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Élections fédérales 2015: Candidat conservateur qui baragouine le français: «inacceptable», dit Gilbert Paquette

Candidat conservateur qui baragouine le français: «inacceptable», dit Paquette
PC

Le Parti conservateur a cherché à protéger un candidat de Montréal qui baragouine le français, assurant qu'il maîtrisait bien la langue alors que ce n'est pas le cas, une situation qui choque le candidat bloquiste Gilbert Paquette.

Sur son site Internet unilingue anglophone, le candidat conservateur dans LaSalle-Émard-Verdun, Mohammad Zamir, spécifiait pourtant clairement qu'il était à l'aise en français "élémentaire".

Le Parti conservateur s'est indigné lorsque, à la suite d'un bref entretien téléphonique avec le candidat, La Presse Canadienne a soulevé la question de son aisance linguistique.

La formation a assuré que M. Zamir maîtrisait très bien la langue de Molière et demandé un délai pour organiser une deuxième entrevue. Cela fut fait, mais l'exercice a donné lieu au même résultat - le discours de M. Zamir était inintelligible.

Le candidat, qui dit suivre des cours de français trois fois par semaine, a malgré tout plaidé à l'autre bout du fil qu'il jugeait son français suffisamment solide pour être en mesure de communiquer avec les électeurs de LaSalle-Émard-Verdun et éventuellement les représenter à la Chambre des communes.

Informé de la situation, lundi, le candidat qui se présente pour le Bloc québécois dans cette circonscription montréalaise actuellement détenue par Hélène LeBlanc, du Nouveau Parti démocratique (NPD), a jugé qu'il s'agissait là d'une situation "inacceptable".

"Au Québec, on n'a pas le choix. On peut parler anglais, je n'ai rien contre ça, mais il faut respecter la population québécoise et parler dans la langue officielle, dans la langue de la majorité au Québec", a insisté Gilbert Paquette.

L'ancien ministre du Parti québécois (PQ) sous René Lévesque n'est pas allé jusqu'à demander que son adversaire se désiste, préférant laisser à ses concitoyens de LaSalle_Émard_Verdun le soin de juger de la situation.

"Ce sera à eux de décider si c'est acceptable d'envoyer à Ottawa un député qui ne parle pas la langue de la majorité des citoyens du comté", a-t-il laissé tomber en entrevue en marge du conseil général du Bloc québécois, lundi.

"Moi, je pense que les citoyens jugeront, et je suis convaincu qu'ils vont se dire: 'Comment est-ce qu'on va faire pour communiquer avec notre député?'", a poursuivi M. Paquette, qui a été investi la semaine dernière.

Le bloquiste n'a pas manqué de rappeler qu'une situation semblable était survenue avec l'élection de la néo-démocrate Ruth Ellen Brosseau aux dernières élections de mai 2011. Élue à la faveur de la vague orange, la candidate parlait peu français, mais a beaucoup depuis amélioré sa maîtrise de la langue.

"Je pense qu'il y a cette fois un manque de respect du Parti conservateur, comme il y a eu un manque de respect du NPD à la dernière élection", a fait valoir M. Paquette.

Originaire du Pakistan, Mohammad Zamir est arrivé au Canada il y a environ dix ans. Il est directeur général d'une télévision et d'un hebdo ethnique, selon la biographie disponible sur le site Internet unilingue anglophone où l'on présente sa candidature.

Le site en question, qui était l'oeuvre de "bénévoles", a soutenu M. Zamir, a été mis hors ligne dans les heures ayant suivi le premier contact de La Presse Canadienne avec le Parti conservateur.

La circonscription de LaSalle-Émard-Verdun comprend l'arrondissement de Verdun, excluant l'le-des-Soeurs, ainsi qu'une partie des arrondissements de LaSalle et du Sud-Ouest, selon Élections Canada.

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