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Le Canada pourrait mettre fin à l'itinérance. Et cela ne vous coûterait que 46 $ par année

Le Canada pourrait mettre fin à l'itinérance. Et cela ne vous coûterait que 46 $ par année
(Photo: Gettystock)

Personne ne grandit en rêvant de devenir l’image de l’itinérance, mais tu prends ce qui t’a été donné, pas vrai?”

Katrina Blanchard-Gervais préfère rire de la situation, et elle semble davantage heureuse qu’amère. Après deux années passées dans des refuges pour sans-abri, la mère de six enfants a maintenant un appartement grâce à un programme novateur ayant pour nom Logement d’abord (Housing First), à Hamilton, en Ontario.

La plupart d’entre nous associons probablement l’itinérance aux mendiants ou aux hommes qui dorment sur un banc dans les parcs — ce sont ceux que nous voyons en vaquant à nos occupations quotidiennes. Mais ils ne représentent pas la totalité des sans-abri du Canada.

Chaque nuit, on compte quelque 35 000 Canadiens dans la rue ou les refuges, et jusqu’à 50 000 autres sont des “sans-abris cachés”, logés par des amis ou des membres de la famille. Tout au long d’une année, 235 000 Canadiens vivent l’itinérance, selon une estimation — 5000 dans la rue, 180 000 dans des refuges et 50 000 logés provisoirement. Et 1,6 million de plus risquent de perdre leur domicile, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement.

En d’autres mots, cela peut arriver à presque n’importe qui. Comme c’est arrivé à Katrina.

“Ce n’est pas comme si je m’étais réveillée itinérante du jour au lendemain. Chaque année, les choses devenaient de plus en plus difficiles, ce n’était qu’un pas de plus vers le bas de l’échelle”, dit-elle au Huffington Post Canada. “Les choses n’allaient tout simplement pas bien pour moi. Comment suis-je passée de deux parents fantastiques dans le nord de l’Ontario à sans-abri?”

Quelques années après la fin du mariage de Katrina, en 2000, la femme de Kirkland Lake s’est retrouvée à Hamilton. Ses enfants les plus âgés y vivaient seuls, et ses plus jeunes y étaient aussi avec leur père. Elle souhaitait recommencer à zéro. Elle est allée à l’école pour devenir ambulancière paramédicale. Elle avait des aspirations. Mais elle avait aussi un passé.

“J’ai quitté un mariage malsain, mais je ne me suis pas vraiment attaquée aux problèmes, je ne me suis pas occupée des traumatismes. Je les ai gardés en moi et les ai transportés dans d’autres relations. Au moins un fois, il a fallu que je me cache et que je laisse tout derrière moi. Il y avait de la violence.”

Katrina affirme s’être retrouvée en cour avec son ex-mari au sujet de la pension alimentaire et de la garde de leurs enfants, ce qui l’a anéantie car elle n’avait pas droit à l’aide juridique en raison de son emploi à temps partiel. Elle a fini par devoir à son mari des paiements de pension alimentaire, ce qui l’a laissée avec des milliers de dollars de dettes. Son permis de conduire a été suspendu parce qu’elle ne pouvait pas payer la pension alimentaire. Et sans permis, elle ne pouvait trouver du travail, dit-elle.

“C’était pas mal le début de la fin pour ce qui était de se loger.”

La fin de la fin est survenue le 11 juillet 2012.

Avant cela, Katrina était passée d’amis et membres de la famille à d’autres, dormant sur des canapés, perdue, voyant la vie lui glisser entre les doigts.

“Je n’avais tout simplement plus ce qu’il fallait pour me battre”, se souvient-elle. Elle ne pouvait pas étirer suffisamment les 376 $ d’allocation de logement qu’elle recevait chaque mois de l’aide sociale pour se louer un endroit à elle.

“Je demeurais avec mon fils à Woodstock, et il m’a dit: ‘Tu sais, maman, tu ne peux pas rester ici indéfiniment’. Mais j’ai dit: ‘Ce n’est pas une solution, je dois partir et trouver de l’aide’.”

