Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Gala Guy Jodoin : longuet, mais sympa

Gala Guy Jodoin : longuet, mais sympa
Marie-Josée Roy

Guy Jodoin était plein de bonnes intentions pour l’animation de son premier gala Juste pour rire et son labeur a porté ses fruits, dimanche, à la Salle Wilfrid-Pelletier.

Même si on lui avait confié le thème de la paresse, Jodoin n’a pas été oisif et a travaillé très fort pour offrir une soirée amusante, qui ne se prenait pas au sérieux. Et c’est exactement ce à quoi on a eu droit. On ne s’est pas vraiment tapé sur les cuisses d’hilarité et certains segments ont paru longs, mais le spectacle était divertissant et sympathique. On n’en attendait ni plus, ni moins de l’ex-capitaine de Sucré, salé, qui s’aventurait en zone rarement explorée avec cette expérience de stand up.

Les représentants de la génération Y – qui ne formaient toutefois pas la majorité des spectateurs – ont pu renouer avec le Guy Jodoin un peu fou de l’époque de Télé-Pirate, du Studio (avec Bruno Blanchet), et de Dans une galaxie près de chez vous, jadis apôtre de l’humour absurde et décalé. L’hôte a fait son entrée en scène en dansant volontairement malhabilement et a enjoint le parterre de se lever pour faire de même. Pour quelques-unes de ses présentations, il s’est déguisé, d’abord en girafe, puis en laine d’acier, et enfin en fémur. Ça ne s’invente pas! À un certain moment, il a hurlé qu’il cherchait dans la salle un Serge Jodoin ; lorsqu’il a trouvé, il a exigé que l’assistance lui offre une ovation debout.

Ce saut de la vedette de la télévision dans le cercle de Juste pour rire a aussi été l’occasion pour de nombreuses personnalités d’effectuer une apparition-surprise. Ainsi, Normand Brathwaite, Pierre Lebeau, Jacques L’Heureux, Janine Sutto et Gilbert Rozon, de même qu’un vieux routier qu’on n’avait pas vu depuis un certain temps, Dominique Lévesque, dans la peau de son gars fatigué, sont tous passés une ou plusieurs fois sur les planches et ont obtenu un succès fou auprès du public.

Foutue pâte à dents

Même si son monologue d’ouverture sonnait un peu faux, ça paraissait que Guy Jodoin s’était investi pour le préparer. Il s’est époumoné à se demander pourquoi on lui avait accolé le péché de la paresse, en détaillant comment il a bossé sans relâche toute sa vie. «Je suis un workaholic. Ça doit faire huit ans que je suis dû pour faire une crise cardiaque. Elle est tellement proche que je la vois, elle ressemble à Normand Brathwaite!»

C’est alors que Brathwaite est apparu pour hanter son acolyte Guy Jodoin. Quelques minutes plus tard, c’est Pierre Lebeau qui se pointait, sous les traits du père de l’animateur, en menaçant ce dernier à plusieurs reprises de le jeter dans le fleuve, un gag qui a été récurrent pendant tout le gala.

À mi-chemin, un numéro trouvant son point de départ dans un tube de dentifrice – on sait à quel point certains peuvent rouler le contenant longtemps, par paresse, pour ne pas avoir à en entamer un nouveau – a tourné à la foire et a été absolument réjouissant. Alors qu’il tentait d’expliquer son malaise devant son tube de pâte à dents qui s’épuise, Guy Jodoin a été interrompu par Philippe Laprise, qui a expliqué faire des provisions longtemps d’avance. Stéphane Fallu est ensuite arrivé pour mettre son grain de sel, suivi de près par Lise Dion. Assis au balcon, Réal Béland s’est lui aussi levé pour émettre son opinion. Grâce à FaceTime, Jean-François Breau et Marie-Ève Janvier, qui, dans la mise en scène, visionnaient le gala de leur salon, ont aussi pu s’en mêler. Emmanuel Bilodeau est venu apporter sa solution environnementale. Alors qu’on ne l’attendait pas du tout, Jacques L’Heureux, assis dans les premières rangées, s’est levé pour s’imposer et a fait scander à la foule – presque hystérique de le voir là - un hymne célèbre de Passe-Partout, Brosse, brosse, brosse.

Après, Pierre Lebeau est sorti de l’arrière-scène pour brandir à nouveau ses menaces de noyade dans le fleuve, avant que Gilbert Rozon ne vienne annoncer que lui, s’était acheté un dentiste pour régler ses problèmes de dentifrice. Mais c’est finalement Janine Sutto, dans sa voiturette de golf, qui a eu le dernier mot en révélant son propre truc, faire baigner ses dents dans l’eau.

Brillants invités

Chez les invités, personne ne s’était assis sur ses lauriers, et tous ont traité de la farniente avec doigté et intelligence. Philippe Laprise a été très drôle en racontant comment ses enfants ne le laissent pas dormir, Emmanuel Bilodeau a parlé de son adolescente et de l’amoureux de cette dernière («Ils ne sont pas paresseux, ils n’ont juste pas d’énergie pour le montrer. Ils sont très actifs dans leur inactivité. Je les adore, les esties de jeunes»), Guillaume Wagner a traité de notre obsession pour les cellulaires, Eddy King a extrapolé sur quelques préjugés raciaux liés à la paresse, et Louis T. a analysé quelques manchettes de l’actualité pour prouver son point de vue, qui se résumait à peu près à ceci : «Les Québécois ne sont pas paresseux, les Québécois sont lâches. On est bons, au Québec, pour se convaincre que tout va bien. Les Québécois, on a les deux pieds dans ‘marde, mais on trouve que ça nous garde au chaud».

Autre note parfaite pour Simon Gouache, dont le charisme renversant et le sens du punch rendraient n’importe laquelle de ses observations intéressantes. Cette fois, le garçon a parlé de son aversion pour les livres et de son manque assumé de culture générale. «Si tu aimes lire, lis. Si tu n’aimes pas lire, dis que tu lis», est son conseil pour paraître érudit. Gouache a le chic pour susciter des images dans nos têtes : «Suis-je le seul, ici, qui n’a jamais liché le bout de son doigt pour tourner une page, et que c’a toujours bien été?»

Plus tard, Jean-François Mercier et Stéphane Fallu ont composé un savoureux duo et ont mesuré leur vision de la procrastination. «Si tu veux réussir dans la vie, faut pas que tu paresses», a plaidé Mercier. «Si tu paresses, faut pas que ça paraisse», a renchéri Fallu.

Une endiablée prestation de danse inspirée du Lac des cygnes a clôturé l’événement piloté par Guy Jodoin. C’est à cet instant que Dominique Lévesque a surgi, en pyjama, un tutu autour de la taille. Un très beau flash.

INOLTRE SU HUFFPOST

Les Trois Accords et l'OSM à Juste pour rire

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.