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Fakear: «On peut faire de la musique électronique et pas de la musique de club»

Fakear: «On peut faire de la musique électronique et pas de la musique de club»
Facebook/Fakear

Aux antipodes de la french touch, Fakear est la preuve que la musique électronique se renouvelle sans cesse et s’écoute autant qu’elle se danse, mélodique, organique, construite et progressive. À 24 ans, ce jeune Français originaire de Normandie est sur les circuits depuis 2011 ans et compte déjà 8 EPs. Il s’est produit pour la première fois en Amérique du Nord le 24 juillet au Belmont dans le cadre du MEG Festival, une date attendue par l’artiste avec impatience.

Trois ans que ton projet monte, trois ans que tu deviens phénoménal, te voilà à tourner en Amérique du Nord, comment vis-tu tout ça?

Je me dis que j’ai de la chance. Ça m’a fait peur, j’ai dérapé au début. J’étais intimidé et fasciné, je me laissais aller au jeu de la notoriété et puis je me suis repris. J’ai vu que tout ça n’était pas sain pour moi, dans ma construction personnelle. Le monde de la nuit est un monde d’apparence du paraître, un peu comme au secondaire. Je n’ai pas envie de tout ça et je ne vois pas la notoriété comme quelque chose qui va changer ma vie, ma musique et ma façon de penser, mais plutôt comme un bonus, ce qui me permet d’en vivre. Fakear ressemble davantage à Théo (son prénom, NDLR) maintenant qu’avant. Je veux être cohérent et transparent.

Quelles sont tes influences? Gamin, tu écoutais quoi?

Mes parents sont profs de musique, ils m’ont ouvert à la musique classique, au rock, au psyché, à la world. J’ai reçu un apprentissage théorique dès le début. J’apprenais la musique en même temps que le français et les maths. Comme un deuxième langage. Adolescent, je faisais beaucoup de musique, j’avais un groupe de ska-punk influencé par le punk californien.

Quel est ton parcours? Tu as fait des études de musicologie, qu’est-ce que ça t’a apporté?

Il y a ce bagage de solfège reçu de mes parents. J’ai joué du saxophone, de la guitare, de la basse, du piano. Je fais un peu de tout, un peu mal, et l’informatique m’aide à cadrer tout ça, à faire quelque chose de propre. Au secondaire, j’avais sept heures de musique par semaine. Le projet Fakear est né pendant les études. J’ai enregistré mes premières chansons et je les ai mises à disposition sur Internet. J’ai été encouragé par Wax Tailor ça m’a donné confiance en moi. Puis j’ai gagné un tremplin et ça c’est enchaîné : des passages à la radio, la rencontre avec mon label, les festivals, les médias m’ont bien accompagné. C’est assez intéressant, car l’ascension de Fakear ne vient pas d’un hit ou d’un buzz, c’est plutôt équilibré.

Tu produis beaucoup, tu te renouvelles beaucoup, quelles sont tes sources d’inspiration?

Ma vie quotidienne, les relations avec les gens qui évoluent, les questions que je me pose, comme un journal intime. En général, j’ai l’impression que les musiciens et les artistes sont des gens qui ne sont pas doués avec les mots, ils utilisent leur art pour le dire et mieux. Peut-être qu’ un jour mon inspiration va se tarir, mais pour l’instant c’est très dense, à l’image de que je vis, ça continue à m’alimenter dans ma vie. Je compose une à deux chansons par semaine. L’année dernière, j’ai recensé presque 450 morceaux depuis le début.

Il y a les inspirations esthétiques et d’ailleurs aussi. L’Asie me touche, ça s’entend dans mes productions. En ce moment, je m’intéresse aux sonorités africaines. Ça ne veut pas dire chercher des samples, mais effleurer une culture. J’essaie de m’immerger un peu dedans, de chercher toujours plus. Je rêve de pouvoir partir pour un projet, aller sur le terrain. Ça donnerait une dimension humaine gigantesque.

Tu viens du rock, tu produis de l’électro. Quand as-tu rencontré la machine? Qu’est-ce que cela nous dit sur Fakear?

À la fin de mon secondaire, en 2008. J’ai enregistré un EP chez un ingénieur du son qui m’a enseigné des bases. J’ai découvert le côté électronique plus tard. Je faisais des chansons, je bidouillais et explorais tout ce qu’il était possible de faire. Puis j’ai découvert la scène électro, Bonobo… S’il n’y avait pas Bonobo, Fakear n’existerait pas.

On peut faire de la musique électronique et pas de la musique de club, c’est ce qu’il incarne. J’étais un enfant du rock, pour moi l’électro c’était la techno, les clubs et le monde la nuit. Ça ne m’intéressait pas plus que ça. J’ai plein d’instruments avec plein de sonorités différentes et j’enregistre tout. J’aime cette philosophie incarnée par Bonobo : faire de la musique électronique avec des éléments acoustique, organiques et arriver à faire ressortir autre chose.

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