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Langue française à Longueuil: des groupes dénoncent «la bilinguisation» du Québec

Des groupes contre «la bilinguisation» du Québec
Thomas Gerbet/Radio-Canada

Des organismes et des partis politiques qui défendent la langue française dénoncent ce qu'ils appellent la « bilinguisation » progressive des institutions publiques du Québec. Ils ont tenu une conférence de presse ce matin devant l'hôtel de ville de Longueuil.

Un texte de Thomas Gerbet

Le lieu n'a pas été choisi par hasard. Le conseil municipal de Longueuil est le théâtre d'une querelle linguistique entre la mairesse Caroline St-Hilaire, qui est attachée à l'unilinguisme francophone de sa ville, et le chef de l'opposition, Robert Myles, qui tient à traduire et répéter toutes ses interventions en anglais.

La comédienne Lucie Laurier, porte-parole du Mouvement Québec français a pris la défense de la mairesse, victime de messages haineux et de menaces. « Non, nous ne sommes pas des racistes, nous ne sommes pas des xénophobes. Nous essayons juste d'être normaux », a-t-elle dit.

La mairesse de Longueuil n'était pas présente à la conférence de presse. Elle fera une déclaration lors du conseil municipal de mardi soir. Un conseil qui sera précédé d'une manifestation pour l'appuyer.

Le président d'Impératif français, Jean-Paul Perreault, appelle le chef de l'opposition de Longueuil à corriger sa façon de faire. « Tout le monde au Québec doit parler le français, donc tout ce qui est français s'adresse à tout le monde. C'est inutile de répéter ou de radoter. »

Plusieurs intervenants ont salué le « courage » de Caroline St-Hilaire, tout en déplorant qu'elle doive défendre sa position.

« Les Italiens, est-ce qu'ils doivent faire preuve de courage pour vivre en italien ? Les Japonais, est-ce qu'ils doivent faire preuve de courage pour vivre en japonais ? »

Maxime Laporte, président général de la Société Saint-Jean-Baptiste

Le cabinet du chef de l'opposition Robert Myles a fait savoir qu'il ne changera pas sa façon de faire, malgré cette conférence de presse et la manifestation de demain soir. « Il souhaite que le conseil se déroule dans le calme et la courtoisie habituelle », indique son chef de cabinet, Éric Svoboda.

Bilinguisation du Québec ?

Plusieurs représentants reprochent au gouvernement provincial les investissements publics en faveur de la langue anglaise. « La bilinguisation est financée à même nos impôts », dénonce Éric Bouchard, coordonnateur général du Mouvement Québec français. Il a donné l'exemple du système de santé.

La porte-parole du PQ en matière de Santé, Diane Lamarre, était présente. Elle ne s'est pas engagée, pour le moment, à demander au gouvernement de modifier la loi 101. La Charte ne fixe pas de règle précise pour la langue des conseils municipaux. En théorie, rien n'empêche un élu de s'exprimer dans la langue de son choix, ce qu'ont dénoncé les organismes présents.

Le Mouvement Québec français demande par ailleurs que les villes qui n'ont pas 50 % d'anglophones ne puissent plus bénéficier du statut bilingue, reconnu par la Charte. Selon le MQF, 46 des 89 municipalités ne répondent pas aux critères, comme l'arrondissement Greenfield Park de Longueuil, qui compte 34 % d'anglophones.

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