Le taux de mortalité des abeilles, qui alarme les scientifiques, est moins élevé au Canada qu'aux États-Unis. C'est ce que révèlent les toutes nouvelles données de l'Association canadienne des professionnels de l'apiculture, obtenues en collaboration avec les ministères provinciaux.
En 2015, un peu plus de 16 % des abeilles sont mortes au Canada.
L'Ontario demeure la province où les ravages sont les plus préoccupants avec un taux de mortalité de 37,8 %. Le Nouveau-Brunswick est deuxième à 22,8 %. Au Québec, 18,7 % des colonies ont disparu.
« Il faudrait qu'un moment donné quelqu'un se réveille. Quand on n'aura plus d'abeilles, on va être dans le trouble. »
— Jean Forest, apiculteur
L'étude démontre également que la mortalité des abeilles diminue au Canada. Cependant, il est encore trop tôt pour y voir une tendance encourageante.
Au Québec aussi, les statistiques démontrent que la situation s'améliore depuis 2007, le taux de mortalité passant de 30 % à 18,8 % en 2015.
« Au Québec, il y a beaucoup d'encadrement donné par la filière apicole », affirme l'agronome Michel Malo de la Financière agricole, qui fait notamment référence au ministère de l'Agriculture et aux médecins vétérinaires.
Le sondage de l'Association cible l'hiver plus rigoureux de l'est du Canada comme principal facteur de mortalité. La faiblesse des reines et des colonies, le manque de nourriture et les pesticides sont aussi en cause.
« Avec notre petit oeil d'apiculteur, on n'a pas la technique pour analyser tout. On n'a pas les moyens et le temps, mais on voit que nos abeilles en arrachent. »
— Jean Forest, apiculteur
L'agence fédérale de la réglementation de la lutte antiparasitaire veut vérifier l'impact réel des pesticides avant d'en restreindre l'usage. Pendant ce temps, Québec consulte l'Ontario qui d'ici deux ans réduira de 80 % l'utilisation des insecticides dits neonicotinoides. Le gouvernement québécois dit vouloir resserrer les règles sans toutefois fixer de délai.