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Essai Aston Martin sur piste : la marque qu'on oublie (PHOTOS)

Essai Aston Martin sur piste : la marque qu'on oublie (PHOTOS)

Aston Martin est une marque de prestige que l’on a tendance à oublier quand on énumère ce qui se fait de mieux dans le domaine de la voiture exotique. Ferrari nous vient en tête naturellement, tout comme Lamborghini et même McLaren, mais la marque britannique est parfois occultée. Tout cela malgré le fait qu’elle a été fondée il y a plus de 100 ans, en 1913 plus précisément.

En contrepartie, elle compte sur un lot de passionnés qui la proclame haut et fort la reine des exotiques, jetant du même coup un regard pratiquement snob à ce qui se fait du côté de Maranello et Sant’Agatha. Il reste qu’elles sont rares, ces Aston Martin. C’est pourquoi je suis resté fixé quelques minutes sur la collection de modèles qui se trouvait devant moi lors de notre journée d’essai à la piste ICAR à Mirabel, explorant chaque détail et chaque courbe, pour finalement conclure que je faisais partie de la troupe des fervents admirateurs du manufacturier anglais.

Une Vanquish Coupe, deux Vantage V12 Vantage S dont une décapotable, une autre Vantage cette fois-ci à moteur V8 et boîte manuelle, et finalement la plus rare et méconnue de la gamme, une Rapide S à quatre portes. Voilà ce que Aston Martin nous avait préparé pour l’avant-midi, et ce que nous allions bientôt lancer sur le circuit d’ICAR à vive allure.

Aston Martin Vanquish

L’Aston Martin Vanquish est sans aucun doute la plus spectaculaire du groupe. Remplaçante de la DBS, elle reprend la nomenclature attribuée au modèle trônant au sommet de la gamme de 2001 à 2007.

Sa longue silhouette fluide est musclée, mais élégante, affichant des courbes à faire rêver qui la démarque des Ferrari et des Lamborghini et leur style plus acéré. Les proportions sont parfaites malgré ses dimensions relativement imposantes. Il s’agit de l’une des rares voitures à pouvoir se vanter d’afficher des lignes qui font l’unanimité, autant auprès de la communauté journalistique que de la population en général.

Sous le capot, elle présente un puissant moteur V12 de 6,0 litres développant la bagatelle de 568 chevaux. C’est énormément de puissance qui au final se traduit par un temps de 3,6 secondes pour atteindre 60 mi/h, ou 97 km/h. La Vanquish est donc la voiture de production la plus rapide de l’histoire d’Aston Martin. Au départ, elle émet un grognement profond qui s’intensifie de façon notable lorsque l’on monte en régime. Capable d’atteindre une vitesse de pointe d’un peu plus de 320 km/h, l’Aston Martin Vanquish demeure tout de même une voiture destinée à un usage quotidien.

C’est d’ailleurs là le point fort notable des modèles de la marque. Aussi puissantes soient-elles sur un circuit, elles demeurent civilisées au quotidien alors que le conducteur peut contrôler, par l’entremise de différents modes de conduite, la rigidité de la suspension et de la direction, notamment, afin d’obtenir plus de souplesse sur les routes publiques.

La nouvelle boîte de transmission Touchtronic III équipant la Vanquish présente une panoplie de caractéristiques améliorant chacune soit le confort, soit les performances. Un tube de torsion amélioré et connecté à la boîte réduit les vibrations afin qu’elles ne se rendent pas jusqu’à l’habitacle pour déranger le conducteur. Comptant huit rapports, la boîte change ceux-ci en 130 millisecondes, un avantage indéniable au niveau des performances.

La boîte travaille également de concert avec le conducteur, ajustant son comportement en fonction du style de conduite, et aidant lorsque la voiture est poussée dans ses derniers retranchements à optimiser le rendement de la voiture. Par exemple, elle peut rétrograder automatiquement et très rapidement lors d’un freinage brusque lorsque l’on tire la palette gauche vers soi. Si on maintient la pression sur cette palette en freinage, les rapports changent à la vitesse de l’éclair afin d’obtenir la vitesse idéale pour relancer la voiture dans le prochain segment de la piste. Des freins en céramique aident également à ralentir la bête avec conviction.

Voilà pour les détails techniques, mais comment se comporte-t-elle sur un circuit? Mettons de côté tout ce qui a trait à l’ingénierie et mentionnons tout simplement que conduire cette Aston Martin qui frise les 300 000 $ (315 500 pour la version décapotable Volante) sur piste est une expérience pour le moins surréaliste.

N’oublions pas que nous avons affaire à une pure voiture GT élaborée pour être aussi confortable que dynamique. Elle ne possède pas le même aplomb qu’une 911 Turbo, par exemple, mais elle est si facile et docile à conduire rapidement.

