Les gens de la rue à Windsor, en Ontario, peuvent désormais adhérer à un nouveau syndicat. Le Street Labourers of Windsor a été créé pour représenter les mendiants, les amuseurs publics et toute autre personne qui mène sa vie dans les rues de la ville.
Un texte d'Andréanne Baribeau
L'idée est née quand Richard Dalkeith en a eu assez d'être malmené quand il quêtait au centre-ville de Windsor.
« Les gens me traitaient de ''bum'' et me disaient de me trouver un emploi. Certains refusaient de me donner de l'argent, car ils pensaient qu'il serait mal dépensé. J'en ai eu assez! »
— Richard Dalkeith, fondateur du Street Labourers of Windsor
Une mise au monde réfléchie
Après deux ans d'organisation en coulisses, le Street Labourers of Windsor est officiellement lancé, non sans l'aide d'Andrew Nellis, qui a longtemps été la voix du Syndicat des clochards d'Ottawa. Selon lui, un syndicat ne se limite pas à demander des hausses salariales ou à négocier des conventions collectives : « C'est avant tout une entité qui offre solidarité et protection à ses membres. C'est exactement ce qu'on fait, et ça inclut de s'attaquer aux préjugés. »
Le syndicat, qui est une section des Travailleurs industriels du monde, compte actuellement une dizaine de membres, mais il est en mode recrutement. Il tient des rencontres mensuelles et élabore un code de conduite pour ses membres. Mais cette idée ne plaît pas à Frode Nilsen, qui joue régulièrement de la guitare au centre-ville.
« J'aime faire ce qu'il me plaît. Je ne sais pas si je veux faire partie d'un club organisé. »
— Frode Nilsen
Pour sa part, le conseiller municipal Rino Bortolin voit le syndicat d'un bon œil : « Ils pourront avoir une place à la table de discussion. Et si on a un problème, il y a maintenant un organisme auquel on peut s'adresser. »
Le maire de Windsor, Drew Dilkens, considère quant à lui le syndicat comme un groupe informel. Il se dit ouvert à l'idée, pourvu que le groupe prône un centre-ville invitant et sécuritaire.