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«L'Événement JMP» : Jean-Marc Parent, roi de la scène (PHOTOS)

«L'Événement JMP» : Jean-Marc Parent, roi de la scène (PHOTOS)
David Kirouac

Huit ans. Huit ans que Jean-Marc Parent attire les foules et fait salle comble avec son Événement JMP, qui demeure à ce jour l’un des rendez-vous les plus populaires du Festival Juste pour rire, presque toujours présenté à guichets fermés. Jeudi, Jean-Marc, son DJ Éric Massicotte et son système de son ultra-puissant avaient plus de 3000 personnes à leurs trousses, prêtes à rire aux éclats. Notre JMP national a même été accueilli par une ovation debout, rien de moins.

C’est pourtant un pari audacieux que Jean-Marc tente, année après année, avec son Événement JMP. Le concept relève davantage du marathon que du spectacle traditionnel, en débutant à 18h30 et en se terminant… à l’heure que Jean-Marc le décide, selon son inspiration du moment, étant donné que plus de 90% de la prestation est improvisée. Le surhomme de l’humour québécois avait annoncé, jeudi, en après-midi, sur Twitter, qu’il s’enlignait pour «10 heures de spectacle en 2 soirs», indice qu’il prévoyait jaser pendant cinq heures consécutives aux deux représentations. Sa première a finalement duré plus de quatre heures trente et s’est terminée à 23h20, après avoir débuté vers 18h45.

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L'événement JMP

Deux invités, Martin Perizzolo et Mélanie Couture, sont passés presque en coup de vent pour une performance de stand up, et Sylvie DesGroseillers assurait la portion musicale, en interprétant, au début, I Feel Love, de Donna Summer. Elle a aussi gratifié son ami Jean-Marc, à mi-parcours, de deux «chansons pour pleurer», Le temps qu’il nous reste et Avec le temps, et a conclu la fête sur une note disco.

Chaque fois, notre conteur émérite relève le défi avec brio. Sur scène, Jean-Marc est roi et mène la soirée à sa façon. Par exemple, une feuille de route est remise aux journalistes avec une liste de numéros, qui détaille le déroulement du spectacle. La très grande majorité des humoristes se contenteraient de suivre cet ordre établi et de respecter la mise en scène prédéterminée, mais pas Jean-Marc Parent, qui prend plaisir à déconstruire la fameuse liste, à inverser ses monologues, à les allonger et à interagir avec le public au milieu de ceux-ci.

Et les spectateurs en redemandent. Jeudi, ce n’est qu’autour de 21h30 que certains se sont levés pour aller se dégourdir les jambes un brin. Même Jean-Marc, à mi-chemin, a senti le besoin de s’asseoir un peu sur le rebord de la scène, le temps de quelques minutes, mais son aplomb n’a jamais faibli.

Lieux communs

Pourquoi on se déplace pour L’Événement JMP? Pour la spontanéité de Jean-Marc, sa manière de raconter ses tranches de vie, sa vision singulière des faits du quotidien, son aisance indéniable, son sens du punch, sa complicité avec le parterre. Si vous avez aimé l’un des one man show du jeune quinquagénaire, vous aimerez L'Événement JMP. Bien sûr, il faut être admirateur de l’artiste pour apprécier son happening annuel, mais plusieurs fidèles reviennent à chaque édition, loyaux à leur idole.

D’ailleurs, les plus assidus reconnaîtront des thématiques communes aux dernières éditions de L’Événement JMP et aux spectacles Urgence de vivre et Torture. Jean-Marc aborde souvent les sujets des routes du Québec mal en point, de la santé, de son âge. Il se réinvente peu, mais sa recette est gagnante.

La soirée s’ouvre sur une tirade décriant l’état lamentable des rues de Montréal, toutes barrées. «Les rues ne servent plus à rien. Qu’ils mettent de l’eau, on va se promener en kayak», a-t-il vociféré, s’attardant longuement sur sa difficulté à traverser de la Place des Arts à l’Hôtel Hyatt Regency… qui sont l’un en face de l’autre sur la rue Sainte-Catherine.

D’une histoire à l’autre, Jean-Marc Parent a voulu tester l’efficacité de son système de son de 200 000 watts. Il l’a fait, secondé d’une troupe de danseurs. Les murs et le plancher de Wilfrid-Pelletier en ont vibré, alors qu’un éclairage digne d’une discothèque fendait l’air. Le segment était un peu long, mais dynamique, et a été répété vers 22h30, pour «réveiller» un peu la salle, quand même alerte malgré l’heure avancée.

Ode aux infirmières

Jean-Marc a discuté cinéma et Seigneur des anneaux. Il a taquiné des hommes et des femmes devant lui sur leur âge ou leur poids, toujours gentiment et sans malice. Quand une personne de Gatineau lui a signalé d’où elle venait, Jean-Marc a relaté un comique tour de bateau effectué dans la région. Il a fait l’apologie de quelques métiers et chanté les louanges des professeurs et des infirmières. «Une infirmière, ça devrait être payée au minimum 400 000$ par année, avec deux mois de vacances, et des vacances par ci, par là, quand ça leur tente!», a-t-il décrété.

Régulièrement, notre sprinteur s’enquérait de l’heure qu’il était. «On est corrects, ça fait rien que deux heures qu’on jase…», s’est-il rassuré, vers 20h05. «Pendant que je parle, je vois plein de monde s’accumuler en coulisses», s’est-il esclaffé, réalisant qu’aucun invité ne s’était encore produit. Martin Perizzolo a ensuite donné un cours express et très drôle de décryptage des panneaux de signalisation, tandis que la sexologue et humoriste Mélanie Couture a discouru sur ses difficultés avec le sport, dans un numéro plutôt banal.

Plus tard, Jean-Marc Parent a livré une réflexion inspirée sur notre obsession de l’environnement et le fait que, de toute façon, aucun être vivant d’aujourd’hui ne sera encore de ce monde dans 100 ans. L’achat d’une télévision, d’une scie, les mensonges des vendeurs, ont aussi été prétextes à rigolade, au même titre qu’une portion sur les relations hommes-femmes et la sexualité.

«Je suis schizophrène, j’ai des bonhommes qui parlent dans ma tête», a confié Jean-Marc Parent à un certain moment de L’Événement JMP. Tant mieux pour les bonhommes, et tant mieux pour lui : les Québécois aiment son style à la folie.

L’Événement JMP est présenté à nouveau à la Salle Wilfrid Pelletier de la Place des Arts, ce vendredi, 10 juillet.

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