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FrancoFolies 2015: dehors avec Antoine Corriveau

FrancoFolies 2015: dehors avec Antoine Corriveau
Julie Blanche

Avec son célébré Les ombres longues, paru en mars 2014, Antoine Corriveau a prouvé qu’il est l’un des meilleurs auteurs-compositeurs-interprètes de la «nouvelle génération» québécoise. Il se défend aussi très bien sur scène. Il partageait d’ailleurs les morceaux de ce sombre, mais magnifique opus sur une scène extérieure aux FrancoFolies de Montréal, vendredi soir.

Depuis sa sortie, on utilise un nombre étonnant de termes pour qualifier la musique de Corriveau : ténébreuse (un peu fort), obscure, dense, lourde, triste ou encore mélancolique. On ne peut le nier, Les ombres longues est un album avec énormément de caractère et de profondeur. «À la limite du sauvage», disions-nous à l’hiver dans un texte diffusé à la suite d’une entrevue avec le principal intéressé.

En concert, on retrouve toute la profondeur du travail de Corriveau, mais avec encore plus de «punch». Les superbes mélodies et les brillants arrangements folk de l’album tendent davantage vers le rock. Cela dit, c’est tout aussi efficace.

Malheureusement, le son était bien mauvais pour le premier morceau de la soirée, Un par un, qui ouvre aussi l’album. Il était très difficile de saisir les mots de cette si belle chanson. À vrai dire, la voix rauque et envoûtante de Corriveau était passablement étouffée. Les joies du plein air ! Peu importe, rien pour décourager un festivalier. D’autant plus que ce problème sonore a quelque peu diminué dès la seconde chanson La ville d’où on vient.

«Parce que l’endroit à ses défauts ; L’endroit a son histoire. Nous ne rêverons pas plus beau ; que notre point de départ» a-t-il chanté sur une musique assez prenante.

L’inquiète Le temps des coupes à blanc, avec sa délicate mélodie au clavier, est ensuite passée doucement, le temps que les jolis chœurs témoignent eux aussi du triste constat que l’on réserve trop souvent à nos forêts. À mi-chemin, les guitares électriques se sont mises à gronder tandis que la batterie, elle, tonnait.

On a ensuite eu droit à Printemps inspirée par le long souffle de la grève étudiante de 2012. Quelques minutes plus tard, belle introduction à l’harmonica pour la mélancolique Je sors dehors. Magnifique interprétation.

Peu de temps après, le groupe a proposé les pièces Noyer le poisson (énergique et magnétique, elle se transpose très bien sur les planches), Tu es comme la nuit (avec son long jam en finale), puis La tête en marche, que Corriveau a chantée avec Michel-Olivier Gasse, venu visiter la bande le temps d’une chanson.

Le musicien-chanteur a terminé son heure de spectacle avec Le nouveau vocabulaire, un très beau morceau que les spectateurs aiment toujours entendre.

En somme, Corriveau a offert l’intégralité de son opus devant plusieurs centaines de personnes étonnamment attentives dans ce petit parc urbain situé à l’angle des rues Clark et de Montigny. Il faut dire qu’avec ce terrain vert, ce ciel étoilé et cette température clémente, tout était franchement idéal pour créer et recevoir les enveloppantes ambiances d’Antoine Corriveau.

À l’instar de l’offrande studio, Les ombres longues ont été bien rendues sur scène. C’était prenant et intelligent à la fois. On a rapidement senti que les six membres de la formation ont joué plusieurs fois les chansons depuis leur diffusion. Mais bon, leur qualité serait certainement encore plus grande dans une salle intimiste où la qualité du travail de Corriveau peut être doublement appréciée.

Le jeune homme au grand chapeau noir était accompagné de cinq musiciens : le batteur Stéphane Bergeron, la violoncelliste Marianne Houle, le bassiste Pascal Sallafranque, le guitariste Christian Gagnon et le claviériste Lucien Midnight.

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