Transports Canada a recensé cet été 38 « incidents » impliquant des drones s'étant approchés trop près d'un avion ou d'un aéroport - un chiffre en nette augmentation par rapport à l'année dernière.
Un reportage de Bahador Zabihiyan
Les utilisateurs de drones n'ont pas chômé depuis le début de la saison estivale, selon les données compilées par Radio-Canada. Entre le 1er juin et le 28 août, Transports Canada a reçu en moyenne trois signalements par semaine.
Pour le seul mois d'août, trois incidents impliquant des drones volant trop près d'avions ont été signalés dans la grande région de Montréal. Ainsi, il y a deux jours, un petit avion commercial de Visionair Québec a signalé un drone à environ 760 mètres d'altitude. « L'appareil a survolé la région de Saint-Sulpice à Mascouche [...] La Sûreté du Québec et la police de Repentigny ont été avisées », peut-on lire dans le résumé de l'évènement rédigé par le ministère fédéral des Transports.
Le 16 août, c'est le pilote d'un petit avion en phase finale d'atterrissage qui a aperçu un drone à l'aéroport de Saint-Hubert, à Longueuil.
Début août, un incident plus inquiétant s'est produit dans le ciel montréalais : unBombardier Dash-8 de Porter Airlines est passé à 60 mètres d'un drone d'environ 70 centimètres de diamètres.
Un drone à trois mètres du pare-brise
En tout, la grande région montréalaise a connu quatre incidents impliquant des drones depuis janvier 2015. En 2014, il n'y en avait eu qu'un seul, à Mascouche.
Depuis janvier, il y a eu 62 incidents impliquant des drones au Canada, alors que pour toute l'année 2014, il y en avait eu 47. La palme des incidents de drones revient à la Colombie-Britannique, qui a connu 25 incidents en 2015 et 16 en 2014.
Certains des incidents qui se sont produits en Colombie-Britannique auraient pu avoir de fâcheuses conséquences. Ainsi, un drone est passé à moins de trois mètres du pare-brise d'un Cessna alors que l'appareil était en train d'atterrir sur un plan d'eau près de Vancouver.
« La plupart des incidents dont on entend parler, ce sont des gens qui ont fait voler des petits appareils et qui n'avaient pas de permis, [...] c'était des amateurs », explique André Verville, le président de Kildir, une compagnie qui offre des produits et des services aux entreprises qui opèrent des drones.
M. Verville estime qu'il faudrait que les autorités sensibilisent les amateurs de drones aux risques que peuvent représenter ces appareils.
« Le jour où il va y avoir un appareil qui va être ingéré dans un réacteur ou qui va rentrer dans une hélice ou dans un cockpit [...], puis qu'il va y avoir des décès, là on va commencer à aviser la population que c'est une activité dangereuse. »
— André Verville, président de Kildir
Les règles de Transports Canada
Les personnes qui souhaitent faire voler un drone à des fins commerciales doivent impérativement demander une autorisation à Transports Canada. Les particuliers n'ont pas besoin d'autorisation, mais doivent être capables de voir leur drone en tout temps. Ils doivent aussi le faire voler de jour, par beau temps, et dans une zone éloignée sécuritaire, loin des habitations et des aéroports. Le fédéral travaille à élaborer des règles plus précises.