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Accueil de réfugiés: les conservateurs veulent agir plus vite, sans hausser la cible

Accueil de réfugiés: les conservateurs n'augmentent pas leur cible
TORONTO, ON - SEPTEMBER 14: Minister of Citizenship and Immigration Chris Alexander speaks at the 'Life Of Crime' Premiere during the 2013 Toronto International Film Festival at Roy Thomson Hall on September 14, 2013 in Toronto, Canada. (Photo by George Pimentel/WireImage)
George Pimentel via Getty Images
TORONTO, ON - SEPTEMBER 14: Minister of Citizenship and Immigration Chris Alexander speaks at the 'Life Of Crime' Premiere during the 2013 Toronto International Film Festival at Roy Thomson Hall on September 14, 2013 in Toronto, Canada. (Photo by George Pimentel/WireImage)

Même s'il soutient qu'il faut accélérer l'accueil de réfugiés syriens au Canada, le ministre de l'Immigration dit que les conservateurs n'entendent pas augmenter leur objectif.

Alors que les libéraux proposent d'accepter 25 000 réfugiés parrainés par le gouvernement d'ici la fin de l'année et que les néo-démocrates veulent accueillir 46 000 réfugiés sur cinq ans, les conservateurs maintiennent qu'il faut accueillir « 20 000 réfugiés syriens le plus vite possible ».

Le gouvernement Harper s'est engagé en janvier dernier à accueillir 10 000 réfugiés d'ici trois ans. Puis, au début de la campagne électorale, le chef conservateur a promis qu'il en accueillerait 10 000 de plus d'ici quatre ans.

Au mois d'août, 2374 réfugiés syriens avaient été accueillis au Canada, dont 1300 dans le cadre d'une première cible fixée par le ministre de l'Immigration en 2013. Le Canada a donc accueilli 1074 des 10 000 réfugiés que le gouvernement s'est engagé à recevoir, en janvier, d'ici la fin 2017. De tous les réfugiés accueillis, la plupart l'ont été par le biais de parrainage privé.

« Nous pensons très fermement qu'il faut accélérer l'accueil des réfugiés syriens au Canada », a affirmé Chris Alexander, dimanche matin en entrevue aux Coulisses du pouvoir. « On a réduit la longueur des enquêtes, on a réduit les temps de traitement des applications, il faut faire plus », a-t-il ajouté.

Le ministre Alexander a rappelé qu'il y a quatre millions de Syriens qui ont quitté leur pays au cours des dernières années, « et oui il faut en rétablir des dizaines de milliers ici au Canada, mais il faut répondre aux besoins dans la région, et il faut aussi répondre à la menace du terrorisme sur le terrain en Syrie et en Irak. C'est ça que les victimes elles-mêmes nous disent ».

L'humanitaire de pair avec le militaire

Chris Alexander a réaffirmé la position des conservateurs, soit qu'une action humanitaire doit être accompagnée d'une action militaire, principalement contre le groupe armé État islamique. Selon le ministre, il faut travailler sur trois fronts, à savoir une « mission militaire pour répondre aux menaces terroristes », une « réponse humanitaire sans précédent dans les camps de réfugiés » et le « rétablissement de dizaines de milliers de réfugiés syriens que nous planifions accueillir au Canada le plus vite possible ».

Le ministre Alexander soutient que le régime de Bachar Al-Assad « est coupable de centaines de milliers de morts dans son propre pays » mais que « le terrorisme djihadiste qui sème la panique en Irak et en Syrie, avant que les frappes aériennes recommencent, était sur le point de prendre le contrôle de tout un pays, dans le cas de l'Irak, et vraiment de représenter une menace énorme pour la communauté internationale. Ils ont nommé des dizaines de pays explicitement, dont le Canada, comme des cibles futures ».

« Il faut mettre fin à la guerre civile et il faut mettre fin au terrorisme », a-t-il résumé.

M. Alexander a donné l'exemple de l'Afghanistan, « où il y avait cinq millions de réfugiés qui ont quitté le pays » et qui « n'étaient pas en mesure de retourner avant que le régime des talibans tombe. C'est ça qu'on aimerait voir en Irak et en Syrie; que l'État islamique ne soit pas une menace aux institutions de l'État, ni en Irak, ni en Syrie, et qu'un processus démocratique reprenne.

Le ministre sortant estime qu'« on est loin de ça, mais si on arrêtait de participer à une coalition internationale comprenant la France, le Royaume-Uni, menée par les États-Unis, on serait en train de condamner des millions de Syriens et d'Irakiens à la mort, au massacre et au déplacement au sein de leur pays ou à devenir des réfugiés à l'extérieur de leur pays ».

Pour l'instant, Chris Alexander affirme que le gouvernement travaille avec « une centaine d'organisations de parrainage de réfugiés à travers le Canada ». Vendredi, alors qu'il était interrogé sur la possibilité d'envoyer des avions nolisés par le gouvernement canadien pour permettre à des Syriens de trouver refuge rapidement au Canada, il avait répondu que le Canada a accommodé 20 000 Irakiens sans recourir à des vols gouvernementaux. « On essaie d'accommoder et d'accueillir le plus grand nombre de réfugiés de la façon la plus efficace, et c'est surtout les vols commerciaux qui sont choisis », avait-il expliqué.

Le directeur général de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes, Stéphane Reicchold, déplore la position du Canada qu'il accuse de sous-traiter, en quelque sorte, ses responsabilités. « C'est premièrement une question budgétaire, dit-il. Le parrainage privé ne coûte rien au gouvernement. C'est le groupe de parrains qui assume tous les coûts et tous les frais la première année. »

«Refusé»

Hommages à Alan Kurdi

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