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Les conditions en télévision sont telles qu'on est rendus «au fond du baril», dit la présidente de l'UDA

Les conditions en télévision sont telles qu'on est rendus «au fond du baril», dit la présidente de l'UDA
Radio-Canada / Mathieu Valiquette

L'Alliance québécoise des techniciens de l'image et du son (AQTIS) affirme avoir discuté plans de travail, calendriers de tournage et horaires avec Fabienne Larouche, des représentants de sa compagnie de production Aetios et l'Union des artistes (UDA). Les tournages reprendront donc dès mercredi sur le plateau de Ruptures et vendredi sur celui de Blue Moon.

Vendredi dernier sur le plateau de Ruptures, série réalisée par Mariloup Wolfe, un arrêt de travail pour surmenage, chaleur extrême et malaises était survenu et l'AQTIS avait recommandé à ses membres de quitter les lieux.

L'AQTIS indique maintenant que « d'importants correctifs » ont été apportés aux conditions de travail et que la productrice a « pris des engagements fermes » envers les artistes et des techniciens. Le directeur général de l'AQTIS, Jean-Claude Rocheleau, affirme que Mme Larouche a accordé « toute la considération requise » aux demandes des techniciens.

Mais l'amorce de solution dans ce conflit de travail ne réglera pas tout dans une industrie où l'on tente, désormais, de tout faire plus vite et à moindres coûts. C'est du moins l'avis de la présidente de l'Union des artistes (UDA), la comédienne Sophie Prégent, qui a affirmé en entrevue sur ICI RDI « qu'on est rendus au fond du baril ».

Un problème profond

Ce qu'ont vécu les techniciens embauchés par la maison de production de Fabienne Larouche, soit d'avoir eu à travailler à une cadence trop rapide dans des conditions qui pouvaient compromettre leur sécurité, n'est pas unique, dit en substance la présidente de l'UDA. « Le problème est plus profond que ça », dit-elle.

« C'est pas vrai qu'il y a juste Mme Larouche qui essaie de faire des émissions à 500 000 $ pour une heure. On ne peut pas faire porter tout le blâme à Fabienne Larouche. Oui, effectivement, c'est là que ça a pété parce qu'elle a relevé le défi. Malheureusement, c'est un échec. Au bout du compte, elle a prouvé que ce n'était pas possible. »

— Sophie Prégent, présidente de l'Union des artistes

Sophie Prégent soutient que Fabienne Larouche a reconnu elle-même, lors de négociations qui ont eu lieu au cours du week-end, qu'elle devait faire « un examen de conscience ».

« Présentement ça coûte très cher à Mme Larouche, je suis très consciente de ça. »

— Sophie Prégent, présidente de l'Union des artistes

Les diffuseurs aussi

Cependant, l'examen de conscience doit être fait par d'autres acteurs clés de l'industrie, c'est-à-dire les diffuseurs et les organismes qui subventionnent parce que la commande initiale émane d'eux, de dénoncer en substance la présidente de l'UDA. Et, si ce n'est pas Fabienne Larouche qui accepte une commande irréaliste, un autre producteur le fera.

« Ce qu'elle [Fabienne Larouche] essaie de faire c'est de rendre la commande qu'on lui a passée. Il est là aussi le problème. Et, ce faisant, ce sont les plateaux de tournage qui se retrouvent avec la pression sur les épaules et l'incapacité de rendre la commande. »

— Sophie Prégent, présidente de l'UDA

Des techniciens très fatigués...

Oscar Lopez a 20 ans de métier comme technicien en cinéma et en télévision. En entrevue à l'émission Le 15-18, sur ICI Radio-Canada Première, il affirme avoir constaté une réduction constante des budgets alloués aux productions durant cette dernière décennie.

M. Lopez, qui précise n'avoir jamais travaillé pour Fabienne Larouche, affirme qu'en tant que pigiste, il est essoufflant d'aller de contrat en contrat à un rythme de travail sans cesse croissant : « Au bout du compte, le producteur, lui, son projet est fini mais nous, en tant que pigistes, on continue notre vie », décrit-il.

« On travaille toujours au maximum. C'est comme une course qui n'arrête jamais. Ce n'est pas comptabilisé nulle part pour les producteurs. Et la fatigue s'accumule. Ce sont les techniciens qui en paient le prix. »

— Oscar Lopez, technicien

Ce technicien d'expérience affirme qu'il y a « des producteurs plus délinquants que d'autres, qui pressent le citron davantage ». Mais peu de techniciens osent se plaindre, dit-il, « parce que c'est un petit milieu ».

La CSST se retire du dossier Carl Shunamon

En fin de journée, la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) a contacté Radio-Canada pour indiquer qu'elle ne poursuivrait pas son enquête sur l'accident de la route de Carl Shunamon.

Le cantinier se trouve dans le coma depuis l'accident qui, selon l'AQTIS, a été causé par des conditions de travail inacceptables.

L'AQTIS avait par erreur annoncé la mort de M. Shunamon. C'est sa mère qui a contacté les médias lundi soir pour dire que son fils était toujours vivant.

Avec les informations de Mélanye Boissonnault et Jacques Bissonnet

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