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Quels sont vos droits si vous êtes arrêté par un policier? Il y a l'application LegalSwipe pour ça

Quels sont vos droits? Il y a une appli pour ça!
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Un policier vous arrête dans la rue et vous demande vos papiers. Devez-vous obtempérer? Avec l'application mobile gratuite LegalSwipe, conçue à Toronto, vous avez maintenant la réponse au bout des doigts.

Un texte de Christian Noël

« C'est un nouvel outil pour garder les policiers à l'œil et éviter les abus », explique l'avocate et porte-parole de LegalSwipe, Sanon Gebresellassi. Des gens d'affaires et des avocats de la communauté noire de Toronto sont derrière l'initiative, financée par une campagne de collective sur le web.

Dans la foulée du débat sur le fichage par les policiers de Toronto, que plusieurs associent à du profilage racial, l'application mobile « va aider les jeunes à mieux connaître leurs droits et leur donner plus de pouvoir contre les forces de l'ordre », croit Sanon Gebresellassi.

« Je suis avocate et je connais mes droits, mais je suis Noire. Quand j'ai une situation avec la police, moi-même je me sens un peu nerveuse. Alors, imaginez un jeune. »

— Sanon Gebresellassi

L'application fait partie, en quelque sorte, des retombées des événements du G20 de Toronto, dont c'est le cinquième anniversaire aujourd'hui. Un millier de personnes avaient été arrêtées sans être accusées de quoi que ce soit. Deux recours collectifs contre les forces de l'ordre font toujours leur chemin devant les tribunaux.

En quelques questions rapides, LegalSwipe s'enquiert des circonstances de votre interaction avec les policiers, avant de recommander une façon de leur répondre. Mais attention! prévient la compagnie, ce n'est pas comme avoir un avocat dans votre poche.

« Ça ne remplace pas un conseiller juridique, dit Sanon Gebresellassi. Chaque situation est différente. Même si vous pouvez légalement refuser de répondre aux policiers, ça ne veut pas dire que l'interaction va s'arrêter là. Parfois, ça peut être une bonne idée d'avoir la conversation juste pour être plus calme. »

Éducatif, mais avec réserve

Les policiers de Toronto y voient un bon outil éducatif. « C'est toujours une bonne chose de se familiariser avec ses droits », estime le constable Victor Kwong. Mais l'application a ses limites.

« Si la situation est urgente dit-il, les policiers n'auront pas le temps d'attendre que vous preniez votre téléphone pour consulter l'application avant de répondre à leur question. Dans certains cas, ça pourrait être considéré comme de l'obstruction. »

De plus, « si vous ressemblez à un suspect recherché pour des actes violents et que vous fouillez dans vos poches » ça pourrait être mal interprété par les policiers, laisse entendre le constable Kwong.

Alerte et vidéo

L'application comprend un bouton Alerte, pour avertir vos proches de ce qui vous arrive. Vous pouvez entrer l'adresse courriel de vos parents, de vos amis ou même de votre avocat, qui recevront votre message.

Il y a également une fonction vidéo, qui permet d'enregistrer les interactions avec les policiers et de télécharger les images instantanément.

« Ça peut devenir viral tout de suite et c'est stratégique parce que parfois, certains policiers pourraient être tentés de confisquer votre cellulaire ou d'en effacer la preuve », explique Sanon Gebresellassi.

« Ça ne devrait pas influencer le travail des agents, qui doivent toujours avoir une conduite exemplaire, peu importe si une caméra est braquée sur eux », assure le constable Victor Kwon.

La police de Toronto vient de présenter un projet-pilote sur le port de caméra corporelle sur une centaine de policiers. L'omniprésence des caméras vidéo dans les mains des citoyens n'est rien de neuf pour les policiers, dit le constable Kwong. « Ce n'est qu'un outil de plus pour s'assurer que les règles professionnelles sont respectées. »

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