Elle a donc cogné à la porte d’un centre pour femmes d’Hamilton. On lui a trouvé une place au refuge Honouring the Circle, où elle a vécu pendant les deux années suivantes — parvenant à survivre, sans plus.

Jusqu’à Logement d’abord.

Katrina Blanchard-Gervais, bénéficiaire de Logement d’abord (Photo: Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance)

Logement d’abord est un projet reposant sur la conviction qu’il est plus facile de régler les problèmes d’un sans-abri une fois ce dernier logé. La stratégie consiste à trouver un logement à la personne sans lui imposer d’obligations ou presque — elle n’est pas tenue d’être sobre, de prendre part à un programme de santé mentale ou d’avoir un emploi. Elle doit seulement être dans le besoin, et le loyer est subventionné en fonction de sa capacité à payer.

“Vous devez respecter les conditions de votre bail comme n’importe qui, mais vous avez l’occasion d’être comme n’importe qui”, affirme Tim Richter, président et président directeur général de l’Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance (ACMFI).

L’ACMFI a récemment lancé sa Campagne 20 000 foyers, qui repose sur la stratégie de Logement d’abord. Elle s’inspire de la campagne 100,000 Homes menée aux États-Unis, qui a permis de trouver un endroit où vivre à 105 000 personnes.

Les principes de Logement d’abord ne sont pas nouveaux. Tout a commencé à New York avec le psychologue gréco-canadien Sam Tsemberis, durant les années 90. Tsemberis voyait sans cesse les mêmes patients tout en faisant de la sensibilisation sur la santé mentale, et il leur demandait ce dont ils avaient le plus besoin. La réponse était d’une évidence nette — un endroit où vivre. Il a alors fondé Pathways to Housing sur la base d’une théorie qui allait par la suite devenir Logement d’abord.

‘Il a dit: ‘Pourquoi ne pas chercher à placer ces gens dans des appartements, de vrais appartements, leur fournir le soutien médical psychiatrique et le soutien en santé mentale dont ils ont besoin, et voir si ça marche?’ Et ça a marché”, explique Richter. “C’est parti de là.”

C’est aussi devenu un succès parce qu’il est possible d’aider les gens et d’économiser tout en le faisant.

La droite a été la première a faire croître le programme. L’administration de George W. Bush l’a fait connaître à une plus grande échelle. L’homme désigné par Bush pour diriger ses efforts contre l’itinérance, Philip Mangano, a appliqué la théorie de Tsemberis au niveau national, de sorte que le nombre des “sans-abri chroniques” a chuté de 30 % entre 2005 et 2007.

La Grande Récession a frappé en 2008, mais l’itinérance chronique a chuté de 21 % parce que le président Barack Obama a saisi en marche le témoin Logement d’abord, tout d’abord avec son programme de prévention de l’itinérance et de recasement rapide, de 1,5 milliard $, puis en le plaçant au coeur de son programme Ouvrir des portes (Opening Doors). Dans une mise à jour en 2015, le gouvernement américain a de nouveau confirmé que Logement d’abord “est la solution”, et déclaré que l’itinérance chronique serait éliminée aux États-Unis d’ici 2017, et que l’itinérance chez les jeunes et les familles était en voie de disparaître d’ici 2020.

L’itinérance dans l’Utah a chuté de 91 % depuis le lancement dans cet État du programme Logement d’abord, en 2005. Le responsable du logement de l’Utah, Gordon Walker, a affirmé au Desert News, en avril, qu’“il reste 178 personnes. Nous connaissons leur nom, nous savons qui elles sont et quels sont leurs besoins”. Afin de soutenir davantage les anciens sans-abri, l’État a récemment mis sur pied un programme expérimental afin d’effacer les délits mineurs de leurs dossiers pour faciliter la recherche d’emploi.

La ville de Houston a connu un succès similaire. Depuis 2011, elle a réduit de 46 % sa population de sans-abri et elle ne compte plus d’itinérants parmi les anciens combattants, a-t-elle annoncé.

