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Les sénateurs veulent stopper les étrangers qui prônent des idéologies radicales (VIDÉO)

Les sénateurs veulent stopper les idéologies radicales (VIDÉO)

OTTAWA - Afin de protéger le mode de vie canadien contre "l'extrémisme violent", le gouvernement devrait criminaliser le seul fait de devenir membre d'une organisation terroriste, et devrait envisager d'interdire toute glorification des terroristes, de leurs actes et de leurs symboles, recommandent des sénateurs conservateurs.

Le comité permanent de la sécurité nationale et de la défense recommande aussi la publication d'une liste de "terroristes canadiens recherchés", ainsi que d'une liste de personnes qui prônent "des idéologies radicales menaçant la sécurité du pays" afin de leur interdire l'entrée en territoire canadien. Il demande aussi au gouvernement d'oeuvrer avec les communautés musulmanes du pays afin d'"établir un discours efficace qui dénonce l'idéologie fondamentaliste islamique".

Les sénateurs suggèrent également au gouvernement fédéral de "collaborer avec les provinces et les communautés musulmanes afin d'étudier les options possibles en matière de formation et de certification des imams au Canada". Ils recommandent par ailleurs au gouvernement d'établir un programme pour appuyer les familles qui signalent la radicalisation d'un proche et qui cherchent à obtenir de l'aide.

Le comité a tenu des audiences pendant neuf mois sur le recrutement, les activités et le financement du terrorisme, les procédures criminelles et d'autres aspects de ce que les sénateurs considèrent comme les menaces réelles de l'intégrisme violent. Le rapport provisoire, qui contient 25 recommandations, représente essentiellement l'avis de sénateurs conservateurs, majoritaires au sein du comité, puisque les trois libéraux ne l'ont pas appuyé.

"Les Canadiens doivent faire preuve de vigilance puisque l'extrémisme violent est une menace réelle, tant pour leur vie que pour leur mode de vie", écrivent les sénateurs en introduction. "Cette vigilance doit toutefois s'appliquer de manière réfléchie et équilibrée, de manière à ne pas miner nos plus importantes valeurs. Nous devons trouver toutes les ressources, outils et techniques à la disposition d'une société civilisée pour affaiblir et vaincre une force des plus sauvages."

Certaines recommandations vont un peu plus loin que les dispositions du projet de loi omnibus du gouvernement de Stephen Harper, déposé après les attentats de Saint-Jean-sur-Richelieu et d'Ottawa, en octobre. Le rapport est d'ailleurs dédié aux victimes du terrorisme, notamment à l'adjudant Patrice Vincent et au caporal Nathan Cirillo, tués par deux jeunes hommes qui revendiquaient une sympathie pour le djihad.

Ainsi, en vertu de la nouvelle loi antiterrorisme, qui vient d'obtenir la sanction royale, il est interdit de faire la promotion d'actes terroristes. Les sénateurs voudraient, eux, que l'on criminalise aussi toute "glorification des terroristes, des actes terroristes et des symboles terroristes associés au terrorisme et à la radicalisation".

Le comité est aussi préoccupé par le fait que certains groupes ont invité au Canada des "radicaux étrangers" et leur ont offert une tribune, notamment auprès d'un auditoire de jeunes. Le comité recommande donc que "le gouvernement établisse une liste, accessible au public, de visiteurs interdits, qui identifie les personnes aux idéologies radicales qui menacent la sécurité du pays et qui n'auront pas le droit de visiter le Canada".

Un porte-parole du ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney, a défendu le bilan de son gouvernement en cette matière, rappelant que la loi antiterrorisme permet notamment aux policiers de prendre des mesures appropriées afin de prévenir la radicalisation, notamment en éliminant d'internet tout matériel jugé problématique.

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