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Cinq questions pour comprendre la crise grecque (VIDÉO)

Comprendre la crise grecque en cinq questions (VIDÉO)

La Grèce pourrait être en défaut de paiement dès mardi et même sortir de la zone euro. Malgré deux plans de sauvetage de 240 milliards d'euros en cinq ans, le pays reste lourdement endetté et toujours déficitaire. Décryptage.

1. Comment la Grèce s'est-elle retrouvée là?

Lorsque le pays adopte l'euro, en 2001, le pays est déjà fortement endetté. Sa dette était de près de 110 % de son produit intérieur brut (PIB). Comme l'économie grecque connaissait une croissance de 4 % à 5 %, cet endettement n'est pas un problème.

Survient alors la crise financière de 2008 et le pays s'enfonce dans une profonde récession, s'endette davantage, et cette crise se poursuit toujours.

Le chômage reste endémique, plus d'un Grec sur quatre est à la recherche d'un emploi. Les mesures d'austérité imposées à la Grèce ont plombé l'économie du pays et, malgré des réformes, le gouvernement ne parvient toujours pas à équilibrer ses finances.

2. Pourquoi la Grèce pourrait-elle être en défaut de paiement?

Depuis cinq mois, le nouveau gouvernement d'Alexis Tsipras ne parvient pas à s'entendre avec ses créanciers sur les modalités des prochains versements d'aide.

Dans la nuit de vendredi à samedi, le premier ministre grec a annoncé la tenue d'un référendum sur le plan d'assistance financière de l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international (FMI). Résultat? La rupture des négociations. Si aucun nouvel accord ne survient, ce sera la fin de l'aide à la Grèce au 30 juin.

Athènes risque de ne pas être en mesure de rembourser d'ici mardi soir 1,6 milliard d'euros au FMI.

3. Quelles seraient les conséquences d'un défaut de paiement?

Sans plan d'assistance financière, la Grèce ne parviendrait pas, faute de revenus suffisants, à rembourser ses créanciers ni à payer ses dépenses courantes, comme les salaires de ses enseignants et de ses médecins ou les rentes de ses retraités.

Déjà, les banques ont été fermées pour la semaine et les retraits aux guichets, limités à 60 euros par jour, sauf pour les touristes. Objectif? Éviter un effondrement du secteur bancaire grec.

Lundi, l'incertitude entourant un éventuel défaut de paiement de la Grèce entraînait la plupart des bourses dans le rouge.

Difficile de déterminer la suite. Tout dépendra si la Grèce reste dans la zone euro, avec de nouveau de l'aide financière, ou retrouvera sa propre monnaie, la drachme.

4. La Grèce restera-t-elle dans la zone euro?

Les Grecs souhaitent-ils conserver l'euro et continuer à profiter d'assistance financière des partenaires de la Grèce en contrepartie de différentes réformes? Ils se prononceront dimanche lors d'un référendum. Le résultat sera déterminant.

La chancelière allemande, Angela Merkel, n'a pas exclu de nouvelles négociations entre Athènes et ses créanciers si les Grecs souhaitent rester dans la zone euro.

S'ils votent contre le plan d'aide, ce sera vraisemblablement la rupture avec les 18 autres pays qui partagent l'euro et un échec pour le projet politique et économique de l'Europe.

5. Quelles seraient les conséquences d'une sortie de la Grèce de la zone euro?

Les Grecs retrouveraient leur propre monnaie, la drachme, qui pourrait être dévaluée par rapport aux autres devises, ce qui se traduirait par une flambée des prix, surtout des biens importés. Le pouvoir d'achat des Grecs serait encore réduit.

La fuite des capitaux risque de s'intensifier, asséchant davantage l'économie grecque. La faiblesse de la monnaie grecque pourrait stimuler les exportations et le tourisme, mais plusieurs analystes estiment que l'activité économique serait encore réduite.

Incapable de payer ses créanciers, Athènes serait en situation de faillite et devrait restructurer en partie ses dettes, ce qui aura aussi des conséquences, mais limitées, sur d'autres pays européens, comme l'Allemagne ou la France.