L’ancien gouvernement progressiste-conservateur de l’Alberta a été un autre fervent défenseur de la stratégie, et la province a diminué l’itinérance de 16 per cent depuis 2008, alors qu’elle a adopté Logement d’abord dans le cadre de son programme de 10 ans pour mettre fin à l’itinérance, un objectif déjà été atteint à Medicine Hat.

La petite ville albertaine a lancé un programme Logement d’abord en 2009, et The Tyee a récemment rapporté qu’elle avait depuis été en mesure de procurer à 875 sans-abri, incluant 280 enfants, “des domiciles sûrs dans des logements supervisés ou subventionnés”. En ce moment, la ville ne compte aucun sans-abri chronique dans la rue, et elle est en mesure de déplacer des gens d’un refuge à un logement permanent dans les 10 jours. Les autorités attendent de voir si la situation est durable, mais elles croient pouvoir crier victoire d’ici la fin de l’année.

“C’est vraiment intéressant. Ce sont des conservateurs modérés qui ont pris les choses en main dans pas mal de cas”, affirme Richter, qui voit dans Medicine Hat la preuve que le concept est valable.

Le maire de Medicine Hat, Ted Clugston, a indiqué que même si cela avait été un défi de convaincre ses électeurs conservateurs — “Nous nous considérons indépendants. Vous travaillez fort… Donc si vous voulez un endroit où vivre, vous faites un effort”, a-t-il dit au Tyee — les politiciens conservateurs appuyaient Logement d’abord parce qu’il s’agit d’une initiative permettant d’économiser de l’argent à long terme.

Un domicile stable signifie moins de déplacements coûteux à l’hôpital, d’interactions avec la police et de comparutions en cour, et cela élimine les refuges de l’équation. Le gouvernement de l’Alberta a fait savoir qu’un sans-abri chronique pouvait coûter plus de 100 000 $ par année, alors que dans le cadre de Logement d’abord, 35 000 $ par an permettent de fournir un logement permanent et le soutien nécessaire pour briser le cycle de l’itinérance.

En d’autres termes, Logement d’abord permet d’économiser environ 2 $ par dollar dépensé pour ceux dont les besoins sont les plus élevés.

Le gouvernement Harper a également soutenu Logement d’abord depuis qu’une étude de cinq villes — menée par le Dr Tsemberis et portant sur les sans-abri canadiens aux prises avec des problèmes de santé mentale — a permis de constater que 73 % se trouvaient encore dans leur logement stable au bout d’un an, contre 32 % de ceux ayant profité des services habituels. Tout cela en ayant économisé de l’argent.

Ottawa s’est subséquemment engagé à consacrer jusqu’en 2019 une somme de 119 millions $ par année à une stratégie reposant sur les principes de Logement d’abord.

Depuis, le NPD a accusé les conservateurs d’avoir "abandonné leurs responsabilités en matière de logement social" et se sont engagés à mieux soutenir les programmes de Logement d’abord. Le Parti vert a également promis d’accroître la portée de Logement d’abord tout en subventionnant le logement social. Les libéraux ont inclu dans leur plateforme électorale des programmes innovateurs de logement supervisé, en plus de promettre de subventionner la construction de logements abordables afin de renouveler le rôle joué par le fédéral dans le secteur du logement.

Cette portion du programme libéral vise les politiques actuelles du gouvernement. Bien que le budget fédéral de 2015 prévoie une somme annuelle de 1,7 milliard $ pour les logements abordables au cours des cinq prochaines années, un plan demeure en place afin de diminuer progressivement les subventions à mesure que prendront fin les accords d’exploitation, chutant à 81 millions d’ici 2031 et à 0 $ d’ici 2040.

Néanmoins, le Parti libéral n’a pas vraiment une solide feuille de route en matière de financement du logement. Ce sont les libéraux qui ont laissé aux provinces la responsabilité du logement social, au milieu des années 90, avec des résultats désastreux. Moins de 1000 logements sociaux ont été bâtis en 1995, contre plus de 20 000 en 1982.

