Il n’y a pas que les journalistes qui attendaient Stephen Harper de pied ferme à Rideau Hall, dimanche, jour de déclenchement d’élections.
Armés de pancartes, Jenifer Migneault et quelques acolytes formaient un comité d’accueil bien particulier afin de rappeler aux conservateurs qu’ils ont failli à répondre aux besoins des vétérans et de leurs familles.
« On a un gouvernement qui nous a vraiment oubliés. Je peux vous assurer que depuis que je tente de me faire entendre, tout le monde m’a écoutée, sauf les conservateurs », déplore-t-elle.
Jenifer Migneault s’est fait connaître l’an dernier quand elle a couru après l’ex-ministre des Anciens Combattants Julian Fantino pour lui parler. Depuis, elle tente de faire connaître le combat quotidien des épouses de vétérans.
Elle se décrit comme une « femme qui représente la voix d’un homme qui est incompris ». Son mari Claude Rainville souffre du syndrome de stress post-traumatique après avoir servi pendant 20 ans dans l’armée.
En raison de ses tentatives de suicide et de sa paranoïa, entre autres, Jenifer Migneault a dû lâcher son emploi pour s’occuper de lui à temps plein.
Elle dit avoir rencontré 160 députés fédéraux des autres partis dans la dernière année pour les sensibiliser à sa réalité. Aucun écho, ou presque, des rangs conservateurs.
« On m’a soit toujours complètement ignorée ou refusée. Maintenant, c’est juste dans les derniers mois que quelques uns d’entre eux m’ont ouvert la porte afin d’établir un premier contact. Donc c’est à un état très embryonnaire. »
Le gouvernement Harper a dévoilé en mars de nouvelles mesures visant à aider les familles de vétérans gravement blessés. Mais Jenifer Migneault n’y a pas droit, même si elle est considérée comme aidante naturelle.
D’ici le jour du scrutin, le 19 octobre, elle compte dénoncer l’attitude des conservateurs à son endroit sur toutes les tribunes.
« Nous devons nous assurer que le prochain gouvernement sait qu’on existe, dit-elle. Les choses doivent changer, d’un océan à l’autre. »
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