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Hyundai Tucson 2016: pêcher où sont les poissons

Hyundai Tucson 2016: pêcher où sont les poissons
EcoloAuto.com

(Halfmoon Bay, Colombie-Britannique) Le Hyundai Tucson 2016 est totalement renouvelé, ou presque. Nouvelle plate-forme, nouveau look, l’utilitaire sport compact affiche désormais une allure plus mature et plus sophistiquée. Mais chez Hyundai, on est resté du côté sobre de la force, pourrait-on dire, en proposant un véhicule plus moderne, mais un peu conservateur.

Ne nous méprenons pas, il s’agit là d’une décision mûrement réfléchie. Pour le chef de produit du Tucson au Canada, Hyundai voulait simplement s’assurer de pêcher là où il y a du poisson. Une métaphore particulièrement appropriée à un lancement qui se déroule en pleine région de pêche de la Colombie-Britannique, mais surtout une affirmation claire de la volonté du constructeur coréen : le Tucson est là pour prendre des parts de marché à ses compétiteurs qui font actuellement cruellement mal à Hyundai.

Il faut dire que les ventes du manufacturier coréen sont en baisse constante depuis quelques mois. Une situation que comprennent les dirigeants de l’entreprise et qu’ils expliquent notamment par le très fort portfolio automobile de la marque, au détriment de celui des camionnettes et autres utilitaires sport.

Or, alors que les ventes canadiennes étaient majoritairement automobiles, il y a encore quelques années, voilà qu’elles ont pris une nouvelle tangente : 61 % des ventes des derniers mois ont été faites dans le créneau des utilitaires sport ou des camionnettes.

Hyundai en est parfaitement conscient : le Tucson ancienne génération n’avait plus ce qu’il fallait pour lui permettre de relever le défi de la concurrence dans ce domaine. Alors que les compétiteurs multiplient les nouveautés et les innovations, l’ancien Tucson tentait tant bien que mal de corriger ses défauts.

Voilà pourquoi le Hyundai Tucson 2016 revêt une aussi grande importance pour Hyundai. Il marque le retour en force du constructeur dans un créneau en pleine ébullition. Si le design du nouvel utilitaire sport compact n’est pas explosif, il faut bien avouer que l’on a corrigé les principaux défauts qui faisaient de son prédécesseur un laissé-pour-compte.

Style raffiné

Reconnaissons quand même au Tucson les qualités qui lui reviennent. Le nouveau design est nettement plus raffiné que les précédentes générations, et la silhouette générale, bien que ne sortant pas du lot de la concurrence avec éclat, est quand même suffisamment distinctive.

En matière de dimensions, le Tucson conserve sa position d’utilitaire compact : il est plus long de 75 mm que celui qu’il remplace, plus large de 30 et propose un empattement allongé de 30 mm, mais il est cependant plus bas. Tous ces changements le positionnent presque exactement au même endroit que sont ces principaux et plus populaires rivaux, le Honda CR-V, le Ford Escape et le Toyota RAV-4.

L’habitacle profite évidemment de ce petit espace supplémentaire tout comme l’espace cargo qui permet dorénavant un total de chargement de 877 litres, soit 150 de plus que l’ancienne génération et qui le place parmi les meneurs de la catégorie à ce chapitre.

La partie avant reprend les grandes caractéristiques de Hyundai avec sa calandre hexagonale distinctive, son capot sculpté et des blocs optiques qui rejoignent le chrome de la calandre.

Petit mot sur ses derniers, ils utilisent évidemment la signature DEL juste au-dessus de la lumière principale. Les phares antibrouillards sont désormais de série sur toutes les versions, alors que les versions les plus sophistiquées ajouteront les phares HDI orientables.

L’habitacle est lui aussi totalement remanié, la planche de bord proposant de série un écran multifonction de 15,4 centimètres où s’affichent les données de la voiture, le système multimédia et les indications de navigation si le véhicule en est équipé.

Le design est plutôt sobre, mais épuré, et facilite l’usage des nombreuses commandes. Quant à la qualité de finition, elle est sans véritable reproche, si ce n’est la présence de plastiques durs dans certains recoins de la cabine. Mais ce n’est là qu’un bien petit constat.

Une note d’exception, cependant, pour le confort des sièges qui se sont avérés plutôt raisonnables malgré une position de conduite un peu trop élevée qui m’amenait à frôler de la tête le toit, mais surtout pour l’insonorisation de l’habitacle. Quiconque a testé un Tucson d’ancienne génération se souviendra de ces bruits désagréables de roulement et de vent qui sont désormais chose du passé grâce à une amélioration des qualités d’insonorisation.

