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Huey Lewis and the News: un rock du bon vieux temps (PHOTOS)

Huey Lewis and the News: un rock du bon vieux temps (PHOTOS)
David Kirouac

Huey Lewis and the News n’était pas venu offrir un spectacle à Montréal depuis 1986. Les membres du groupe américain de rock’n’roll ont de toute évidence réalisé que les amateurs du Québec ne les avaient pourtant pas oubliés lors du concert à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des arts, mercredi soir.

«Can you feel it?» a lancé avec énergie le chanteur Huey Lewis durant l’incontournable pièce The Power Of Love, offerte au rappel. Comme s’il avait encore besoin de vérifier si les spectateurs, qui remplissaient la place, vibraient vraiment pour sa musique. Depuis les premières notes de la chanson The Heart of Rock’n’Roll, proposée en ouverture de concert, les gens semblaient plus qu’heureux de reculer 30 ans en arrière avec le groupe américain formé en 1979.

Huey Lewis and the News

Festival de jazz - 1er juillet

Huey Lewis and the News a une fondation rock, évidemment, mais colorée de doo-wop et de soul qui rend le tout assez original. Tout ça est en plus influencé par des sonorités des années 1950. Sur scène, c’est d’autant plus efficace que beaucoup des morceaux du band provoquent le sourire et le déhanchement. Qui ne voulaient pas, mercredi soir, s’abandonner à cette musique accrocheuse qui habille des paroles racontant des histoires d’amour, de filles et de bon temps?

De l’amour, les festivaliers en ont reçu une bonne dose durant cette prestation. Et vice versa. Bien des gens ne se sont pas fait prier pour accompagner le chanteur (voix granuleuse, un brin hésitante parfois, mais encore assez puissante) sur Heart and Soul ou encore But It’s Alright. Ils ont aussi vigoureusement tapé des mains à plusieurs reprises et dansé çà et là avec entrain. Pour le reste, pas de flafla. Pas d’effets pyrotechniques, pas de jeux de lumière époustouflants, pas de projections sur écran géant, pas de scène qui se scinde en deux pour laisser émerger un invité vedette.

Parmi les 17 pièces proposées durant la soirée, plusieurs ont eu l’effet escompté. Les énergiques Bad Is Bad ou autres Workin’ For a Livin’ (dernier morceau du spectacle) ont touché aisément la cible. Des pièces plus douces comme Small World ont aussi été bien accueillies. Les plus réussies des «ballades» furent certainement Um, Um, Um, Um, Um, Um (reprise de Major Lance) et Little Bitty Pretty One (écrite par Bobby Day et popularisée par Thurston Harris dans les années 50), offertes en formule bivouac avec juste assez de cuivres et de basse. Ils étaient d’ailleurs beaux à voir les hommes cordés un à côté de l’autre - à l’avant-scène - pour chanter ensemble ces deux morceaux.

La nouvelle composition bluesy rock Her Love Is Killing Me s’est aussi avérée une belle surprise. On ne pourrait en dire autant de l’autre récente création, While We’re Young, sur laquelle Lewis a faussé abondement. Cette chanson manquait également de caractère. Juste avant de livrer ce dernier morceau, Huey Lewis a toutefois bien fait rire les spectateurs : «On s’apprête une seconde fois à faire quelque chose de très dangereux. On va proposer une autre nouvelle chanson. Je sais, c’est vraiment moche. Mais vous savez, on aime partager du nouveau matériel. Je sais, je sais… Vous savez, elle ne durera que cinq minutes. À la fin, prétendez que vous avez aimé. Vous allez vous sentir bien et nous aussi. C’est un win-win!»

D’ailleurs, Huey Lewis a été excellent lors de ses nombreuses interventions parlées. Chaleureux, enthousiaste, drôle et toujours très allumé malgré ses 65 ans (les gens n’ont pas manqué l’occasion de lui chanter happy birthday au cours du spectacle), c’est un magnifique entertainer.

Comme l’a expliqué le maire de Montréal Denis Coderre en présentant habilement le groupe quelques minutes avant la prestation du groupe, c’est agréable «d’être pris avec eux». Stuck With You, livrée en fin de concert, fut d’ailleurs un des moments forts de la soirée. Comment ne pas être avec Huey Lewis quand il criait avec générosité «Are you still with me?» Le cœur du chanteur bat visiblement toujours très fort pour la musique et la scène.

Musicalement, aussi, la troupe de neuf musiciens (harmonica, batterie, guitares, basse, claviers, saxophones, trompette) a donné un très bon show durant une centaine de minutes. Rien d’étonnant de réaliser que la formation a été particulièrement appréciée lorsqu’elle jouait ses vieux hits (comme If This Is It issu du légendaire album Sports paru en 1983 et écoulé à plus de dix millions d’exemplaires) qui ont envahi à l’époque les ondes radiophoniques.

Cela dit, le classique Hip To Be Square fut absent de la liste des chansons interprétées en ce concert de Festival de jazz. Il semble que le groupe se le réserve pour une prochaine visite à Montréal d’ici les trente prochaines années…

Très plaisant Back In Time avec Huey Lewis and the News.

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