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Ce titre de CNN sur le Kenya provoque la fureur des autorités du pays et des internautes

Ce titre de CNN sur le Kenya a choqué les internautes

CNN ne va pas se faire que des amis au Kenya. Alors que Barack Obama se rend vendredi pour la première fois depuis qu'il est président dans le pays africain, la terre de ses ancêtres, la chaîne américaine a passé jeudi en boucle un bandeau où il était annoncé qu'"Obama va visiter un foyer (le Kenya, ndlr) de terreur":

Dans ce gros titre, CNN faisait référence aux actions terroristes menées par les shebab somaliens sur le sol kenyan, notamment le massacre de 147 étudiants sur le campus de l’université de Garissa en avril ou la tuerie du centre commercial Westgate à Nairobi en 2013 (67 morts).

Amina Mohamed, la ministre des Affaires étrangères kenyane, n'a elle que très peu goûté le titre de CNN. "La terreur ne respecte pas les frontières, ne respecte pas les nationalités, elle est sans discrimination, elle attaque tout le monde et partout", a-t-elle rappelé, citant notamment les derniers attentats en Turquie, en Tunisie et les nombreuses attaques de Boko Haram au Nigeria:

"Quelqu'un peut dire à CNN"...

Le bandeau d'information de CNN n'a aussi pas plu aux internautes kenyans, qui ne se sont pas privés de blâmer avec ironie la chaîne sur Twitter. Comme le note le site Jeune Afrique, le hasthag #SomeoneTellCNN (Quelqu'un peut dire à CNN) a été utilisé dans plus de 100 000 tweets depuis deux jours, selon les données du site Topsy.

"Nairobi. Capitale 'foyer de terreur' pour CNN!"

"Oh mon dieu!! Un terroriste! Repéré dans le foyer de terreur"

"Comment nous nous voyons / Comment nous voit CNN - Tellement triste..."

"La seule chose qui 'terrorisera' le président des États-Unis est le goût sucré de la viande grillée dans sa bouche!"

Obama, une visite sous (très) haute sécurité

Les autorités américaines et kényanes ont drastiquement renforcé la sécurité à Nairobi depuis deux jours. "Le président américain est une cible de haute importance, donc un attentat, ou même une tentative, permettrait aux shebab d'être sur le devant de la scène", avertit Richard Tutah, expert en sécurité basé à Nairobi.

Plusieurs centaines d'agents du "Secret service", l'agence chargée de la sécurité du dirigeant américain, sont ainsi arrivés au Kenya ces dernières semaines et ont, selon les médias locaux, passé au crible trois hôtels - le Sankara, la Villa Rosa Kempinski et l'Intercontinental.

Cette semaine, un Osprey – le très reconnaissable aéronef issu du croisement entre un hélicoptère et un avion – habituellement stationné à la base militaire américaine de Djibouti, a survolé Nairobi avec un hélicoptère blanc arborant les insignes présidentiels. "Le niveau de sécurité est suffocant", résume Abdullahi Halakhe, analyste spécialiste des questions sécuritaires dans la région.

Le Kenya assure aussi sa part: le commandant de la police de Nairobi, Benson Kibue, a assuré mercredi que 10 000 policiers, soit près d'un quart des effectifs du pays, seraient déployés dans la capitale, et qu'une partie des grands axes de la ville seraient fermés vendredi et samedi.

L'aviation civile kényane a aussi annoncé que l'espace aérien serait fermé 50 minutes avant l'arrivée du président américain et 40 minutes après son départ, publiant involontairement les heures exactes de son voyage.

Pendant son séjour, Barack Obama voyagera dans une limousine surnommée "la Bête", conçue pour résister aux bombes. La voiture est une forteresse roulante à 1,5 million de dollars avec ses plaques d'acier, ses épaisses vitres blindées, ses pneus renforcés au kevlar et les poches de sang présidentiel dans le coffre. "La Bête" est un des 60 véhicules composant la flotte présidentielle pour la visite, selon le quotidien The Standard.

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