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La sixième grande extinction animale est commencée, selon une étude

La sixième grande extinction animale serait commencée
Radio-Canada.ca

La Terre a commencé à subir sa sixième grande extinction de masse et celle-ci est causée, de toute évidence, par l'activité humaine, selon une étude publiée vendredi. Si la tendance se poursuit, les humains seront eux aussi victimes de cette extinction, préviennent les scientifiques.

Selon les chercheurs, les vertébrés disparaissent à un rythme 114 fois plus élevé que la normale. Jamais depuis la dernière extinction de masse il y a 66 millions d'années - celle des dinosaures - la planète n'a perdu ses espèces animales à un rythme aussi effréné, rapportent les experts des universités américaines Stanford, Princeton et Berkeley, notamment.

« Si on permet que cela continue, la vie pourrait mettre plusieurs millions d'années à s'en remettre, et notre espèce elle-même disparaîtrait probablement assez tôt. »

— Gerardo Ceballos, professeur à l'université autonome de Mexico et auteur principal de l'étude

Cette analyse, publiée dans la revue Science Advances, s'appuie sur les observations documentées d'extinctions de vertébrés - des animaux avec squelettes internes comme les mammifères, les reptiles et les batraciens - à partir de fossiles et d'autres bases de données.

Les chercheurs ont comparé le rythme actuel de disparition des espèces aux « rythmes naturels de disparition des espèces avant que l'activité humaine ne domine ». Ces calculs sont difficiles à faire parce qu'on ne sait pas exactement ce qu'il s'est produit tout au long des 4,5 milliards d'années d'existence de la Terre.

Néanmoins, les chercheurs parviennent à estimer qu'à un taux normal, neuf espèces de vertébrés auraient disparu depuis 1900. Or, les scientifiques recensent 477 espèces disparues pendant cette période, qui coïncide avec l'intensification de l'activité industrielle et l'accroissement rapide de la population humaine.

Normalement, une telle perte de biodiversité s'observerait sur une période de 10 000 ans.

L'activité humaine montrée du doigt

Les chercheurs attribuent la disparition accélérée des espèces au changement climatique, à la pollution et à la déforestation.

Les répercussions de cette extinction sur les écosystèmes sont telles que les chercheurs estiment que les bénéfices tels que la pollinisation par les abeilles pourraient disparaître d'ici 100 ans.

« Il y a des exemples d'espèces sur toute la planète qui sont littéralement des morts-vivants », a souligné Paul Ehrlich, professeur de biologie à Stanford et coauteur des travaux.

« Afin d'éviter une véritable sixième extinction de masse, il faudra mettre en œuvre des moyens rapides et intensifs de conservation des espèces en danger et éliminer les facteurs qui menacent les populations, tels que la perte d'habitat, la surexploitation à des fins économiques et le changement climatique », affirment les chercheurs.

« Tous ces facteurs sont liés à l'accroissement de la population humaine, qui va de pair avec la hausse de la consommation - particulièrement chez les riches - et les inégalités économiques. Toutefois, la fenêtre qu'il nous reste pour intervenir s'amenuise rapidement. »

— Les auteurs de l'étude parue dans « Science Advances »

Selon l'Union mondiale pour la nature (UICN), plus de 11 000 espèces d'animaux sont actuellement menacées sur la planète, soit une espèce sur cinq.

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