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Raphaël Bouchard: le nouveau danseur québécois des Grands Ballets canadiens de Montréal (ENTREVUE/PHOTOS)

Raphaël Bouchard: nouveau danseur québécois des Grands Ballets canadiens de Montréal
Courtoisie

Au cours des 15 dernières années, une dizaine de Québécois se sont taillé une place parmi la trentaine de danseurs embauchés annuellement par les Grands Ballets canadiens de Montréal. Aux figures connues comme Anik Bissonnette et Geneviève Guérard, aujourd’hui retraitées, s’ajoute un nouveau visage, Raphaël Bouchard, qui revient au pays après une décennie à danser à l’étranger.

Raphaël Bouchard

Ex-étudiant de l’École Supérieure de danse du Québec, il a obtenu des contrats ou réalisé des stages avec Ballet Ouest, les Ballets Jazz de Montréal et la chorégraphe Hélène Blackburn, avant de s’envoler pour Monaco, où il a joint Les Ballets de Monte-Carlo en 2004. Une compagnie de danse qu’il juge ultra exigeante.

« Le chorégraphe Jean-Christophe Maillot nous poussait toujours au bout, même si on pensait qu’on ne pouvait plus faire mieux, révèle Bouchard en entrevue. Après tous les spectacles, on avait au moins 30 minutes de corrections et il était présent à chaque répétition. Pour lui, rien n’était jamais assez bien. C’est une super bonne école pour te pousser. »

Pendant huit ans, il a donc représenté l’État de Monaco et côtoyé le gratin monégasque. « Quand on sortait en boîte, on avait qu’à mentionner qu’on dansait pour les Ballets afin d’être admis. On voyait si souvent les membres de la royauté qu’on ne s’en formalisait plus. Par contre, aucun danseur n’habitait Monaco, car c’est beaucoup trop cher. On vivait plutôt en France, un peu comme si on habitait de l’autre côté de la rue. »

La compagnie lui a permis de faire le tour du monde, allant de Pékin à Madrid, en passant par Moscou, New York, Tokyo et Rio de Janeiro. Une vie de tournées et d’horaires intenses. « On recevait le plan de la journée la veille ou le jour même, et on travaillait du lundi au samedi. La compagnie partait en tournée presque tous les mois. Ça peut sembler génial de l’extérieur, mais quand tu vis dans tes valises et que tu dois franchir 350 000 escales pour aller à un endroit, ce n’est pas toujours agréable. »

Virée américaine

En 2012, il a quitté l’Europe pour se joindre au Pacific Northwest Ballet de Seattle, délaissant son statut de soliste pour celui de corps de ballet. Une régression. « J’ai accepté le changement de position parce que je n’avais aucune expérience en classique, la spécialité du PNB. Le directeur m’a engagé pour mes talents en danse moderne que personne n’avait dans sa compagnie. Mais dans la réalité, on me traitait comme le nouveau au bas de l’échelle. Ça faisait un peu mal au cœur. Parfois, je restais en arrière et je ne faisais rien. J’ai décidé de partir, car j’ai compris qu’on n’allait rien m’offrir d’autre. C’était le coup de pied au derrière qu’il me fallait pour rentrer au Canada. »

Engagé comme soliste aux GBCM en vue de la saison prochaine, Raphaël Bouchard affirme qu’il a toujours su qu’il finirait sa carrière à Montréal. « J’ai l’impression que la boucle se referme et que je reviens aux sources. Au PNB, on faisait du ballet classique pur et ça ne m’a pas tellement plu. Les GBCM font davantage du contemporain et du néo-classique qui me rejoignent bien plus. Les chorégraphies sont très diversifiées et la compagnie a toujours eu une bonne réputation. Quand j’étais à l’école, je rêvais de danser pour les Grands Ballets ou les Ballets Jazz de Montréal. »

Il préfère toutefois la vie qui lui offrira les GBCM. « Les Ballets Jazz sont toujours en tournée et j’avais envie d’une vie plus stable. Je voulais danser dans mon propre théâtre et fonder une vraie vie. Je suis marié avec Gaby Barrs, qui a travaillé pour les Ballets de Monte-Carlo pendant presque 24 ans. Il n’aurait pas pu avoir de travail aux Ballets Jazz et j’aurais été parti dix mois par année. Pour l’instant, il fait des contrats pour Monte-Carlo et il va remonter le ballet de Roméo et Juliette à Montréal, durant la saison 2016-2017. »

Le talent dans le sang

En dansant à Montréal, Bouchard se rapproche de ses amis, de ses parents et de son frère Maxim, membre de l’équipe nationale de plongeon et sérieux candidat à une sélection pour les Jeux olympiques de Rio en 2016. Lui-même plongeur pendant dix ans, Raphaël a délaissé les piscines pour la danse. Aujourd’hui, les deux frères font partie des meilleurs de leur discipline.

Questionné sur son après-carrière de danseur, le nouveau soliste des GBCM se questionne toujours. « J’espère danser jusqu’à 38 ans. Je ne veux pas dépasser la quarantaine, question d’avoir le temps de faire autre chose. Mon copain et moi avons acheté une maison dans Charlevoix. Présentement, on imagine ouvrir une école de danse dans la région, car il y en a très peu. Ça peut toujours changer d’ici là. Mais une chose est certaine : on veut être nos propres patrons. »

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