Rarement on a pu voir le public de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts aussi fébrile que samedi soir, en pleine attente du spectacle de Mika dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal. Et la patience aura valu la peine.
À 21h pile, Mika - veston et souliers à paillettes-, est débarqué sur la scène pour entonner No Place In Heaven, pièce-titre de son cinquième et plus récent album. Derrière lui, un joli décor cartonné haut en couleur. Enthousiaste, en plein contrôle, l'auteur-compositeur-interprète-pianiste -qui s'est récemment illustré comme juré à The Voice 3 en France- a vite enchaîné avec Toy Boy, Popular Song et Grace Kelly. C'est à ce moment que le public, comme pétrifié de voir son idole si près, s'est réveillé. Certains tapaient du pied, d'autre ont commencé à suivre le rythme de la tête...
Et c'est là que la star de la pop ultra-vitaminée s'est adressée pour la première fois aux spectateurs: «La dernière fois que je suis venu à Montréal, je devais être plus attentif à mon temps. Disons aussi que le public devait être très calme. Cette fois, je vais prendre mon temps et faire tout le bruit que je veux!» Il faut dire qu'entre la série de concerts qu'il a donné avec l'Orchestre Symphonique de Montréal en février dernier et ce spectacle explosif, il y a une marge.
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Mika a ensuite enchaîné de sa voix haut perchée avec les dynamiques Blue Eyes et Talk About You. La gêne des festivaliers a fondu comme glace au soleil et bientôt, un fun fou s'est installé à la Place des Arts. Ça se dandinait, ça sautillait, ça chantonnait, ça criait... Des enfants excités accompagnant leurs parents eux aussi exaltés aux jeunes professionnels en mode party, l'ambiance était au plaisir. Rien n'a été mis de côté pour faire passer un bon moment aux spectateurs: se mettant à genoux pour prier Dieu avant de chanter Big Girl (You Are Beautiful), lançant des ballons bien dodus dans la foule et l'invitant à danser comme si «personne ne vous regardait», lumières, paillettes, mimiques, pas de danse, blagues... Mika a le tour et il le sait.
Pourtant, Mika ne réinvente pas la roue en spectacle. C'est parfois un peu prévisible, souvent très léché et bref, le résultat manque un peu d'éclat malgré tous les efforts de Mika et ses complices pour que la salle Wilfrid-Pelletier brille de tous ses feux. Si l'invitation du roi de la pop sucrée au Festival International de Jazz de Montréal a pu en laisser plus d'un perplexe, il va pourtant sans dire que l'artiste britannique d'origine libanaise a amplement livré la marchandise à la foule en délire.
Mika offrira une deuxième représentation à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts dimanche à 19h30. En première partie, Charlotte Cardin.
Le Festival International de Jazz, du 26 juin au 5 juillet. Pour plus d'informations, c'est ici.
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