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EXCLUSIF- Une première historique: l'image de la planète 51 Eridani B (PHOTOS)

EXCLUSIF- Une première historique: l'image de 51 Eridani B (PHOTOS)
Université de Stanford

Après la découverte d’une sœur terrienne par la NASA en juillet dernier, une cousine jupitérienne est détectée en utilisant un nouveau système d’imagerie partiellement québécois.

La prestigieuse revue américaine Science publie aujourd’hui les résultats des travaux sur la découverte, en décembre dernier, d’une géante gazeuse nommée 51 Eridani b, située à seulement 96 années-lumière de notre planète. Une équipe internationale, dont l’astrophysicien québécois Christian Marois – codécouvreur par détection infrarouge du premier système planétaire en 2008 – dirigée par l’américain Bruce Macintosh de l’Université de Stanford, a gardé le silence jusqu’à ce jour afin de pouvoir répondre aux normes strictes des publications scientifiques. Les données accumulées depuis 2014 permettent d’établir des similarités entre notre Jupiter et celle, deux fois et demie plus grande, de la constellation d’Eridan.

L’équipe à l’origine de la conception de la technologie GPI (Gemini Planet Imager) a utilisé ce contraste de chaleur pour obtenir une photographie infrarouge à partir de l’énorme télescope chilien Gemini. La jeune planète, âgée de 25 millions d’années, débute une phase de lent refroidissement, ce qui a permis d’en saisir des clichés d’une valeur unique. Ces observations, faites dans le plus grand secret, ont pu déterminer la rare composition en méthane de l’atmosphère Éridanienne.

Une ingénierie québécoise

Seul un nombre infime de planètes sont découvertes par imagerie directe ou lentilles gravitationnelles parmi la liste des 1945 exoplanètes cataloguées, mais avec les dernières mises au point, il sera possible de découvrir des milliers d’exoplanètes en peu de temps. « L’avantage de cette méthode est sa capacité de capter les moindres détails de mondes lointains, et ce, non en utilisant son ombre, mais plutôt la lumière spectrale réelle de la planète», affirme Macintosh dans le communiqué de l’Université Stanford. C'est lui qui avait dirigé à l’époque la construction de cet instrument le plus sophistiqué au monde et capable de détecter les planètes gazeuses orbitant autour d’un soleil.

Le rôle du québécois Christian Marois fut considérable dans cette démarche et il se dit fier de cette première mondiale: « Je fais partie de l'équipe qui a construit l'instrument, ce qui équivaut à 10 ans de travail et je co-dirige la réduction et l'analyse des données. » Rêvant de découvrir la vie extra-terrestre, c’est lui qui est responsable du traitement de ce rare cliché qui mènera peut-être à une autre planète habitable, cette fois beaucoup plus proche que 452-b dénichée par Kepler qui était à 1400 années-lumière. « Pour cette découverte spécifique, j’ai extrait le spectre de lumière et fait la belle image que vous voyez. » Ajoute ce chasseur de planètes. 51 Eri, de son surnom donné par les astronomes, se classe comme la plus petite jamais photographiée.

Pourquoi l’assimiler à Jupiter?

« On la compare à Jupiter, sous plusieurs aspects, dont le fait que c’est une géante gazeuse, mais en phase juvénile », dit Marois. Dans son système solaire, 51 Eridani b a une importance capitale dans l’éventualité d’y retrouver une planète sœur de la Terre. On peut aussi qualifier Jupiter de marraine fée dans le sens où elle joue un rôle protecteur, étant l’aspirateur de comètes du système solaire. Grâce à son champ gravitationnel super puissant, elle attire les astéroïdes dont l’impact se produit plus souvent sur sa surface qu’ailleurs. Sa nouvelle sœur permettrait de comprendre la part de responsabilité de Jupiter dans l’évolution de notre système solaire et de confirmer ou d'infirmer certaines théories selon lesquelles elle pourrait être à l’origine de la vie sur Terre.

51 Eridani B

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