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Les Premières Nations préoccupées par le sort du golfe du Saint-Laurent (VIDÉO)

Des Premières Nations à la défense du Saint-Laurent (VIDÉO)

Le sort du golfe du Saint-Laurent préoccupe les Premières Nations à l'heure où Québec envisage de lever le moratoire sur l'exploration pétrolière dans ces écosystèmes. Par conséquent, des chefs des nations innue, malécite et micmac demandent aux chefs des partis fédéraux de s'engager à protéger le fleuve et ses écosystèmes.

« C'est un enjeu qui affecte les moyens d'existence des Autochtones et des non-Autochtones dans cinq provinces et c'est de la responsabilité du gouvernement fédéral de les protéger », selon le chef Jean-Charles Piétacho des Innus d'Ekuanitshit. Sa communauté est située à 200 km à l'est de Sept-Îles, au confluent de la rivière Mingan et du fleuve St-Laurent. Elle compte une population de 553 personnes.

Deux projets de loi présentés coup sur coup

Le 11 juin dernier, le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles du Québec, Pierre Arcand, a présenté le projet de loi 49, soit la « Loi assurant la mise en œuvre de l'Accord entre le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec sur la gestion conjointe des hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent ».

Ottawa a ensuite emboîté le pas, déposant à son tour un projet de loi pour mettre en oeuvre l'accord Canada-Québec sur la gestion conjointe des hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent.

Avec l'éventuelle levée du moratoire sur l'exploration pétrolière dans le golfe, Québec compte accorder des permis, à l'instar de Terre-Neuve-et-Labrador, qui a déjà accordé un permis dans le secteur Old Harry, au nord-est des Îles-de-la-Madeleine. Dans ce dernier cas, toutefois, les travaux n'ont pas encore commencé. Le gisement d'hydrocarbures Old Harry est situé en plein coeur du golfe du Saint-Laurent, à la frontière maritime entre les provinces de Québec et de Terre-Neuve. Il porte le nom du lieu habité le plus près, un petit village des Îles-de-la-Madeleine.

Le triste exemple de Deepwater Horizon

Or, pour les Autochtones, les risques que courent les Canadiens avec ces éventuels projets d'exploration sont réels.

« L'explosion de Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique, il y a cinq ans, faisait suite à un forage exploratoire, comme ce que les provinces entendent autoriser. Nous voulons que les chefs des partis fédéraux demandent aux gens de l'Île-du-Prince-Édouard, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, du Québec et de Terre-Neuve s'ils sont prêts à courir le risque du même genre de désastre dans le golfe du Saint-Laurent. » — Le chef Scott Martin des Micmacs de Listuguj en Gaspésie

Pour les Premières Nations, il est impensable que les gouvernements puissent songer à exploiter ces ressources sans au préalable obtenir leur consentement.

À titre d'exemple, les Malécites tirent 80 % de leurs revenus de la pêche.

« Le saumon a assuré la survie de nos peuples depuis des temps immémoriaux, rappelle Anne Archambault, grand chef de la nation malécite de Viger. Et il passe par le golfe avant de revenir frayer dans nos rivières. Nous avons des droits reconnus de récolter la bonté du golfe, et ces droits ont préséance sur le pétrole. »

« Il ne peut y avoir d'exploration et d'exploitation du golfe Saint-Laurent sans notre consentement, affirme le chef innu Jean-Charles Piétacho. Le mot consentement est important parce que nous détenons des droits et des titres ancestraux. »

Selon la Coalition Saint-Laurent, qui regroupe 85 organismes et associations, le projet de loi 49 sur l'exploration pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent représente un « nouveau jalon vers un État pétrolier ».

Rappelons que les Premières Nations du pays sont réunies à Montréal cette semaine pour leur 36e assemblée annuelle.

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