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« Les gens veulent voir des films » - Serge Losique, président du FFM

« Les gens veulent voir des films » - Serge Losique, président du FFM
PC/Paul Chiasson

« Je ne veux pas parler de subventions », lance d'entrée de jeu le fondateur et président du Festival des films du monde de Montréal (FFM), Serge Losique, en entrevue à ICI RDI, à la veille de l'ouverture de la 39e édition de l'événement. « Les gens ne veulent pas parler de subventions, ils veulent voir des films », déclare M. Losique.

Et des films, il y en aura au FFM: 469 y seront présentés, en provenance de quelque 80 pays. « On a eu beaucoup de difficulté à les choisir parce qu'on a reçu, juste à Montréal, 2404 films, décrit Serge Losique. Ça veut dire que les gens et la profession à l'extérieur, partout à travers le monde, prennent le Festival des films du monde au sérieux. »

Mais des subventions, il n'y en a guère. L'an dernier, les pouvoirs publics les ont retirées d'un coup au FFM. Et ce, seulement deux mois avant le début de ce qui était la 38e édition. Un coup dur qu'encaisse encore cette année le festival montréalais, puisqu'il est de nouveau privé de l'aide de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), de Téléfilm Canada et de la Ville de Montréal.

Le FFM a aussi perdu au fil des années l'appui des institutions et du milieu du cinéma québécois.

« Nous, on a fondé le Festival avant la SODEC et avant Téléfilm. Je ne veux même pas mentionner ces institutions; vous leur poserez la question. Nous on fait notre travail, c'est tout. »

— Serge Losique, président et fondateur du FFM

Le FFM peine également à attirer des cinéastes de renom d'ici et d'ailleurs.

Denis Coderre réclame des changements

C'est dans ce contexte que le maire de Montréal Denis Coderre y est allé mercredi d'une déclaration appelant à des changements au sein de l'organisation du FFM. Pour Denis Coderre, il importe de rebrasser les cartes en vue de l'an prochain, alors que le FFM célébrera sa 40e édition.

En point de presse, M. Coderre, qui sera présent lors de la soirée d'ouverture du festival jeudi, a expliqué qu'il n'était « pas là pour demander la tête de M. Losique ».

« Cependant, ce que je veux lui dire, c'est : "écoutez, on va célébrer le 40e [en 2016], et il faudrait que tout le monde fasse partie de la solution", poursuit le maire. Si vous me voyez là, ce n'est pas une caution de ce qui se passe là présentement, ce n'est pas un changement de cap. »

« Je veux bien qu'on puisse conserver le FFM, mais il faut qu'il y ait des changements à l'intérieur », a conclu Denis Coderre.

L'écrivain Dany Laferrière agira à titre de président du jury cette année. Muhammad, Messenger of God, un film iranien qui dépeint la naissance et la jeunesse du prophète de l'Islam, sera présenté jeudi en ouverture. Doté d'un budget de 30 millions de dollars, le plus important de l'histoire du cinéma iranien, il met en vedette plusieurs des plus grands acteurs du pays.

Le ministère de la Culture et de l'Orientation islamique iranien a qualifié le film d'exemplaire et l'a subventionné.

« Les cinéastes, les artistes, ne choisissent jamais les régimes [politiques], ils les subissent. L'art doit dépasser le régime », dit Serge Losique lorsqu'on le questionne sur cette aide apportée à la production par le controversé régime de Téhéran.

« Notre rôle est d'amener les meilleurs films du monde ici à Montréal. Et on s'est fixé cette mission-là et on la poursuit et on y sera fidèle jusqu'au bout. »

— Serge Losique, président et fondateur du FFM

Le FFM se tiendra jusqu'au 7 septembre.

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