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Fonction publique québécoise : les négociations «dans un cul-de-sac»

Fonction publique québécoise : impasse dans les négociations
PC

Le fossé se creuse entre le gouvernement et ses syndiqués. Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) qualifie d'« insultants et trompeurs » les propos du président du Conseil du Trésor, qui a cette semaine estimé « constructifs » les pourparlers en vue du renouvellement des conventions collectives de centaines de milliers d'employés de l'État.

« C'est à se demander si M. Coiteux est au courant de ce qui se passe réellement à la table de négociation fonction publique du SPGQ », a réagi jeudi matin Richard Perron, président du SPGQ.

À la sortie du Conseil des ministres mardi, Martin Coiteux avait affirmé que « les pourparlers aux tables de négociation sont constructifs ». M. Perron soutient plutôt que le gouvernement Couillard « demeure inflexible, vigoureusement campé sur son idéologie d'austérité ».

Une réduction fiscale

Les syndicats, qui représentent quelque 400 000 employés de la fonction publique, demandent des augmentations de 13,5 % sur trois ans.

« Il n'est pas question d'augmenter les impôts des Québécois pour financer des dépenses qu'on n'est pas capable de financer avec les impôts actuels. Au contraire, on vise une certaine réduction du fardeau fiscal des Québécois. »

— Martin Coiteux, président du Conseil du Trésor

Le gouvernement offre aux employés de l'État un gel salarial au cours des deux premières années de leur prochain contrat de travail, puis des hausses de 3 % sur trois ans. Québec veut aussi faire passer l'âge de départ normal à la retraite de 60 à 62 ans.

« Si on veut avoir des recettes fiscales avec lesquelles on est capable éventuellement de pouvoir donner davantage à nos employés, il faut avoir une économie dynamique, et ce n'est pas en augmentant les impôts qu'on va avoir une économie dynamique », soutient le président du Conseil du Trésor.

Le président du SPGQ estime pour sa part qu'une réduction fiscale se fera au détriment des services publics, « donc sur le dos de la classe moyenne et des moins nantis ».

« Dans un contexte où le gouvernement prévoit dégager des surplus budgétaires de 1,6 à 3,4 milliards de dollars pour chacune des cinq prochaines années, les offres patronales ne peuvent être taxées de constructives. »

— Richard Perron, président du SPGQ

Vers des mandats de grève

Alors que les syndicats entameront au cours des prochaines semaines une tournée pour obtenir des mandats de grève de la part de leurs membres, le président du Conseil du Trésor estime qu'il s'agit d'une mesure normale.

« Que les syndicats franchissent les étapes qui sont nécessaires pour éventuellement, si nécessaire de leur point de vue, appliquer un mandat de grève, ils ont besoin de franchir ces étapes. [...] Ces étapes-là sont toujours franchies à chaque négociation. Ce n'est pas propre à cette négociation-ci », a soutenu mardi M. Coiteux.

Questionné quant à l'éventualité d'une loi spéciale pour freiner des grèves dans la fonction publique, M. Coiteux a indiqué que le gouvernement « est en négociation pour en arriver à une entente avec la partie syndicale » et qu'« il n'y a pas d'autre hypothèse que celle-là ».

Les conventions collectives des secteurs public et parapublic sont arrivées à échéance le 31 mars 2015.

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