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Toutes les races passent dans le tordeur durant «The Ethnic Show» (PHOTOS)

«The Ethnic Show»: Toutes les races y passent (PHOTOS)
Courtoisie

Incontournable de la portion anglophone du festival Juste pour rire, The Ethnic Show est le spectacle où toutes les nationalités peuvent être ridiculisées, caricaturées, voire parfois insultées, de manière équitable. Parole d’Alonzo Bodden, maître de cérémonie hors pair d’une soirée inégale, mais franchement divertissante!

«The Ethnic Show» à Juste pour rire 2015

Grand gagnant de la troisième saison du concours télévisé Last Comic Standing à NBC, Bodden a ouvert le spectacle à thématique ethnique avec un sujet incontournable : le racisme exacerbé aux États-Unis durant la dernière année. Comparant habilement l’esclavage des noirs à la place réservée aux joueurs afro-américains dans les ligues de football universitaire, il évoque les meurtres commis par les policiers avec autant de drôlerie et de punch que lorsqu’il remet en contexte l’utilisation du mot « nigger » dans la bouche du président Obama. Sa façon hilarante d’accueillir un retardataire en s’intéressant à ses origines permet à tous les performeurs qui le suivront sur scène de poursuivre un running gag qui fait mouche à tous coups.

Le premier en liste, Frank Spadone, l’Italien, raconte comment les parents italiens répondent aux questions de leurs enfants avec de longues phrases dramatiques et de quelle façon plusieurs des siens réagissent lors de funérailles, délicatesse en moins. Ses observations et son accent volontairement appuyé font sourire, mais on dénote une facilité dans ses lignes sur les femmes enceintes prisonnières de leurs hormones et dans sa façon d’énumérer les difficultés esthétiques d’être une femme, en faisant référence à la transformation de Bruce Jenner.

Vient alors le chouchou de la foule, Rachid Badouri, le Québéco-Marocain, qui se familiarise avec la langue de Shakespeare sur scène depuis six mois. On adore découvrir les mauvaises manières qu’ont les anglophones de prononcer son nom : « Rat shit » ou « Hashish ». On rigole ferme en l’entendant parler de son père drôle malgré lui et discourir sur son primaire, alors qu’il était le seul « brun » de l’école, ami avec le seul noir et un roux. Ses blagues sont évidemment plus percutantes pour ceux qui ne les ont pas déjà entendues en français. Bien qu’il n’ait pas encore l’extrême aisance que lui confère la langue de Molière, Badouri mise sur une présence scénique indéniable, une réserve inépuisable de grimaces et une suite d’accents merveilleusement bien imités pour enflammer la foule.

Nat Naturman est un vieux routard des émissions de fins de soirée aux États-Unis (Late Show with David Letterman, The Tonight Show, Late Night with Conan O’Brien), mais sa prestation n’avait rien d’enlevant. Se contentant « d’avoir l’air juif et de raconter ses blagues habituelles », selon ses dires, il radote sur le manque d’enthousiasme des gens mariés et sur les pays où les mariages gais ne seront jamais légaux, avant de transiter (sans aucune cohérence) vers les donations quémandées par les universités des années après la diplomation et une série de blagues faciles sur l’ignorance des Américains à l’égard du Canada. Next!

La deuxième partie tout entière aurait dû être réservée à Gina Yashere. Bien que Ronny Chieng, le Chinois, investisse beaucoup d’énergie pour raconter des blagues ordinaires et qu’Ahmed Ahmed, l’Égyptien, ponctue son numéro de plusieurs bons gags sur ses mésaventures à l’aéroport en tant qu’Arabe et d’une comparaison inattendue entre la marijuana et le discours qu’a tenu Dieu à Moïse, l’humoriste anglo-nigérienne vole la vedette!

Sa désinvolture et son flegme britannique, doublés d’un talent pour rire de ses origines africaines, font d’elle un mélange explosif. On adore la voir ridiculiser avec amour la police nigérienne, expliquer pourquoi elle ne cadrait aucunement dans les deux castings de femmes noirs dictés par Hollywood (Halle Berry ou Precious) ou raconter comment elle a dilué le choc de son homosexualité avec sa famille traditionnelle nigérienne. Mieux, on s’écroule de rire en la voyant bousculer le micro pour démontrer à quel point elle ne sait pas quoi faire d’un pénis ou en l’écoutant décrire sa relation avec les germes dans les hôtels. Vivement un spectacle complet de Gina Yashere à Montréal!

The Ethnic show (en anglais) sera présenté au Club Soda jusqu’au 19 juillet 2015. Cliquez ici pour plus de détails.

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