Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La péréquation n'est pas un enjeu de la campagne électorale, affirme Harper

Harper refuse de parler de la péréquation
CP

La formule de partage des ressources financières entre les provinces les plus riches et les plus pauvres du pays n'est pas un enjeu important dans la campagne électorale, a tranché jeudi le chef conservateur Stephen Harper.

En campagne en Saskatchewan, M. Harper a refusé de répondre à une question sur la péréquation _ qui permet au gouvernement fédéral d'équilibrer les revenus entre les provinces pour aider les moins nanties à payer pour des services que peuvent largement se permettre les plus riches.

Le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, s'est récemment plaint du calcul actuel de la formule, qui ne prend pas assez en compte, selon lui, les variations des prix des diverses ressources naturelles, comme le pétrole et l'hydroélectricité.

Le programme actuel permet de verser plus de 17 milliards $ annuellement aux provinces moins riches. La province qui en reçoit le plus est l'le-du-Prince-Édouard, qui reçoit l'équivalent d'environ 1980 $ par habitant.

M. Wall estime que les paiements de péréquation devraient être réduits de moitié et que le gouvernement fédéral devrait utiliser cet argent pour l'investir dans des projets d'infrastructure au pays.

Le programme, qui est protégé par la Constitution, permet aux provinces plus modestes de conserver leurs services en maintenant un taux d'imposition semblable à leurs voisines plus riches.

M. Harper a rappelé que les conservateurs avaient déjà apporté des ajustements au calcul, mais il ne s'est pas engagé à le modifier davantage cette fois-ci.

"Je suis peut-être l'un des seuls au pays à comprendre précisément comment la formule fonctionne. C'est extrêmement compliqué. Nous avons fait des ajustements lorsque nous sommes arrivés au pouvoir et nous l'examinerons chaque deux ou trois ans", a-t-il déclaré jeudi près de Regina.

Il a ajouté que ni les électeurs ni M. Wall ne devraient s'inquiéter de la formule de péréquation. "Je crois que ce n'est pas une question centrale (des élections) dont le premier ministre et les électeurs en Saskatchewan devraient se préoccuper. Le vrai enjeu, c'est le développement des ressources naturelles. C'est une province qui dépend du développement et de la vente de ses ressources naturelles", a-t-il expliqué.

Lors de son passage dans l'ouest du pays, cette semaine, M. Harper a mis l'accent sur l'importance d'exporter les ressources naturelles du Canada à l'étranger _ un pari qui s'avère risqué en raison de la chute des prix du pétrole qui, selon Moody's, resteront relativement bas jusqu'en 2018.

Le chef conservateur a martelé que son gouvernement avait fait tout ce qui était possible pour atténuer la crise au pays dans un tel contexte. "Tous les analystes croient que _ nonobstant les hauts et les bas dans le monde _ l'économie canadienne a de bonnes perspectives", a-t-il remarqué.

Par ailleurs, le chef conservateur n'a pas voulu faire de commentaires sur son implication et celle de son proche entourage dans la tentative d'étouffer le scandale des dépenses du sénateur Mike Duffy.

Il n'a pas répondu directement à la question d'une journaliste qui lui demandait pourquoi il avait donné son feu vert à un plan de communication essentiellement destiné à tromper la population. Au sein de son bureau, on appelait "scénario de remboursement" ce plan qui devait faire disparaître discrètement le scandale des dépenses de M. Duffy, a-t-on appris au procès du sénateur, mercredi.

Nigel Wright, l'ancien chef de cabinet de M. Harper, a dit lors de son témoignage que le premier ministre ignorait que le plan prévoyait que quelqu'un d'autre allait rembourser les dépenses contestées. Pour sa part, Stephen Harper a été informé du plan de façon générale, a dit M. Wright mercredi au palais de justice d'Ottawa.

Stephen Harper se rendra à Winnipeg plus tard jeudi, avant de se diriger vers le nord du Canada pour la fin de la deuxième semaine de campagne.

Stephen Harper, chef du Parti conservateur du Canada

Les chefs en campagne, élections fédérales 2015

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.