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Atteint du cancer, un Québécois dépense ses économies pour se faire soigner en Allemagne

Cancer: Un Québécois dépense ses économies pour se faire soigner en Allemagne
Bahador Zabihiyan/Radio-Canada

Un Montréalais atteint du cancer a décidé de dépenser toutes ses économies pour aller se faire soigner en Allemagne. Le traitement d'André Ngamini Ngui n'est pas remboursé par l'assurance maladie. Et il semble que le nombre de Québécois qui se font soigner dans ce pays a augmenté ces derniers mois.

Un texte de Bahador Zabihiyan

À 42 ans, M. Ngamini Ngui menait une vie paisible avec sa femme et ses trois enfants à Saint-Hubert jusqu'à très récemment. Mais en début d'année, la vie de ce chercheur spécialisé en toxicomanie a basculé.

« Quand j'ai eu le diagnostic, les médecins m'ont dit qu'ils ne pouvaient rien pour moi », se souvient-il.

Les médecins montréalais lui donnent moins d'un an à vivre. « Ce qu'ils pouvaient faire, c'était me faire la chimiothérapie pendant six mois pour baisser la tumeur. Et après six mois, ils allaient me laisser aller en soins palliatifs pour deux ou trois mois », dit-il.

Ngamini Ngui est alors allé deux fois à l'hôpital universitaire de Francfort en Allemagne. « J'ai trouvé qu'il y avait, en Allemagne, des possibilités de soigner le cancer du foie », explique-t-il. Le traitement offert là-bas représente son seul espoir, mais il coûte très cher.

« Ça va avoisiner les 60 000 $ canadiens, sans compter les billets d'avion [...] La RAMQ considère que c'est un traitement expérimental et ne rembourse pas. Or, c'est un traitement qui existe depuis 10 ans »

— André Ngamini Ngui, atteint du cancer

Il a déjà dépensé plus de 10 000 $, sans compter 5000 $ qu'il a reçus sous forme de dons de la part du public.

« Je suis un peu frustré par le gouvernement qui laisse les gens partir. Ils ont le choix soit de partir se soigner, soit de mourir sur place. »

— André Ngamini Ngui, atteint du cancer

Son médecin allemand, le docteur Thomas Vogl, a remarqué que de plus en plus de Canadiens venaient se faire soigner dans son hôpital. Il a reçu ces six derniers mois presque 300 dossiers de patients canadiens. Son équipe a décidé d'en suivre une vingtaine.

« On invite seulement les patients lorsque l'on pense que l'on va les aider à survivre ou à améliorer leur qualité de vie », précise-t-il.

Une présence que M. Ngamini Ngui a remarqué, lors de sa dernière visite alors qu'il se trouvait en salle de repos. « Je me suis retrouvé dans la salle de réveil [...] J'ai dit: qui est Québécois ici? Tout le monde s'est mis à rire, tout le monde venait du Québec, il y avait six patients », dit-il.

Dr Vogl dit que de plus en plus d'hôpitaux comme le sien se spécialisent dans le traitement d'un type particulier de cancer. Ces établissements développent ainsi une expertise poussée dans un domaine précis. Ainsi, des patients québécois peuvent aller en Allemagne pour recevoir des soins et des patients allemands vont se faire soigner en Chine, dit-il.

« Chez les patients qui ont le cancer, il y a beaucoup d'intérêt maintenant dans ce que l'on appelle les secondes opinions. Ça veut dire que les patients demandent l'opinion des médecins de l'hôpital Mayo à New York ou [...] à Berlin ou à moi à Francfort »

— Dr Thomas Vogl, radiologue à l'hopital universitaire de Francfort

M. Ngamini Ngui, lui, lance un appel aux dons et son traitement semble fonctionner pour l'instant. Sa tumeur de 15 cm au foie a diminué de 25 %, selon lui.

Il en a parlé avec sa femme et le couple a décidé qu'il s'endetterait au besoin pour qu'André puisse suivre ses traitements. « On s'est dit que ce qui compte d'abord, c'est la santé », dit-il.

Au cabinet du ministre Barrette, on indique que les traitements doivent être approuvés par Santé Canada afin qu'ils soient remboursés. Jointe vendredi après-midi, la Régie de l'assurance maladie du Québec n'a pas rappelé Radio-Canada.

Pour effectuer des dons afin d'aider André Ngamini Ngui: cliquez ici

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