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«Caprice»: Emmanuel Mouret en mode tendresse (VIDÉO/PHOTOS)

«Caprice»: Emmanuel Mouret en mode tendresse

L’amour, toujours l’amour, encore l’amour. Emmanuel Mouret en a fait une spécialité. Sa filmographie est habitée par ces hommes maladroits et ces jolies femmes qui se séduisent dans un maelström de quiproquos et de fantasmes. Avec son dernier film Caprice, le réalisateur enfonce encore un peu plus le clou dans le marivaudage, tout en douceur et fantaisie.

Après son incursion ratée dans le mélodrame trop sérieux avec Une autre vie, Emmanuel Mouret nous revient dans ce qu’il sait faire de mieux: de la comédie sentimentale burlesque un peu désuète, mais toujours aussi attachante.

Il reprend donc son rôle fétiche du jeune homme naïf et gaffeur nommé cette fois Clément, un instituteur mélancolique qui s’éprend d’Alicia, une actrice célèbre au charme fou. Les ombres de Sacha Guitry ou de Woody Allen ne sont jamais bien loin, mais Mouret parvient à mettre sa propre signature sur son récurant personnage à l’humeur triste et au caractère détaché.

«Caprice» d'Emmanuel Mouret

Car le célibataire se trouve bien chanceux de voir qu’Alicia l’aime en retour. Toutefois, l’idylle bourgeoise qui vire au parfait bonheur se transforme bientôt en cauchemar dès l’arrivée de Caprice, une jeune femme pétillante qui réussit à mettre dans son lit le pauvre instituteur. Celui-ci, rongé de remords, tente de dissimuler son infidélité, mais les dés de l’infortune semblent déjà jetés.

Au cœur de ce triumvirat post-rohmérien, toujours cette mise en scène précieuse chargée de théâtralité. Cela peut paraître agaçant à la longue, mais le cinéaste de l’art courtois réussit le bon dosage entre l’intelligence des dialogues et un jeu d’acteur assez délicieux à regarder. D’ailleurs, Anaïs Demoustier qui interprète l’espiègle Caprice enchante par sa fraîcheur et son énergie contagieuse.

Même s’il est question du grand amour brisé par la trahison, devant la caméra de Mouret, ce thème lourd et grave devient soudainement aussi léger qu’une brise. Sans jugement ni moral, le réalisateur se contente d’accompagner ses personnages vers leur destin, et si cela doit prendre le ton de la délicatesse, alors tant mieux.

Caprice – K-Films Amérique – Comédie sentimentale – 100 minutes – Sortie en salles le 12 juin 2015 – France.

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