Six mois après les attentats de Paris, Charlie Hebdo fera peau neuve en intégrant de nouveaux locaux et en accélérant sa présence numérique.
Le 7 janvier dernier, huit employés du journal, dont cinq dessinateurs, ont été tués. Quatre autres employés ont été grièvement blessés. Parmi eux, Riss, le nouveau directeur du journal, qui ne pourra plus jamais lever le bras plus haut que l'épaule après avoir reçu une balle à l'omoplate.
Depuis l'attaque, les employés de Charlie Hebdo ont néanmoins réussi à publier le journal hebdomadaire assidûment. Le journaliste Laurent Léger se demande d'ailleurs comment ils ont réussi à créer en pleine crise et affirme que le journal se trouve encore en pleine transition.
De nouveaux locaux sécurisés
Afin d'oublier le passé et de mieux embrasser l'avenir, Charlie Hebdo, qui était installé depuis janvier dans les locaux de Libération, déménagera en septembre dans de nouveaux bureaux sécurisés avec l'aide de la police.
Situés dans le 13e arrondissement de Paris, ces bureaux ultra-sécurisés comprendront une pièce blindée (panic room) et un système de cybsécurité, indique Riss.
Une refonte numérique
Pour la rentrée culturelle de l'automne, la maquette du journal sera revue et son site Internet revampé.
La direction affiche ainsi sa volonté d'amener le journal sur les téléphones intelligents et sur les tablettes numériques afin de rejoindre les jeunes.
Une nouvelle répartition de l'actionnariat
En mars dernier, les 15 employés salariés de Charlie Hebdo avaient demandé le statut d'actionnaires à parts égales. Avant l'attentat, l'hebdomadaire se trouvait dans une situation financière précaire, presque au bord de la faillite. Depuis, les ventes atteignent des records (120 000 exemplaires par numéro) et les dons de particuliers affluent, se comptant en millions d'euros. Le journal compte aussi 220 000 abonnés.
La répartition de l'actionnariat sera révisée en septembre. D'autres employés recevront de « vraies actions » selon Riss, mais il ne précise pas lesquels d'entre eux et comment la répartition s'appliquera. Le journaliste Laurent Léger a indiqué à l'AFP que les discussions entre la direction et les employés se déroulent de manière « plutôt saine » et « progressent pas mal ».
Charlie Hebdo appartient à trois actionnaires: Charb, qui est mort dans l'attentat du 7 janvier (40 %), Riss (40 %) et Éric Portheault (20 %).
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