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SUP, SVP! Ou la fulgurante popularité du «stand-up paddle»

La fulgurante popularité du «stand-up paddle»
Dany Coulombe

On parle souvent de la fulgurante popularité du stand-up paddle. Au-delà du buzz associé à son image, la diversité de ce qu’on trouve sur le marché démontre que le sport a atteint une certaine maturité. En voici un bon aperçu :

SUP par-ci, SUP par-là... sauf que le stand-up paddle, ou planche à pagaie, n’est pas né d’hier. Même si depuis des millénaires plusieurs générations de pagayeurs se sont tenues debout sur différents types d’embarcations, en allant des canots de bois africains aux caballitos de totora péruviens, ce n’est que dans les années 1960, puis 1990, que le sport tel qu’on le connaît aujourd’hui s’est redéfini. Et ne vous y trompez pas. Se tenir debout sur une planche avec une pagaie au manche allongé comme si elle avait avalé des stéroïdes n’est pas seulement réservé aux adeptes de surf en mer. La famille s’est agrandie. Exit le cercle très fermé et un peu snob du surf en mer, et bienvenue dans le monde de la planche à pagaie moderne, éclaté et, surtout, accessible! Mais, de grâce, devant un pagayeur de SUP, n’appelez pas ça une planche à rame…

Comment choisir?

Que ce soit votre première ou votre dixième planche, les critères de base restent les mêmes. Quel est votre but? Une pratique récréative ciblée ou tous azimuts? La compétition? Laquelle? Sur quel type de plan d’eau irez-vous flotter le plus souvent: avec vagues (rivière ou mer), obstacles (récifs ou roches), exposé aux grands vents ou protégé? Est-ce que la facilité de transport et le rangement sont au sommet de votre liste de critères? Qu’est-ce qui prime: la robustesse et la durabilité, ou la performance? Quel est votre budget? Enfin, comme dans tous les sports, quel est votre degré d’habileté? Si vous êtes déjà adepte de sports de planche, comme le surf, le wakeboard ou la planche à neige, la transition sera plus facile et votre progression plus rapide. C’est que la notion de stabilité, entre autres choses, en est une toute relative. Votre taille et votre poids sont aussi à considérer, question de choisir le bon volume.

Parmi les raisons qui expliquent la grande popularité du SUP, il y a certainement le fait que sa pratique est facile et diversifiée. Bien sûr, en planche à pagaie, on peut surfer sur des vagues, que ce soit en mer ou en (grosse) rivière. Malgré l’instabilité que la position debout procure, la vision du terrain de jeu est grandement améliorée et la pagaie permet d’atteindre des endroits difficiles d’accès aux surfeurs réguliers. Mais on peut aussi descendre des rapides en rivière, parcourir de grands plans d’eau d’un point A au point B, faire du yoga, s’entraîner pour le plaisir (formation de base géniale, et cardio en plus!), faire de la course de vitesse, de la pêche, l’utiliser pour des opérations de sauvetage en mer et, même, faire de la planche à voile... Vous voyez le portrait?

Quel type de planche?

La forme d’une planche en dit long sur l’usage qu’on peut en faire. Une planche de surf est assez courte et gironnée (courbure en forme de banane), avec une queue qui stabilise l’arrière durant les manœuvres. Elle a un rail (bouchain vif) bien prononcé, c’est-à-dire une courbure, vue du dessus, bien «agressive» pour faciliter les virages. Au contraire, une planche pour la course de vitesse est longue, étroite et très directionnelle. Sa carène est même, dans certains cas, en V arrondi plutôt qu’à fond plat. Il ne faut pas s’en cacher, le gros du marché est occupé par des planches hybrides, plus polyvalentes. C’est une planche plus large et stable, assez longue pour atteindre une vitesse décente, mais suffisamment gironnée pour être tournée facilement. C’est la planche de tous les compromis.

Parmi les autres détails à considérer: le type et la superficie du tapis antidérapant. Est-il robuste et durable, occupe-t-il toute la planche ou seulement la partie centrale? Y a-t-il des points d’ancrage pour attacher des bagages? Des sangles pour faciliter le transport et attacher la laisse? Enfin, le nombre, la configuration et la forme des ailerons sont à considérer en fonction de l’usage. Y en a-t-il trois (un plus gros au centre et deux plus petits sur les côtés) ou même quatre ou cinq? Peut-on en changer facilement la configuration?

