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Festival international du film de Toronto 2015: 40 ans de cinéma (VIDÉO)

TIFF 2015: 40 ans de cinéma

Dans quelques jours, le Festival international du film de Toronto (TIFF) fêtera sa quarantième édition qui se déroulera du 10 au 20 septembre. Le « petit » festival lancé modestement en 1976 dans un certain anonymat est devenu au fil du temps le deuxième événement cinématographique de la planète, juste après l’indémodable Festival de Cannes.

Prononcez l’acronyme TIFF à la torontoise, avec le bout de la langue frappant le haut de votre palais, et voici qu’apparaissent des images glamours composées d’interminables tapis rouges sur lesquels viennent fouler les souliers des grandes vedettes internationales. Ni Palme, ni Lion, ni Ours, ni Léopard, le TIFF est un gigantesque marché du film clinquant qui fonctionne comme l’œil d’un cyclone où viennent se choisir les prochains prétendants aux Oscars.

Qui aurait cru qu’en 1976 un tel festival de cinéma alors baptisé The Festival of Festivals puisse émerger de la Ville Reine que l’on considérait alors comme trop fade pour attirer les folles étoiles du 7e art. La manifestation a fait taire les mauvaises langues en s’inscrivant dans l’histoire comme la rampe de lancement pour les productions américaines.

À l‘époque, la plupart misaient plutôt sur Montréal et son Festival des films du monde (FFM) lancé un an plus tard avec une certaine assurance et peut-être un peu trop de prétention. Les années qui suivront ne démentiront par les premiers pronostiques. Montréal, grande capitale du cinéma en Amérique du Nord? Oui, mais pour un certain temps seulement.

Car quelque chose a fait que du jour au lendemain la métropole québécoise a progressivement perdu de sa prééminence au profit du TIFF dont elle n’a pas su ou voulu voir la menace de plus en plus grandissante.

Un futur incertain

Depuis, le TIFF a fait son propre bout de chemin pour devenir en quatre décennies ce que l’on sait maintenant : un incontournable de la planète cinéma. La ténacité des fondateurs torontois, Bill Marshall, Henk Van der Kolk et Dusty Cohl, qui ont toujours cru en leur bébé, y est certainement pour quelque chose dans cette réussite.

Pendant ce temps, le FFM a commencé, à partir du début des années 2000, sa lente descente aux enfers jusqu’à aujourd’hui où il serait inutile ici de l’enfoncer encore plus profond à coup d'explications. À quoi bon de toute façon?

Passons donc, et revenons vite au TIFF qui a aussi vécu son lot de difficultés et de brouilles. Encore récemment lorsque les organisateurs ont obligé les producteurs à leur soumettre uniquement des primeurs. Une décision abandonnée depuis, mais qui a eu le temps de choquer l’industrie.

Et puis, il y a les festivals de seconde catégorie qui voudraient eux aussi jouer dans la cour des grands. Telluride et New York ont les dents longues. Ces deux jeunes festivals réussissent à faire de l’ombre aux vieux mammouths.

Il faut le savoir. Malgré ses apparences de fête, le circuit international des festivals est impitoyable. La compétition entre les manifestations y est dure et rude. Certaines peuvent soudainement piquer du nez. Ce qui fut le cas par exemple de la Mostra de Venise qui bat d'ailleurs son plein en ce moment.

Essoufflé, le doyen des grands festivals a eu dû mal à suivre les tendances pendant de nombreuses années. La Mostra a appris de ses erreurs. Même si elle reprend aujourd’hui de la vigueur, le milieu et les réputations sont devenus si fragiles qu’aucun festival n’est vraiment à l’abri de la débâcle. Les habitudes du public — moins cinéphile et plus téléphage — ont également changé la donne.

En réaction, le TIFF inaugurera pour sa prochaine édition deux nouvelles catégories, une compétitive (Platform) et une section consacrée aux séries télévisées (Primetime). À l’approche des tempêtes qui se profilent à l’horizon, le TIFF fait encore et toujours le pari de l’avenir.

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