‘Nous avons tendance à individualiser l’itinérance et à dire que l’itinérance est créée par la dépendance et la maladie mentale ou quelque chose qui arrive à un individu”, indique Richter. “Mais franchement, l’itinérance est le produit d’une défaillance du système public.

“Au Canada, on peut retracer le début de l’itinérance de masse moderne au retrait du gouvernement fédéral de l’investissement dans le logement. Ils ont commencé à reculer durant les années Mulroney (mais) c’est vraiment le gouvernement Chrétien (qu’il faut pointer du doigt).”

Il affirme que l’investissement fédéral dans le logement a glissé de 46 % au cours des 25 dernières années, pendant que la population canadienne augmentait de 30 %, “provoquant une parfaite tempête de mauvaises nouvelles”. Richter estime que 100 000 unités de logement subventionné n’ont pas été bâties. Les récessions des années 90 et de 2008, en plus des réductions dans le logement abordable, l’assistance sociale et d’autres programmes, ont poussé de nombreuses personnes dans les refuges ou la rue.

La pression exercée sur les refuges pour sans-abri a grimpé durant les années 90, un phénomène relativement nouveau au Canada. Avant les années 80, l’itinérance était rare, a écrit David Hulchanski, professeur à l’Université de Toronto, dans le Toronto Star. Les personnes en difficulté avaient pour la plupart un toit sur la tête grâce aux maisons de chambres et aux organismes de charité comme l’Armée du Salut, même s’il ne s’agissait pas d’un logement de qualité.

Mais entre 1992 et 1998, le recours aux refuges de Toronto a augmenté de plus de 10 % dans l'ensemble, et de pas moins de 123 % dans le cas des familles, selon le Centre Mowat. Le nombre de sans-abri s’est accru de 122 % à Calgary entre 1994 et 1998.

La crise se poursuit aujourd’hui.

Canada's Homeless

Les refuges de Toronto sont actuellement occupés à pleine capacité, et le conseil municipal a promis d’ajouter 181 lits ainsi que deux centres d’accueil de 24 heures pour les femmes. L’itinérance semble monter brusquement à Sudbury, dans le nord de l’Ontario, où des “camps de brousse” entourent la ville et où la liste d’attente des services de logement social comporte 1100 noms. Le maire de Victoria propose d’ériger des tentes dans un parc. Et la capitale de la nation est également la capitale de l’itinérance, 6705 personnes ayant utilisé les refuges d’Ottawa en 2013, soit le nombre le plus élevé enregistré au pays.

En 2007, l’ONU a qualifié d’’urgence nationale” l’itinérance au Canada, et a lancé un appel au gouvernement fédéral afin qu’il promette un financement à long terme et s’embarque dans la construction à grande échelle de logements sociaux. Selon Richter, élmimer l’itinérance au pays coûterait 1,7 milliard $ de plus par année, soit environ 46 $ par Canadien.

C’est bien ça, 46 $.

Ça semble encore trop? Qu’en est-il de 88 cents par semaine?

Il s’agit de l’estimation faite par l’organisme de Richter, l’Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance, dans une étude rendue publique avec d’autres groupes de recherche, en octobre dernier. Ils avancent que c’est ce qu’il faut pour mettre en place leur programme en six parties afin d’éliminer l’itinérance chronique et de prévenir l’itinérance à l’avenir.

Bien que Logement d’abord soit le noeud du programme de l’ACMFI, elle n’en constitue qu’une partie. La stratégie a été critiquée dans certaines sphères car elle peut accorder la priorité aux hommes plus âgés aux dépens des femmes, des jeunes gens et des sans-abri cachés.

En mettant l’accent sur ceux qui sont le plus dans le besoin — les gens dans la rue et les refuges aux prises avec des problèmes de santé mentale — le programme peut ignorer des personnes comme une mère célibataire habitant chez des amis tout en faisant oublier la nécessité de logements plus abordables, estiment ses adversaires.