Autre détail intéressant, le Hyundai Tucson s’offre désormais en option avec un toit ouvrant panoramique qui s’ouvre presque jusqu’à la deuxième rangée. Il en faut de peu pour croire que l’on est en cabriolet (bon j’exagère un peu), mais la chose est surtout idéale pour profiter des chauds rayons du soleil.

Moteurs modernes

Sous le capot de ce Hyundai Tucson se profile, en version de base, le moteur 2,0 litres déjà bien connu. Relativement frugal, il est jumelé ici à une boite automatique six vitesses qui effectue le travail avec honnêteté et transparence.

Bien sûr, sur les routes sinueuses de la Colombie-Britannique où les ascensions sont parfois plus ardues, on se surprenait à souhaiter davantage de puissance que les petits 164 chevaux et les 151 livres-pied de couple, mais l’usage du mode de conduite sport (que l’on active sur simple pression d’un bouton) a permis de modifier la course de l’accélération et a corrigé la majeure partie de nos problèmes de puissance. Le mode Eco, lui, est fortement à réserver pour des conditions de circulation tranquilles, lui qui annule toute velléité de dynamisme de la voiture.

J’avoue avoir beaucoup attendu de l’autre moteur disponible, un nouveau 4 cylindres 1,6 litre turbo dont on vantait le dynamisme et la courbe de couple accessible à bas régime. Sans parler de véritable déception, il faut bien admettre que la différence des 175 chevaux ne se fait pas sentir autant qu’on aurait pu le croire, et même l’usage du mode sport n’ajoute pas autant de sensations qu’on l’espérait. Bref, un essai plus exhaustif en usage normal s’impose, car cette motorisation moderne n’a pas livré ses promesses autant que je le souhaitais.

En revanche, il faut saluer la présence d’une boite de vitesse à double embrayage à 7 rapports qui augmente la cadence des changements de vitesse, et qui permet un contrôle manuel plus précis. Cette toute nouvelle boite, dessinée par Hyundai, réagit bien en accélération et est calibrée pour une conduite plus dynamique.

En matière de comportement cependant, le Tucson s’est avéré exemplaire. Il n’a rien d’une voiture sport, cela va de soi, mais la rigidité améliorée du châssis doublée de la présence d’une nouvelle suspension multibras (au lieu du bras simple de l’ancienne version) se font véritablement sentir, tant en matière de confort que de tenue de route.

La direction est précise, sans être lourde, et permet de contrôler le petit VUS avec une certaine vigueur, affrontant les virages montagneux sans jamais manifester la moindre hésitation.

Des versions et des prix

La véritable question en matière de popularité pour le Hyundai Tucson cependant, c’est son prix. Son prix de départ de 24 399 $ n’est pas si éloigné de l’ancienne génération (seulement de 400 $), auquel il ajoute pourtant bon nombre de caractéristiques comme une caméra de recul de série, une meilleure économie de carburant et des lumières de jour à DEL.

Mais plus on ajoute d’options et de versions, plus le prix augmente en flèche. Ainsi, en version Premium à traction avant, le Tucson se détaille 26 999 $, mais il faut ajouter un autre 2000 $ pour additionner la traction intégrale qui devrait constituer, selon les responsables de Hyundai, plus de 85 % des ventes.

La première version offrant le moteur turbo 1,6 litre démarre à 31 549 $ alors que la version la plus haut de gamme, qui propose notamment un système d’aide au freinage, de détection de piétons et des sièges avant ventilés, a un prix de départ de 39 599 $. Notons quand même que certaines options, comme les sièges arrière chauffants ou le volant chauffant, sont disponibles sur les versions de milieu de gamme.

Conclusion

Plus raffinée, avec un design plus affirmé bien que conservateur, la Hyundai Tucson est en mission : redorer le blason de Hyundai et lui permettre de récupérer les parts de marché perdues au fil des ans.

Sans crier au génie, il faut savoir reconnaitre le talent. Avec le Tucson, les dirigeants de Hyundai ont eu le talent de créer un véhicule qui les ramènera au plus fort de la lutte avec la compétition. C’est là tout ce que l’on demande au Tucson 2016 qui fait son entrée chez les concessionnaires dès cet été.

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Hyundai Tucson 2016

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