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Fauve aux Francos 2015 : la bête lumineuse (ENTREVUE/VIDÉO)

Fauve aux Francos 2015 : la bête lumineuse

Au terme de sa tournée européenne, le collectif français Fauve (ou Fauve CORP) entame cette fois une série de concerts festivaliers, dont une prestation au Métropolis de Montréal, dans le cadre des FrancoFolies. Son second long jeu, intitulé Vieux frères – Partie 2, est sorti en février 2015 et sert donc d’inspiration nouvelle sur les planches pour les six gars devenus de petites stars en France. Rencontre avec deux des membres du groupe qui, comme à l’habitude, préfèrent conserver l’anonymat. Ici, c’est avant tout le collectif qui prime.

« C’est la quatrième fois que nous venons à Montréal affirme l’un des musiciens qui discuteront de leur projet, pendant 30 minutes, à la Maison des Festivals. Depuis, la parution de l’album on a fait plusieurs dates en France. Quelques-unes aussi en Suisse et en Belgique […] Le Zénith de Paris (le groupe a vendu 6 600 billets), notamment, était un bon défi. On voulait créer quelque chose qui allait rester proche de nous, de notre identité, de ce qu’on a construit. On ne voulait pas perdre en convivialité, malgré la grandeur de certaines salles. On mise beaucoup sur un spectacle agréable, chaleureux. On a travaillé vachement fort pour cette tournée. »

Rappelons, pour ceux qui ne connaissent pas la formation, que Fauve est né en 2010.

Dès la parution du EP du nom de Blizzard (2013), un engouement considérable est né à l’endroit de ce groupe d’amis qui misent à la fois sur les images, les textes et la musique. Les six membres (un claviériste s’est ajouté en cours de route) s’occupent de pratiquement tout du projet : composition, écriture, production, mise en scène, réalisation... rien ne leur échappe. L’indépendance est pour eux une sorte de modus operandi.

Leur travail mélange le rock, la poésie, le spoken word, les écrits engagés et le vécu d’une bande soudée depuis la tendre jeunesse. Avant même la sortie du premier album, Fauve a fait mouche et passionné les amateurs de musique, particulièrement les jeunes, qui se sont rapidement identifiés à Fauve. Sur Internet, tout a explosé. Leur spectacle est devenu un must. Depuis, Fauve a cumulé presque 200 spectacles et produit deux albums complets (Vieux frères – Partie 1 et Partie 2)

La scène

Depuis la sortie de Vieux Frères – Partie 2, le collectif a rempli une dizaine de salles à Paris et une quinzaine ailleurs en Europe. Pour le reste de l’été, ils se consacreront aux performances en festival. « On a fait des salles allant de 300 à 6 500 places. Le prix des billets était toujours le même, peu importe l’endroit. On a créé une expérience unique, je crois. On se réappropriait les lieux. On reconstruisait des trucs. On a eu différents concepts durant les soirées. On installait aussi un plafond avec des guirlandes et des lumières. Il y avait également un imposant décor, des écrans télé […] Pour le spectacle des Francos, malheureusement, on est très contraint par le transport. On n’a pas pu apporter tout notre matériel de scène. Forcément, on aurait aimé proposer la même chose à Montréal, car on est très fier de ce spectacle. Mais ce n’est pas grave. On peut enlever tous les artifices et revenir à l’essentiel. »

Cela dit, on pourra une fois de plus compter sur les projections vidéo, un outil qui est au cœur du travail des membres de Fauve.

Et ce Vieux frères – partie 2 ?

« L’album est plus apaisé. C’est le reflet de ce qu’on est aujourd’hui. La raison pour laquelle on est moins agressif, c’est que ce projet nous a fait du bien. C’est une magnifique aventure qui nous a donné confiance en nous-mêmes. Du coup, on s’est ouvert aux autres et on a calmé nos ardeurs, nos frustrations.

Au début, il y avait un paquet de trucs qui généraient de la révolte chez nous. On avait un côté bête blessée (surtout avec la parution des morceaux de Blizzard). C’est évident qu’il y a plus d’espoir sur le dernier disque. Au départ, On avait envie de sauter à la gorge. Il y avait un truc de frustration. On fond, nous étions sur la défensive. Notre premier album était très centré sur nous-mêmes. C’était introspectif. Depuis, on est allé vers les autres… et vers la lumière. »

Au dire des deux musiciens, la manière de composer et d’écrire, n’a toutefois pas beaucoup changé depuis le commencement. La méthode est assez collégiale et en mouvement. Les thèmes sont choisis de manière spontanée par chacun et sont ensuite validés par les autres membres. Ils définissent les sujets et voient à ce que tout le monde soit à l’aise avec les propos. Les gars racontent beaucoup ce qu’ils ont vécu. Ce serait juste « plus fluide, naturel et assumé ». Quelque part, Fauve est une sorte de quête.

Fauve, la suite

Les membres du collectif ont déjà laissé sous-entendre que le Fauve allait fort certainement mourir de sa belle mort. Quand ? Personne ne sait vraiment, à ce que nous pouvons comprendre lors de cette entrevue en personne. « La vérité, c’est qu’on arrive à la fin d’un cycle. On n’a jamais envisagé une carrière. On a toujours eu plein d’autres projets avant Fauve et il y en aura d’autres après [Fauve]. »

« Peut-être que les prochains projets ne seront juste pas publics, renchérit l’autre membre. On n’a jamais pensé faire Fauve toute notre vie. On avait besoin de faire Fauve. Maintenant, ça sent le point final. Dans ce format, en tout cas. On a dit ce qu’on avait à dire. On va certainement prendre une pause à la fin de l’année. Certains partiront peut-être en voyage, d’autres travailleront à un site internet… »

Raison de plus pour aller voir le concert de Fauve au Métropolis, mardi, le 16 juin.

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