En ce qui concerne les jeunes sans-abri, La Presse Canadienne a fait état d’une étude mettant en garde contre l’approche de Logement d’abord, parce que “les besoins de développement, sociaux et légaux des jeunes personnes peuvent différer considérablement de ceux des sans-abri adultes”.

Richter reconnaît que Logement d’abord ne représente qu’une partie d'une solution qui dépend également du logement social.

“Le moyen le moins cher de mettre fin à l’itinérance est de le prévenir”, dit-il, ajoutant que le rapport L’État de l’itinérance au Canada 2014 estime que l’itinérance coûte 7 milliards $ par année en tenant compte du coût des soins de santé, des services correctionnels et des services sociaux.

Bien qu’ils réclament que soit doublé le financement de Logement d’abord pour mettre un terme à l’itinérance chronique et permettre aux nouveaux sans-abri de quitter les refuges pour des domiciles permanents en moins de deux semaines, leur plan de 46 $ servirait également à réduire le nombre de ceux qui sont logés de façon précaire (les gens qui consacrent plus de la moitié de leur revenu au logement, ce qui les rend vulnérables en cas de perte d’emploi ou de sérieux problème de santé) de même qu’à accroître la disponibilité et l’abordabilité des logements sociaux.

L’organisme réclame des subventions plus élevées — “même les logements abordables ne sont pas abordables pour les sans-abri”, déplore Richter — et souhaite faire une priorité de l’investissement dans le logement autochtone, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des réserves. Il demande également un crédit d’impôt sur le logement afin d’accroître l’investissement dans les unités neuves, de même que des avantages sociaux (comme l’indemnité de garde d’enfants) pour venir en aide aux quelque 800 000 ménages en situation précaire au Canada.

Entre-temps, l’ACMFI travaille avec 21 collectivités et des centaines de bénévoles afin de loger 20 000 des Canadiens les plus vulnérables d’ici au 1er juillet 2018.

“Je suis parfaitement conscient que ce ne sont pas tous les 235 000 qui vivent l’itinérance ou tous les 1,5 million de Canadiens qui risquent de connaître l’itinérance”, affirme Richter. “Mais il faut commencer quelque part.”

Une vue aérienne d’habitations à Hamilton (Photo: Getty Images)

“Quand vous êtes itinérante et qu’il vous arrive toutes sortes de choses incroyables, vous ne savez rien. Non, ce n’est pas que vous ne savez rien — c’est que vous cherchez à savoir comment vous allez manger ou à quel endroit vous allez dormir”, affirme Katrina. “Même moi, je n’ai pas encore de carrière, j’y travaille. Je cherche encore à déterminer à quoi va ressembler le reste de ma vie. Et je suis logée depuis plus d’un an.”

Elle dit payer elle-même la majeure partie du loyer de son studio, aidée par les subventions qui lui permettent de vivre dans son “petit appartement dans un secteur sûr de Hamilton”. Katrina se porte également à la défense de Logement d’abord afin de rendre ce qui lui a été donné, de montrer comment le programme l’a aidée et pourquoi il pourrait en aider d’autres en leur offrant un endroit sûr où vivre et les services leur permettant de comprendre pourquoi ils sont itinérants, souvent une combinaison de pauvreté, de violence, de problèmes de santé mentale et de dépendance.

“J’estime faire partie de ceux qui ont eu de la chance parce que j’ai le sentiment que les choses ont bien tourné pour moi et que j’ai été capable de trouver ma voix, mon rôle, ma responsabilité dans tout cela. Je sors et je parle aux gens qui n’ont peut-être pas eu autant de chance. Parfois, je suis payée pour prendre la parole. Pas mal, hein?

“Alors oui, j’estime faire partie de ceux qui ont eu de la chance.

“J’en ai rencontré pas mal qui n’en ont pas eu.”

Katrina's "Housing First" Home

Cet article initialement publié sur le Huffington Canada a été traduit de l’anglais.

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