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Des failles de sécurité à Longueuil, selon la vérificatrice générale

Des failles de sécurité à Longueuil
Radio-Canada

La Ville de Longueuil devrait investir dans l'achat de cadenas si l'on en croit le rapport de la vérificatrice générale de Longueuil, rendu public dans les derniers jours. La sécurité de lieux où se trouvent des matières chimiques dangereuses ou des pièces à conviction laisse particulièrement à désirer.

Un texte de Thomas Gerbet

Francine Brunette s'est rendue là où le Service de police stocke les 40 000 pièces à conviction saisies lors des enquêtes. Ces divers objets et documents sont notamment conservés à l'intérieur de conteneurs en métal, dans la cour d'un fournisseur. Lors de sa visite, 8 conteneurs sur 11 n'étaient pas cadenassés et des scellés étaient rouillés.

La vérificatrice constate «certaines faiblesses qui ne maximisent pas la sécurité des lieux». Par exemple, les portes des salles intérieures pour la drogue et les armes sont souvent gardées ouvertes.

«La ville s'expose à un risque de perte, de vol, de disparition des objets et de bris de la chaîne de possessions des pièces à conviction, lesquelles servent de preuve à des causes criminelles»

— Extrait du rapport de la vérificatrice générale de Longueuil

Parmi les points positifs, la vérificatrice note la présence de barreaux aux fenêtres des conteneurs, d'un surveillant et d'un chien de garde, de même que de plusieurs caméras. Mais ces caméras ne sont pas visionnées en tout temps. La vérificatrice remarque qu'il n'y a pas non plus de système d'alarme. Elle demande aussi que la sécurité du coffre-fort, où se trouve l'argent liquide saisi, soit renforcée.

Contrôle des entrées et sorties

Les policiers doivent utiliser une carte d'accès pour accéder aux lieux, mais la vérificatrice juge qu'il n'y a pas de contrôle suffisant des entrées et sorties. Le fournisseur des conteneurs y a lui-même accès et il gère la distribution des scellés aux policiers. Il n'existe pas de suivi de la liste numérique des scellés octroyés.

«Le fournisseur détient les clés des cadenas des conteneurs. Un tiers peut donc accéder aux objets, ce qui affaiblit la chaîne de possession des drogues qui y sont contenues»

— Extrait du rapport de la vérificatrice générale de Longueuil

«Si un employé utilise sa clé maîtresse durant les heures de fermeture, plutôt que sa carte d'accès pour accéder à la salle, on ne dispose pas de moyen pour le déceler», remarque Francine Brunette.

Le Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL) a la responsabilité d'assurer la sécurité de 415 000 citoyens sur les territoires de Longueuil, Brossard, Boucherville, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert.

«Nous encourageons également la Ville à évaluer la possibilité de remiser ces conteneurs extérieurs sur les terrains de la Ville et à proximité des opérations policières, afin de réduire les déplacements et ainsi exercer un meilleur contrôle sur les objets qu'ils contiennent.», recommande la vérificatrice.

La direction du Service de police s'engage à améliorer la sécurité

Le SPAL répond aux recommandations de la vérificatrice dans le rapport. Il s'engage par exemple à procéder à l'installation de serrures à clés, à conserver les portes fermées et verrouillées et à remettre la responsabilité des clés à un chef d'équipe. Un registre des visiteurs sera également mis en place.

«Conteneurs extérieurs utilisés pour les saisies d'équipements de serre et de drogues : nous avons déjà soumis cette situation à la direction des bâtiments, mais aucun espace ou édifice n'a pu être identifié jusqu'à présent. Nous continuerons à faire des représentations»

— Réponse de la direction du Service de police de l'agglomération de Longueuil au rapport de la vérificatrice générale

Par ailleurs, un comité sur la sécurité a été mis en place pour revoir les procédures. Le Service de police se donne jusqu'à décembre 2016 pour mettre en place les changements. Nous avons demandé au SPAL si certaines recommandations ont été déjà mises en place, mais nous n'avons pas obtenu de réponse.

Matières dangereuses

En se rendant dans deux usines de production d'eau potable de Longueuil, la vérificatrice générale a eu la surprise de trouver des points de livraison de l'alun, un produit chimique toxique, qui n'étaient pas cadenassés. Par ailleurs, la clé pour accéder à la salle de chlore gazeux était quant à elle accrochée au mur de l'usine, sans qu'on puisse savoir quel employé l'utilise.

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