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L'innovation se transporte dans les champs de fraises

L'innovation se transporte dans les champs de fraises

Au Québec, un nombre grandissant de producteurs de fraises cultivent de nouvelles variétés pour prolonger la saison de la récolte et augmenter leur production. Ils veulent aussi améliorer leurs rendements pour demeurer compétitifs face aux producteurs américains. Pour y parvenir, ils doivent rester à l'affût des dernières innovations dans le domaine.

Un texte d'Olivier Bachand

Les champs de fraises du Québec ont été le théâtre d'une petite révolution au cours des dernières années.

Les producteurs ont réussi à prolonger les récoltes grâce à la fraise d'automne, une variété qui produit des fruits tout l'été.

Si la saison des fraises ne durait que trois semaines à un mois auparavant, elle peut maintenant s'étendre de mai à octobre dans la province.

Quelque 190 producteurs québécois se sont lancés dans la culture de la fraise d'automne, un nombre qui a plus que triplé depuis 2005.

Selon le président de l'Association des producteurs de fraises et framboises du Québec, David Lemire, ces changements ont permis aux producteurs québécois de conserver leur place dans les épiceries de la province.

« On a réussi à garder le marché de la fraise parce qu'on est capable d'en fournir six mois par année, affirme-t-il. Les autres provinces canadiennes n'ont pas innové assez rapidement et les fraises de la Californie se retrouvent dans les épiceries à peu près 12 mois par année ».

Le Québec est le troisième producteur de fraise en Amérique du Nord, derrière la Californie et la Floride, où le climat est nettement plus favorable à la culture des fraises.

Trouver la bonne fraise

Dans ses champs à Trois-Rivières, David Lemire teste chaque année une vingtaine de nouvelles variétés de fraises provenant d'un peu partout dans le monde.

Cette année, il cultive des plants originaires de la France, de la Belgique, des Pays-Bas et de l'Italie.

« On va chercher des fruits à haut potentiel de rendement, mais le défi des prochaines années, c'est vraiment notre efficacité, nos coûts de production si on veut demeurer compétitifs. »

— David Lemire

Il privilégie par exemple des variétés de fraises dont le feuillage est moins fourni, ce qui permet aux travailleurs qu'il embauche de les cueillir plus rapidement et d'accroître la productivité de sa ferme.

Un centre de recherche pour épauler les producteurs

Le Carrefour industriel et expérimental de Lanaudière (CIEL) effectue également de la recherche sur les fraises.

Dans une ferme expérimentale de Lavaltrie, on recueille plusieurs données sur de nouvelles variétés qui y sont cultivées, dont le calibre, le goût, la morphologie, la couleur, et bien sûr, le rendement.

Ces données permettent ensuite aux producteurs de bien se renseigner avant de sélectionner de nouveaux plants.

De nouvelles techniques de production, comme la plasticulture, sont aussi évaluées.

Cette technique consiste à cultiver les fraises sur des buttes recouvertes de plastique.

« Ça permet un bon contrôle des mauvaises herbes. Ça permet aussi d'apporter l'irrigation et les engrais de façon contrôlée », explique le directeur du CIEL, Pierre Lafontaine.

Le Carrefour industriel et expérimental de Lanaudière possède aussi des laboratoires à L'Assomption où des tests sont menés pour combattre maladies et insectes qui s'attaquent aux fraises.

Le centre de recherche se penche présentement sur la drosophile à ailes tachetées, un petit insecte ravageur qui a fait son apparition au Québec il y a quelques années.

« Les recherches qu'on a menées nous ont déjà conduits à l'homologation de certains pesticides », indique Pierre Lafontaine.

L'innovation est partout, même dans les champs.

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