Il suffit de garder ses épaules collées au siège, et conduire la voiture comme si nous nous baladions sur une route de campagne. L’instructeur à mes côtés a résumé parfaitement comment conduire un Aston Martin Vanquish, ou toute autre voiture de la marque, sur une piste. Il faut imaginer que nous sommes en retard à une fête et que le passager à un verre de vin à la main.

Il faut arriver vite, mais sans tacher le pantalon de notre compagnon. La souplesse et la fluidité sont de mise, et les gestes brusques sont à proscrire. Pas parce qu’ils risquent de déstabiliser la voiture comme dans une Challenger Hellcat, par exemple, mais parce que la voiture sait ce qu’elle fait et qu’elle n’a pas envie de vous mordre. Il faut faire notre part en tant que pilote, et laisser la voiture faire la sienne.

Aston Martin Rapide S

Tel qu’indiqué précédemment, l’Aston Martin Rapide S est probablement la moins connue des modèles de la famille anglaise. Il s’agit d’une voiture à quatre portes propulsée par le même moteur V12 qui se retrouve dans la Vanquish, mais développant 552 chevaux et 465 lb-pi de couple. C’est suffisant pour atteindre 100 km/h en 4,4 secondes. Envoyant toute cette puissance aux roues arrière, la Rapide S surprend de par son agilité sur la piste.

J’ai trouvé qu’il s’agissait de la plus facile à piloter rapidement. Elle était toujours stable et malgré ses dimensions imposantes, elle répondait immédiatement aux mouvements du volant. Un peu comme la Porsche Panamera, la Rapide S prouve qu’une grosse voiture peut être dynamique et surtout très amusante sur circuit. Mais l’Aston Martin est plus raffinée que la Porsche, et plus confortable également. Il faut par contre débourser 210 500 $ pour une Rapide, alors il faut bien qu’elle se démarque.

La puissance du V12 permet de sortir des virages avec confiance tandis que la sonorité provenant du système d’échappement nous rappelle qu’elle a peut-être quatre portes, la Rapide S est une voiture exotique.

Aston Martin Vantage

La Vantage est l’Aston Martin que vous verrez le plus souvent circulant sur nos routes. Offerte à partir de 105 000 $, elle offre deux moteurs dont le premier est un V8 développant 420 chevaux. À ICAR, cependant, c’était la V8 Vantage GT que nous avions à notre disposition. Celle-ci offre 430 chevaux et se démarque par une ligne grise au bas du véhicule indiquant la nomenclature du modèle.

Équipée d’une boîte manuelle, elle avait assez de puissance pour faire le circuit en entier en troisième vitesse. Ses dimensions compactes lui confèrent une agilité remarquable qui augmente d’un cran le plaisir dans les courbes. Elle se contrôle du bout des doigts, tout simplement.

La V8 Vantage est moins moderne que la Vanquish au niveau technologique. Sa direction hydraulique existe depuis longtemps, mais elle fonctionne à merveille et communique très bien au pilote ce qui se passe avec les pneus. La plateforme qui se retrouve sous la voiture n’est pas exactement récente non plus, mais on ne le sent pas, autant sur le circuit que sur la route.

Il y avait aussi deux exemplaires de la V12 Vantage S. Alors là, nous avons quelque chose de spécial. Avec 565 chevaux sous le pied droit, les lignes droites du circuit d’ICAR étaient rapidement éclipsées alors que la poussée de la voiture est phénoménale. Et le son. Comment le décrire? Génial, jouissif, incroyable, à faire frissonner… C’est tout cela et plus. Pour le plaisir d’entendre la musique du V12 tous les jours, vous devrez prévoir environ 200 000 $.

Conclusion

Si vous faites partie comme moi des gens qui ne peuvent malheureusement pas se permettre d’en mettre une dans leur garage, sachez qu’elles méritent toute notre attention et notre respect. Belles et puissantes avec un son craquant, elles ont leur place dans le temple des voitures exotiques.

Si vous êtes un acheteur potentiel, voici ce que vous devez savoir. Peu importe le modèle, vous aurez droit à un équilibre unique entre performance et confort. Les trois modèles que nous avons essayés sont comparables à n’importe quelle exotique de même segment sur circuit en termes de dynamisme et d’agilité, mais elles sont également confortables et silencieuses.

Sachez aussi qu’il ne faudra pas attendre des années pour avoir votre Aston Martin. Décarie Motors, le seul concessionnaire de la marque au Québec, affirme qu’il y a environ quatre mois d’attente pour les voitures, soit un délai qui s’apparente à celui de véhicules beaucoup plus accessibles.

Maintenant que j’ai eu l’occasion de les conduire sur une piste, ce n’est pas demain la veille que j’arrêterai d’aller configurer à répétition ma Vanquish Volante sur le site de la marque, ou de m’arrêter quelques fois en revenant à la maison pour aller chercher un billet de loterie.

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