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Osheaga 2015 – Jour 3 : The War on Drugs sublime, énergisant Hot Chip et décevant Alt-J (VIDÉO/PHOTOS)

Osheaga 2015 – Jour 3 : The War on Drugs, Hot Chip et Alt-J (VIDÉO/PHOTOS)

En ce dernier jour de festival Osheaga, notre journaliste a consacré la quasi-totalité de son temps aux concerts proposés sur les deux grandes scènes de la Montagne et de la Rivière. Outre le virtuose de la guitare Gary Clark Jr (toujours bon, mais souvent vu depuis deux ans) et l’étrange groupe Edward Sharpe & the Magnetic Zeros (chanteur brouillon pour une musique bien ordinaire), nous avons retenu les performances des groupes Alt-J, Hot Chip et The War on Drugs. Une déception, puis deux bonheurs.

The War On Drugs

Ce groupe de Philadelphie était sur la scène de la Rivière à compter de 17h20. Avec son folk rock qui flirte parfois avec le country, The War on Drugs a obtenu un niveau d’écoute rarement atteint par un artiste ou un groupe se produisant cette année. Et tout s’explique grâce à la grande qualité du travail des six membres du band. La musique de The War on Drugs, qui rappelle souvent le travail de Bob Dylan (particulièrement la voix d’Adam Granduciel sur des chansons comme Eyes to the Wind) a été un véritable petit bijou d’Osheaga en 2015 : géniales envolées de batterie, lignes poétiques de cuivres, généreuses distorsions de guitares, les arrangements roots/americana de la formations sont tout aussi efficaces sur scène que sur ses albums. Peut-être même davantage.

L’un des nombreux spectateurs a d’ailleurs partagé ceci à notre journaliste durant le concert : «Nothing crazy on stage. Music, only music. We don’t need that shit all the time.» Sans flafla (très peu d’interventions parlées, ni de montage visuel, ni d’explosion, ni de pirouettes), les gars se sont complètement dédiés à leur musique pour proposer sept ou huit morceaux de leur répertoire (dont Ocean in Between the Waves, Burning, puis Red Eyes et ses wouuh!) dont la majorité étaient issus du très respecté Lost In The Dream, paru en 2014.

Nous l’avions indiqué dans un texte consacré aux suggestions de la rédaction : une musique qui galope avec la fougue d’un rock inspiré par les Bruce Springsteen, Don Henley et autres chanteurs-musiciens américains à la Tom Petty. De la création qui prend son temps et devient carrément grandiose en chemin. Sans aucun doute, la transposition sur scène du matériel studio est une réussite. Toujours en mouvement, la musique de la bande de Granduciel est peut-être encore plus épique et prenante en spectacle, en raison des interprétations passionnées et inspirées. Après une superbe Under the Pressure (possiblement l’une des meilleures interprétations de tout le festival), le chanteur a fait virevolter sa guitare qui s’est écrasée sur la scène. Et ils sont tous partis, sans dire un mot. Fâché? On en serait bien étonné. C’était génial!

Hot Chip

Juste après, à 18h10, la formation britannique Hot Chip envoyait les premières notes de sa musique colorée et dansante. Nous avions assisté en 2013 à leur performance excentrique sur la scène Verte, et il était pratiquement impossible pour la troupe de faire mieux… L’ambiance folle et électrisante de cette fameuse soirée reste dans les annales du festival. Sur la scène de la Montagne, cela dit, Hot Chip s’est encore une fois très bien débrouillé.

Un vaste espace devant la scène s’est rapidement transformé en piste de danse et on ne s’attendait à rien de moins. Fidèle à lui-même, le chanteur Alexis Taylor avait un look d’enfer avec ses lunettes de couleur et son pantalon court argenté. Quelques surprises aussi : les classiques Over and Over, Need You Now et Ready For the Floor ont été proposés dans des versions passablement différentes de leur version originale respective. Plus costaudes avec les lourdes basses. Pour le reste, des ballons gonflables et des costumes rigolos un peu partout dans l’audience. Les gens se sont amusés au rythme des One Life Stand, Flutes (chansons très réussies), Started Right (drôle de tempo) et autres I Feel Better. Mentionnons que Hot Chip a fini le spectacle avec une reprise du morceau-monument de Bruce Springsteen, Dancing in the Dark (finale sur des airs de LCD Soundsystem). Pourquoi pas? Cool.

Alt-J

Deux heures plus tard, sur la même scène, Alt-J a proposé une étrange ambiance, qui ne correspondait visiblement pas avec le reste de la programmation. Du moins, dans cette section du site. Surtout pas après Hot Chip et Edward Chose…

On pourrait discourir durant longtemps sur la pertinence de ce projet devenu énorme en peu de temps. Le premier album de Alt–J, An Awsome Wave, a carrément partagé les amateurs de musique. Ceux qui adorent et ceux qui détestent… Un classique, quoi! Chose certaine, le son de ce quatuor britannique a néanmoins fait sa marque : une mixture atmosphérique de rock alternatif, de folk, d’electronica, de synthpop et d’envolées hip-hop assez contenues. Le tout bonifié de la voix particulière du chanteur Joe Newman, qui ne semble pas vouloir choisir son style (évidemment, même constat sur scène). Bref, un projet studio passablement ambitieux. Avec le disque This is All Yours (paru en septembre 2014), la formation a rajouté une couche supplémentaire de «prétention». On peut ou non qualifier ce terme de péjoratif. C’est selon notre niveau d’appréciation du travail de la bande. Tout a été dit à cet égard, de toute façon. Résultat en spectacle?

En tout cas, sur scène, il apparaît que les membres de Alt–J ont du travail à faire… Lors de leur prestation de 70 minutes, sur la grande scène de la Montagne, ils étaient relativement ennuyants les garçons. Musicalement, ça passe. Quoique ça part dans tellement de directions que nous avons peiné à trouver le fil conducteur dans ce concert. Disons que c’est du travail chirurgical pour une musique qui ne correspond peut-être pas très bien à ce genre de festival. En tout cas, pas devant une foule de 30 000 personnes (et plus) qui attend l’arrivée de la tête d’affiche The Black Keys. D’accord, les jeux de lumière (blanc, violet, bleu, jaune, vert, rouge) étaient magnifiques et le montage visuel (diffusé sur les écrans géants) fort dynamique (portraits surexposés, couleurs saturées, images abstraites). Mais pour le reste de l’énergie déployée, c’est un gros bof. Même chose pour l’ambiance générale. Placés en ligne de front à l’avant-scène, les quatre musiciens n’ont pratiquement pas bougé au cours de leur prestation. Statiques à souhait, ils ont offert quelques bons morceaux, sans plus. Soulignons l’hypnotisante Hunger of the Pine (en ouverture), la pesante Fitzpleasure, la groovy Left Hand Free et Breezeblocks, envoyé en finale.

Or, beaucoup trop de mélodrame (Something Good, Matilda ou encore la reprise de Lovely Day de Bill Withers), de faux mystères et d’harmonies vocales sans véritable émotion. D’ailleurs, bien des spectateurs ont semblé impatients et lassés en milieu du concert. On sent le potentiel, mais ça manque cruellement de passion sur les planches.

Trop gentil et sans conviction. À commencer par le guitariste-chanteur Joe Newman.

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