Côté matériaux

On peut distinguer les planches en deux grandes catégories : gonflables et rigides. Les planches rigides sont plus connues, car plus anciennes sur le marché. Elles sont souvent les préférées des puristes, puisqu’elles sont plus performantes. La grande majorité sont construites à l’aide d’un complexe assemblage de matériaux naturels et synthétiques, et affublés de noms commerciaux aussi originaux qu’indigestes. Le cœur est souvent une mousse de polystyrène expansé (EPS) recouverte de bois (comme du bambou), de fibre de verre ou de carbone et tralala. Dans plusieurs sites Web de fabricants, comme Fanatic, on observe des coupes détaillées qui plairont aux maniaques de technologie.

Récemment, les planches gonflables ont fait des bonds prodigieux et repré¬sentent souvent les nouveautés chez plusieurs fabricants. Les modèles «Air» se font en effet de plus en plus nombreux. Preuves à l’appui, Dominique Vallée, de la compagnie québécoise Do Sport, parle avec enthousiasme de plusieurs nouveaux modèles pour 2014, dont une planche de 10 pi (3,05 m) plus mince (environ 10 cm), idéale pour les pratiques en piscine. Grâce aux qualités apportées par la technologie Drop Stitch, les planches gonflables peuvent être gonflées rapidement à des pressions telles que leur fermeté s’approche de celles dites «rigides». Mais, surtout, leur avantage est d’être faciles à transporter et à entreposer. Dégonflées et pliées, elles se rangent dans un sac à dos, au fond d’une garde-robe, se transportent par avion ou même à pied sur de grandes distances. Si on y ajoute une robustesse lui permettant de naviguer en toute confiance dans des rapides parsemés de rochers et une diminution des risques associés aux chutes où la tête peut entrer en contact avec la planche, les planches gonflables ont bien des atouts.

Côté accessoires

Plusieurs planches, surtout celles qui visent les premiers acheteurs, sont vendues avec une pagaie ajustable et parfois une laisse. La pagaie, très longue (elle doit dépasser le pagayeur de 15 à 30 cm), est souvent ajustable en longueur afin d’en favoriser l’utilisation par des pagayeurs de tailles différentes, mais aussi d’un même pagayeur qui pratiquera des styles de SUP différents. Si l’aluminium est le propre des pagaies d’entrée de gamme, la fibre de verre et le carbone caractérisent les pagaies plus performantes… et plus coûteuses.

La laisse est cette corde élastique qui relie le pagayeur à sa planche. En surf, mais aussi sur un grand plan d’eau calme où le vent peut pousser la planche plus vite qu’un nageur peut progresser, elle assure de garder le contact avec sa planche (de salut) après avoir fait une chute. Même si dans le monde du surf, le port de la veste de flottaison individuelle (VFI) est boudé, celle-ci est fortement recommandée, voire obligatoire, sur la plupart des plans d’eau.

PLANCHES HYBRIDES / POLYVALENTES

Mathieu Péloquin, acheteur à la boutique Atmosphère de Sherbrooke, fait valoir l’importance de ce type de planche sur le marché. Tellement qu’à la boutique on n’y verra que ces planches sur le… plancher – les plus spécialisées devant être commandées. Ce sont des planches idéales pour le chalet, le yoga et pour les balades en général.

PLANCHES DE SURF

Hugo Lavictoire, de KSF, près des rapides de Lachine, à Montréal, n’a plus besoin de présentation. Pionnier du SUP au Québec, la position géographique de sa boutique l’amène évidemment à nous parler de surf : «Bien qu’il soit possible de faire du surf avec une planche tout usage, le petit volume et le design d’une planche dessinée spécifiquement pour le surf rendront celle-ci non seulement plus agréable, mais plus performante.» Le surf se pratique en mer, bien sûr, mais aussi sur les vagues de grosses rivières, comme les rapides de Lachine sur le Saint-Laurent. Dans cette catégorie, on trouve des funboards polyvalents comme la NSP 11’ ou la Jimmy Styks Surf’Sup, mais aussi des planches spécialisées comme la McTavish 9’.

PLANCHES DE COURSE

Pour Bruno Robidas, de la boutique spécialisée 2Rad à Montréal, les planches destinées aux courses de vitesse ont la cote et connaissent une progression fulgurante. En plus des planches traditionnelles rigides, longues et étroites, on voit aussi apparaître des planches gonflables à la coque profilée qui rivalisent avec leurs cousines, comme la Fanatic Fly Air Race.

ET LES AUTRES…

Ces dernières années, les modèles dessinés pour une clientèle ciblée et non traditionnelle voient le jour à un rythme accéléré. Ainsi, on trouve des planches pour la pratique de la pêche, pour les enfants, les femmes… sans oublier le sauvetage en mer.

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