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Crise des migrants : Des Canadiens dans la rue pour ouvrir les frontières aux réfugiés

Des Canadiens dans la rue pour ouvrir les frontières aux réfugiés
ICI Radio-Canada/Olivier Bachand

L'élan de solidarité envers les migrants syriens se poursuit au Canada, après la mort du petit Alan Kurdi, dont la photo a fait le tour du monde cette semaine. Des manifestations ont eu lieu à Ottawa, Québec et Montréal, où plusieurs centaines de personnes sont descendues dans les rues.

Les manifestants réclament que le Canada en fasse davantage pour accueillir des réfugiés d'origine syrienne.

Cette crise dure depuis quatre ans, mais il aura fallu une photo-choc pour que tout le pays en prenne conscience. Sur plusieurs affiches brandies par les manifestants, l'image du petit Alan Kurdi, ce garçon syrien de trois ans mort noyé, tout comme son frère et sa mère. Ils auraient dû se trouver ici, au Canada, peut-on lire.

« On s'inspire de ce moment et de la réaction de l'humanité à travers la planète pour dire que ça suffit, qu'on peut ouvrir les frontières », dit Rosalind Wong, de Solidarité sans frontières, qui a organisait la manifestation.

« C'est malheureux que ça prenne une photo comme celle que tout le monde a vue pour que les gens réalisent à quel point c'est un drame humain qui se passe. Selon moi, le Canada est en position de faire beaucoup plus que ce qu'ils font présentement », estime une manifestante, Delphine Monsallier.

Au cours des deux dernières années, Ottawa s'est engagé à accueillir plus de 11 000 réfugiés syriens. lls sont à peine 2400 à avoir posé les pieds en sol canadien. Le conflit syrien affecte 12 millions de personnes; 4 millions d'entre eux ont trouvé refuge dans d'autres pays.

Les manifestants dénoncent les efforts insuffisants du gouvernement conservateur pour venir en aide à ces migrants qui veulent à tout prix fuir leur pays déchiré par la guerre. Ils souhaitent que le Canada accueille plus de réfugiés, plus rapidement, et que les procédures soient simplifiées.

« En Turquie, j'ai ma soeur et ses trois enfants, et je ne sais pas quand ils vont décider de prendre la mer. Je ne sais pas ce qu'il va leur arriver, donc je suis très inquiet. » — Nedal Annagiar, manifestant

« Le monde a changé »

Les organismes d'aide aux réfugiés et aux migrants se disent débordés par un élan de sympathie. « Tous les organismes reçoivent des appels depuis deux jours des personnes de la société civile qui veulent s'impliquer, qui veut faire quelque chose. "Comment on peut aider?" Ça fait très longtemps qu'on n'a pas vu un tel phénomène au Québec. Il faut remonter aux années 1980 avec les réfugiés vietnamiens », dit Stephan Reichhold, directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées.

« C'est venu en dedans de 24 heures. Je suis parti de mon bureau mercredi pensant à une chose. Jeudi matin, le monde avait changé », dit Paul Clarke, d'Action Refugiés Montréal.

M. Clark craint toutefois que ce mouvement ne s'estompe avant qu'il puisse être canaliser en aide véritable pour les migrants.

La crise est devenue un enjeu politique. Le NPD veut accueillir 46 000 réfugiés syriens d'ici 2019. Les Libéraux sont prêts à en accueillir 25 000 immédiatement. Pour les conservateurs, la priorité est de combattre le groupe armé État islamique.

Des manifestations similaires sont prévues au cours des prochains jours à travers le pays, donc à Ottawa, Toronto, Winnipeg, Calgary et Vancouver. Le message est le même : inciter le Canada à accueillir davantage de migrants syriens même si personne ne s'entend sur le nombre.

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