Au secondaire, le Québécois Alex Gaumond rêvait de devenir astronaute. C’est plutôt parmi les stars du West End qu’il s’est retrouvé. À 36 ans, l’acteur montréalais multiplie les rôles dans les grandes comédies musicales du prestigieux district théâtral de Londres. Cet été, il tient la vedette dans la comédie musicale Seven Wives For Seven Brothers (Les sept femmes de Barberousse) au Théâtre Open Air, à Regent’s Park.
Alex Gaumond dans quelques comédies musicales
Né à Montréal, Alex Gaumond arrive à Londres avec sa famille à l’âge de 18 ans, lorsque son père y obtient un emploi. Il abandonne alors sa technique au cégep pour étudier à la prestigieuse Guildford School of Acting, l’une des meilleures écoles de théâtre de Grande-Bretagne. « Je joue du piano depuis l’âge de six ans et je chante depuis le secondaire, mais je n’avais jamais songé sérieusement à en faire une carrière, explique-t-il. Par contre, quand j’ai appris qu’on déménageait à Londres, je me suis dit que c’était le meilleur endroit au monde pour tenter ma chance! »
Son sourire charmeur et sa voix lui valent rapidement des petits rôles dans plusieurs productions comme Miss Saïgon et The Full Monty. Mais c’est en 2010 que sa carrière a vraiment pris son envol. Le rôle d’Emmett dans la version britannique de la comédie musicale Legally Blonde (inspirée du film Blonde et légale) l’a propulsé vers de nouveaux sommets.
« Ce que j’ai adoré avec le rôle d’Emmett, c’est que j’ai pu y mettre beaucoup de ma personnalité, affirme-t-il. C’est une chance incroyable. » Sa performance lui a valu une nomination pour le prix du meilleur acteur dans une comédie musicale au gala des Olivier Awards, l’équivalent britannique des Tony Awards à Broadway.
Depuis, Alex Gaumond est un homme occupé. En quatre ans à peine, le public londonien a pu admirer la versatilité de son talent dans We Will Rock You, Top Hat, Dirty Rotten Scoundrels… Son interprétation de Miss Trunchbull, la cruelle et immense directrice d’école dans Matilda, lui a aussi attiré les louanges de la critique et du public.
Le Québec au cœur
Le succès d’Alex Gaumond à Londres est si fulgurant qu’on se demande pourquoi il n’a pas fait de vagues de notre côté de l’Atlantique. « Mes parents me disent toujours que personne n’a jamais entendu parlé de moi au Québec. Je ne suis pas sûr que les gens les croient quand ils disent que leur fils est un acteur bien établi à Londres », raconte-t-il en riant.
Tout ça pourrait bien changer un jour: le Québécois n’exclut pas un retour éventuel vers sa patrie natale. « Faire de la comédie musicale au Québec, ça m’intéresserait. Si c’était un projet qui valait la peine, ça me tenterait », lance-t-il.
En attendant, l’artiste reste proche de ses racines. Il rêve de lancer un album de chansons québécoises traduites en anglais, pour les faire découvrir à un public plus large. Il y travaille depuis quelques années avec son oncle, le compositeur Alain Leblanc – un collaborateur de longue date de Jean-Pierre Ferland.
Alain Leblanc a notamment signé la musique d’un des plus grands succès de Ferland, Une chance qu’on s’a. Pas surprenant, donc, que la pièce soit parmi les premières choisies par Alex Gaumond pour son projet d’album. Le chanteur explique qu’il tenait absolument à préserver toute la fragilité et la poésie de la chanson. « Jean-Pierre était épaté. Il y a vraiment reconnu sa chanson », raconte-t-il, en ne cachant pas son admiration pour le monstre sacré de la musique québécoise.
Que ce soit au Québec, à Londres ou ailleurs, Alex Gaumond a de grands projets. Même si la comédie musicale est son plus grand amour, il aimerait beaucoup faire plus de théâtre traditionnel. Il rêve aussi d’une carrière au cinéma, d’un album solo… Il a même écrit et composé, avec un ami, sa propre comédie musicale sur le Jour J. « Ça traîne quelque part sur une tablette, mais c’est toujours dans ma tête », assure-t-il. Une chose est certaine: avec son charisme, sa belle gueule et son talent immense, l’étoile d’Alex Gaumond n’est pas prête de pâlir.
Sa chanson Here I Am est disponible sur Spotify.
