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Énergie Est: les experts ont des réserves quant aux travaux préliminaires

Énergie Est: les experts ont des réserves quant aux travaux préliminaires

MONTRÉAL — Un comité d'experts scientifiques avertit que TransCanada ne doit pas utiliser d'explosifs dans la réalisation de certains travaux préliminaires sur son projet d'oléoduc Énergie Est, comme la pétrolière entendait le faire dans sa demande de certificats d'autorisation.

Le ministre de l'Environnement, David Heurtel, a rendu public vendredi en fin d'après-midi l'avis scientifique sur les demandes d'autorisation de TransCanada, qui compte réaliser dès cette année des relevés sismiques là où l'oléoduc doit traverser la rivière Batiscan et le fleuve Saint-Laurent entre Saint-Augustin-de-Desmaures et Lévis.

Le comité, créé sous recommandation du Bureau d'audiences publiques en environnement (BAPE), est d’avis qu'aucun explosif ne devrait être utilisé en milieu aquatique et que seule l’utilisation des canons à air devrait être permise.

Dans son rapport technique de plus de 60 pages, le comité souligne qu'il y a «un manque important de connaissances sur l’impact des explosifs en milieux aquatiques pour établir de façon rigoureuse que leur utilisation est acceptable d’un point environnemental». Il note de plus qu'il y a un consensus assez général à l’effet que «les explosifs représentent un fort potentiel de contamination pour les milieux aquatiques en raison des composés toxiques qu’ils pourraient libérer en cas de non-détonation ou de combustion partielle et même complète».

Enfin, il ajoute que «la réalisation de levés sismiques à l'aide de charges explosives en milieu aquatique n'est pas une méthode très répandue, ni recommandée».

Le comité reconnaît que les risques de contamination sont probablement faibles avec les charges d’explosifs proposées, mais estime que «l’absence d’informations sur le devenir de résidus d’explosifs suggère le recours à l’approche de précaution».

Le rapport souligne que la solution proposée par TransCanada représente la solution logistique la plus facile et la plus économique, mais insiste sur le fait qu'elle n'est pas celle qui a le moins d'impacts sur l'environnement.

Par ailleurs, les experts demandent une révision de la méthode de relevé sismique au canon à air proposée par TransCanada ainsi qu'un contrôle strict des pressions utilisées.

Dans un autre ordre d'idées, en raison des différentes périodes sensibles pour la faune aquatique, le comité recommande que les interventions en milieu aquatique soient réalisées entre le 1er septembre et le 15 décembre dans la rivière Batiscan et entre le 15 septembre et le 30 novembre dans le fleuve Saint-Laurent.

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne

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