rose, d’Édith Piaf. C’était fort joli.

Au rappel, la légende s’est démenée sur Holiday, enveloppée d’un drapeau du Canada. Elle a remercié chaleureusement son public montréalais qui, lui, aurait bien voulu que ça s’éternise. Faut dire que Madonna a la touche pour que tout son sillage, entourage proche comme fanatiques lointains, lui obéissent au doigt et à l’œil. Elle l’a encore prouvé mercredi.

La dernière visite de Madonna à Montréal remontait à août 2012. La chanteuse sera de nouveau au Centre Bell ce soir, jeudi, et fera escale à Québec, au Centre Vidéotron, le 21 septembre.

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