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L'équipe de Stephen Harper adapte son discours électoral selon les audiences

L'équipe de Harper adapte son discours selon les audiences
CP

OTTAWA - Pour tous ceux qui sont forcés de les entendre plus d'une fois, les discours de campagne peuvent devenir l'équivalent électoral du supplice de la goutte.

Métropole après métropole, petites villes après petites villes, le rituel se répète: une musique d'entrée bruyante, un chef assailli par des partisans frénétiques, un discours rassembleur qui regorge de références aux mêmes thématiques, des mêmes blagues et des mêmes piques envers ses opposants que celles faites au dernier arrêt de la caravane électorale.

Pour le premier ministre Harper, cela signifie reprendre en boucle la liste de périls économiques et sécuritaires qui attendent les Canadiens s'ils élisent les néo-démocrates ou les libéraux.

Sauf que pour ceux qui écoutent attentivement les discours, entre les banalités et les platitudes partisanes, la lente évolution d'une campagne électorale est perceptible à mesure que l'équipe du politicien perfectionne la livraison du message central selon l'audience, l'endroit ou le rôle que joue le discours dans la campagne.

Plus tôt cette semaine, par exemple, Stephen Harper faisait couramment référence au chef libéral en disant "Justin", une appellation familière qui a retenu l'attention des journalistes.

Questionné à ce sujet mardi, le chef conservateur a répondu: "C'est, selon notre expérience, de cette manière que les Canadiens le nomment généralement, car c'est ainsi que le Parti libéral l'a présenté."

M. Harper n'a toutefois plus utilisé le prénom du chef libéral dans ses discours du reste de la semaine. Jeudi, au cours du débat télévisé, il l'a appelé "M. Trudeau".

La position géographique peut également jouer un grand rôle dans les ajustements apportés au discours politique. Le premier ministre a lancé sa campagne par un rassemblement dans la circonscription montréalaise de Mont-Royal, qui abrite l'une des plus grandes populations juives au pays. Durant son allocution, il a insisté sur le fort appui de son parti envers Israël sur la scène internationale. Allusion qu'il a plus tard refaite à Ajax, en Ontario.

Montréal, M. Harper a également tenté de tendre la main aux nationalistes québécois. "Pour nous, conservateurs, le nationalisme québécois _ un nationalisme qui ne débouche pas sur la séparation _ n'est pas une menace", a-t-il dit en français.

"Au cours de cette élection, je vous demande de mettre ce nationalisme, cette solidarité, au service d'un Québec plus fort au coeur d'un gouvernement qui est solide, stable, national, majoritaire et conservateur", a-t-il ajouté.

Une phrase qu'il n'a pas répétée une fois arrivé à Kingston, une petite ville ontarienne majoritairement anglophone. Il a plutôt insisté sur des points qui n'auraient probablement pas fait mouche dans la métropole québécoise.

"Laissons les autres expliquer leur plans pour permettre des sites d'injection supervisés dans votre voisinage, pour légaliser la marijuana et la prostitution, pour mettre fin à l'imposition de peines de prison obligatoires même pour les criminels les plus violents et pour réinstaurer l'inefficace et inutile registre des armes d'épaule", a-t-il déclaré à une foule partisane réunie dans un restaurant de la petite ville ontarienne.

Il y a également fait une déclaration qui pourrait être moins bien accueillie ailleurs au pays: "Nous, conservateurs, allons travailler en vue d'une réglementation environnementale responsable, qui ne se fera aux dépens de nos emplois et de notre économie."

Un message fonctionne cependant toujours bien avec les foules partisanes conservatrices, partout au Canada: il n'y a qu'un bon choix de premier ministre, et c'est Stephen Harper.

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