Gilles Duceppe affirme que son retour comme chef du Bloc québécois s'inscrit dans le contexte d'un « nouveau cycle politique » amorcé par l'élection de Pierre Karl Péladeau à la barre du Parti québécois. Il invite tous les souverainistes à s'unir derrière pour lui pour redonner au Québec « une voix forte » à Ottawa.
« Un nouveau cycle politique commence, et l'heure est au rassemblement de toutes les forces indépendantistes », a-t-il lancé, peu après que Mario Beaulieu eut confirmé qu'il lui cédait sa place après un an comme chef du parti.
« Venez, que je leur dis! Et comme le disait Jacques Parizeau, que le dernier arrivé laisse la porte ouverte. »
— Gilles Duceppe
« Ce qui m'a décidé [à revenir], c'est avant tout cette volonté de rassembler », a-t-il plaidé. « Le geste que nous posons ensemble aujourd'hui, ce n'est pas Duceppe à la place de Beaulieu, c'est Duceppe qui rejoint Beaulieu, et l'équipe de candidats et de candidates. »
Gilles Duceppe a d'ailleurs encensé à profusion Mario Beaulieu pour sa décision de laisser sa place à quatre mois d'élections fédérales qui lui auraient permis de faire ses preuves, et alors que son « leadership n'est pas contesté ».
Il explique avoir eu le réflexe de « refuser catégoriquement » de reprendre du service lorsque M. Beaulieu le lui a offert il y a quelques jours, mais qu'il a finalement ouvert la porte après avoir réfléchi à ses arguments.
Gilles Duceppe dit aussi avoir été « ébranlé » par « son courage, son sens de l'abnégation, sa grande générosité » dans le contexte actuel. « C'est ça être indépendantiste; c'est faire passer la cause avant soi-même. »
Il soutient qu'il a alors accepté de considérer un retour en politique, et qu'il en a discuté avec sa famille, ses amis, et surtout le nouveau chef péquiste, Pierre Karl Péladeau, qui lui a offert son « soutien indéfectible » samedi dernier. « Dans les minutes qui suivaient, j'ai accepté. »
« J'ai senti que j'avais cette responsabilité de le faire », a-t-il précisé, en évoquant une fois de plus un « nouveau cycle politique » engendré par la course à la direction du Parti québécois, qui a ravivé « la volonté de construire le pays ».
« Moi, je veux participer à l'avenir », a-t-il affirmé.
Selon Gilles Duceppe, le Québec perd toutes ses batailles à Ottawa depuis que les Québécois ont majoritairement choisi d'être représentés par des députés du Nouveau Parti démocratique à Ottawa en mai 2011. « Personne ne se bat pour le Québec », dit-il, en arguant que, pour le NPD, « c'est le Canada d'abord et le Canada tout le temps. »
« Il est grand temps que le Québec retrouve une voix forte, et cette voix, c'est le Bloc québécois », a-t-il lancé.
« La patrie doit passer avant le parti et les individus », a pour sa part expliqué Mario Beaulieu pour justifier sa décision de s'effacer. Il s'est dit convaincu qu'avec Gilles Duceppe à la barre, le Bloc québécois se dirige « vers une nouvelle victoire qui est cruciale pour tous les indépendantistes. »
« Après un an d'effort, malgré le travail acharné et le dévouement d'une petite équipe dynamique et créative dont je suis extrêmement fier, j'en suis venu à la conclusion que j'allais manquer de temps d'ici les élections. Ma conclusion est qu'il faut trouver une façon de donner un nouveau souffle au Bloc québécois. » — Mario Beaulieu
Gilles Duceppe a dirigé le Bloc québécois pendant 14 ans, avant de remettre sa démission dans la foulée de la débâcle de mai 2011, dans le contexte de la « vague orange ».
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