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Bilan Juste pour rire: l'excellent, le bon... et le moins bon

Bilan Juste pour rire: l'excellent, le bon... et le moins bon
David Kirouac

La 33e édition du Festival Juste pour rire se termine aujourd’hui, après deux semaines de galas (sur les sept péchés capitaux), de spectacles extérieurs d’envergure (Wyclef Jean, les Trois Accords et l’OSM), d’événements parallèles incontournables (RBO, Les trois mousquetaires, Grease, Streb), de bons petits plats (Bouffons! Montréal) et de divertissements ludiques (Mondial des jeux).

La grande fête estivale de l’humour mise sur pied par Gilbert Rozon a peut-être atteint «l’âge du Christ», 33 ans, mais n’est pas dans la souffrance pour autant. Au contraire, le rendez-vous ne cesse de grandir, de s’enrichir de nouveaux volets, de déployer de nouveaux tentacules pour attirer le plus vaste public possible. Il y en a véritablement eu pour tous les goûts dans le Quartier des spectacles, dans les quinze derniers jours.

Voici, en quelques points, notre bilan du Festival Juste pour rire qui se conclut.

Les meilleurs galas

Ex-aequo, ceux de François Bellefeuille (sur la colère) et Laurent Paquin (sur la luxure). Le premier, avec ses numéros audacieux et intelligents – on pense ici, entre autres, à ceux de Korine Côté, Laurent Paquin et Mariana Mazza -, a ouvert le festival en beauté le week-end du 11 et 12 juillet, tandis que le second nous a dérouté avec ses gags salaces, mais pas nécessairement de mauvais goût. Laurent Paquin a joyeusement donné dans le contre-emploi en délaissant pendant quelques heures son style généralement rassembleur pour s’éclater dans la vulgarité, avec grand succès. Mention spéciale, également, à Maxim Martin et Anaïs Favron, qui ont aussi très bien réussi leur deuxième tour de piste en duo, sur le thème de l’envie.

Lisez ici et ici nos critiques des galas de François Bellefeuille et Laurent Paquin.

La plus belle découverte

Infierno Sabroso, la fresque à ciel ouvert de la troupe barcelonaise Fura Dels Baus, a probablement été le secret le mieux gardé de cette mouture du Festival Juste pour rire. Manque de bol, il a plu deux soirs sur les trois où Infierno Sabroso a été présenté, sur la Scène Vidéotron, mais les chanceux qui ont applaudi ces acrobates en hauteur ont été impressionnés. On espère revoir le collectif passer par Montréal dans les prochaines années. Il faut aussi souligner l’attraction on ne peut plus attrayante que Juste pour rire a su créer avec son aire de restauration, sous la nouvelle enseigne Bouffons! Montréal. Sur les réseaux sociaux, plusieurs se sont réjouis de pouvoir se procurer des boîtes à lunch concoctées par de grands chefs comme Jérôme Ferrer ou Martin Juneau. Une initiative qui a bien rempli son mandat de démocratiser la haute gastronomie québécoise.

Lisez ici notre critique d’Infierno Sabroso, de La Fura Dels Baus.

Les humoristes à surveiller

On l’avait encensé l’an dernier, et on réitère cette année : Simon Gouache a tout pour devenir l’une des prochaines grandes vedettes de l’humour d’ici. On l’a remarqué tantôt au gala Favron-Martin avec ses observations sur les comportements étranges des garçons, tantôt à celui de Guy Jodoin, où il a déploré avec beaucoup d’autodérision son manque de culture générale. Bonne nouvelle, il est en préparation d’un premier one man show. Suit de près le barbu Alexandre Douville, dont la présence et l’authenticité nous ont charmé au gala de Laurent Paquin. Quand franc-parler et bonhommie vont de mise, le résultat est toujours gagnant, et c’est ce qu’on a décelé chez Douville. Enfin, Julien Tremblay a été un brin redondant en nous servant deux fois le même concept, lors des galas de François Bellefeuille et Guy Nantel, en appuyant ses punchs d’accords de guitare, mais l’homme a visiblement un beau potentiel. Il a d’ailleurs remporté, vendredi, le Victor de la Révélation de l’année du Festival Juste pour rire.

La déception

Les trois mousquetaires. Le classique d’Alexandre Dumas revisité par le metteur en scène Serge Denoncourt sur les planches du Théâtre du Nouveau Monde (TNM) est bien monté et bien interprété, mais on en attendait davantage, surtout compte tenu de l’impact du Cyrano de Bergerac de l’an dernier, qui était à couper le souffle. On a aussi été un tantinet déçu par Grease. Mais ces opinions sont bien subjectives ; à preuve, Grease a raflé le Grand prix du Festival Juste pour rire, vendredi, à l’émission Juste pour rire en direct, à TVA. Il en faut pour tous les goûts!

Lisez ici et ici nos critiques des Trois mousquetaires et de Grease.

Ce qui nous a laissé perplexe :

Les ovations debout. À une certaine époque, une ovation debout à la fin d’un spectacle saluait l’excellence d’une prestation hors de l’ordinaire, exceptionnelle, renversante. Maintenant, il est devenu courant, normal, voire banal, de se lever de son siège pour acclamer les artistes sur scène. Dans les galas Juste pour rire, cette année, cette tendance était facilement observable, surtout dans les soirées de Guy Nantel et Guy Jodoin. Généreux, les spectateurs se levaient au terme du passage – d’en moyenne 5 à 7 minutes - de tous les invités, ou presque, même lorsque la performance était discutable. Ce sont désormais les humoristes qui ne reçoivent pas de standing ovation qui doivent s’inquiéter de leur rendement! Sommes-nous trop gentils avec nos comiques? Sommes-nous trop peu exigeants, ou avons nous peur de faire de la peine…?

Ils méritent aussi une «étoile dans leur cahier»…

Rock et Belles Oreilles, pour avoir su se réinventer dans un Centre Bell parfois trop tranquille.

Les 5 prochains, parce qu’ils ont tous un magnifique avenir devant eux, et on aurait aimé qu’ils se produisent plus que deux soirs à la Cinquième Salle de la Place des Arts… Surtout que Fred Dubé était atteint d’une amygdalite ces deux jours-là!

Le jeune magicien trash Vincent C, unique en son genre, dont le style déjanté et frondeur plaira aux jeunes.

Jean-Marc Parent, dont la popularité de l’Événement JMP ne se dément pas après bientôt une décennie à l’affiche du Festival Juste pour rire.

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