La fin, déjà? Elle aura été belle cette 10ème édition d'Osheaga! Retour sur une journée de clôture bien remplie avec Father John Misty, Future Islands et The Black Keys.
Osheaga 2015 - Jour 3
Father John Misty
Premier arrêt: Father John Misty à la Scène de la rivière Virgin Mobile. Nonchalant, comme s'il entrait dans son salon, Josh Tillman est monté sur la scène. L'auteur-compositeur-interprète américain s'est lancé avec I Love You Honeybear, pièce-titre de son deuxième album sorti plus tôt cette année.
Celui qui s'est illustré un temps dans Fleet Foxes et Saxon Shore a le charme des gens très talentueux et la grâce étrange de ceux qui ne semblent pas se prendre la tête - ou même réaliser - le fait de se produire devant une énorme foule. À l'aise, l'artiste a attaqué les excellentes chansons de ses deux albums avec énergie: Hollywood Forever Cemetery Sings, True Affection...
Et si on a pu s'attendre à une performance calme, douce, à l'image de quelques pièces de Tillman, on a définitivement eu tort. Danse, jeux de micro, sourires charmeurs... Le public, conquis, s'est vite mis à suivre le rythme de la tête, du corps. Bref, l'ambiance y était.
En entonnant Bored in the USA, l'artiste a montré toute l'étendue de son humour. Cocasse, il a parsemé sa performance de commentaires hilarants, à l'opposé des paroles chantées de manière mélancolique. Il fallait voir les festivaliers - à la demande du chanteur folk - lever le poing au rythme de la chanson...extrêmement lente. Hilarant.
Une énergie qui a pourtant ses côtés négatifs: en feu, Tillman a littéralement lancé sa guitare au technicien sans prévenir. Le pauvre, désespéré, est tombé à la renverse en tentant de limiter les dégâts... Peine perdue. Un vrai coup de fouet avant Future Islands, qui allait bientôt jouer sur la scène voisine!
Future Islands
Après l'excellent spectacle de Father John Misty, place à Future Islands sur la Scène de la Montagne. Qu'il n'était pas content Samuel T. Herring d'avoir manqué les premières minutes de son spectacle à cause des longueurs de Father John Misty! Tant pis, le chanteur s'est lancé dans une folle prestation avec la ferme intention de profiter de chaque seconde.
Le groupe rock, qui donne dans la synthpop, a commencé son tour de chant avec Give Us The Wind, enchaînant sans temps mort avec des chansons de ses quatre albums. Mention spéciale pour Seasons (Waiting on You), qui a déclenché des cris de joie et une vague de danse dans l'assistance. Joyeux!
Sur scène, Herring se donne à fond: il suit le rythme - du corps et du visage -, arpente la scène, se plie en deux, multiplie les pas de danse dynamiques et bref, il se tortille comme si sa vie en dépendait. Ça a son charme, mais vraiment, c'est l'excellente musique de la formation basée à Baltimore qui a volé la vedette aux mouvements survoltés du chanteur.
The Black Keys
Sur le coup de 21h20, The Black Keys s'est emparé de la scène pour finir ça en beauté. Avec Dead And Gone, le duo rock constitué de Dan Auerbach et Patrick Carney est entré à Osheaga comme une tonne de briques à la suite d'Alt-J - qui a livré un spectacle de toute beauté, soit dit en passant.
Avec l'assurance de ceux qui performent devant un public conquis, The Black Keys a enchaîné ses succès. Il faut dire que la formation américaine n'en était pas à sa deuxième, mais bien à sa troisième apparition à Osheaga. De passage en 2010 et 2012, The Black Keys a enfilé le rôle de tête d'affiche comme de bonnes vieilles pantoufles: c'est confortable, ça se prend bien... Mais ce n'est pas ce qu'il y a de plus excitant.
Malgré tout, les spectateurs n'ont pas boudé leur plaisir pour cette soirée de clôture. Enthousiastes, ils se sont laissés aller sur les populaires Next Girl, Gold on the Ceiling, Fever, Tighten Up, Run Right Back, Nova Baby... Et The Black Keys a rempli son mandat à merveille: rocker la 10ème édition d'Osheaga.
Bonne fête Osheaga, à l'année prochaine!
