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COP21: ce que les citoyens du monde pensent du changement climatique (CARTES INTERACTIVES)

COP21: ce que les citoyens du monde pensent du changement climatique (CARTES INTERACTIVES)
Le HuffPost

A six mois de la prochaine conférence climat qui se réunira en décembre à Paris, et alors que le G7 parle climat ce lundi, 10.000 citoyens du monde ont déjà leur avis sur la manière dont il faut s'attaquer au changement climatique. Répartis ce samedi 6 juin sur cinq continents et près de 75 pays, ces participants anonymes venus des îles Fidji, de Roumanie, de France ou du Bénin, se sont tous improvisés négociateurs le temps d'un débat planétaire, le plus grand jamais réalisé.

Les premières synthèses de cette consultation hors norme, dont les résultats pays par pays sont disponibles ici, doivent être révélées ce lundi 8 juin lors d'une conférence de presse à Paris, avant d'être présentées en milieu de semaine à Bonn où se retrouvent les délégations chargées de négocier l'accord mondial contre le réchauffement planétaire.

En partenariat avec les organisateurs, Missions Publiques, le Danish Board of Technology et la Commission nationale du débat public en France (CNDP), Le HuffPost vous dévoile via quatre cartes interactives les premiers enseignements de ce spectaculaire exercice de démocratie participative.

[Pour chaque carte, cliquez sur le pays de votre choix pour faire apparaître un graphique plus précis. Certaines données sont encore partielles et seront actualisées dans les jours à venir]

Plus de 78% des citoyens du monde "très concernés" par le changement climatique

S'il en fallait une, voici la preuve que les citoyens du monde partagent désormais le même degré de conscience de l'urgence de la crise environnementale. A la question "A quel point êtes-vous préoccupé par les conséquences du changement climatique?", plus de 78% des participants à travers le monde s'estiment "très concernés". Hormis quelques exceptions notables (Burundi, Russie...), ces chiffres se vérifient dans la plupart des pays, qu'ils soient développés ou non, du Nord ou du Sud, insulaires ou continentaux.

"Cette acceptation préalable de la crise environnementale est un phénomène nouveau par rapport à il y a dix ans", relève le spécialiste des questions écologiques Pierre Radanne. Selon lui, le recul du climatoscepticisme (moins de 2% des citoyens interrogés ne s'estiment pas concernés du tout) marque "l'émergence d'une citoyenneté mondiale sur la compréhension du sujet". Reste à savoir le prix que chacun est prêt à payer pour tenter de résoudre le problème. Un débatteur sur quatre (26,99%) anticipe que les mesures censées endiguer le réchauffement empiéteront sur sa qualité de vie.

Un citoyen sur deux estime que son pays n'en fait pas assez contre le réchauffement

Votre gouvernement en fait-il assez pour endiguer le réchauffement climatique? Cette question divise profondément les acteurs du débat planétaire. D'un côté, 43,98% estiment que leur pays a fait de cette cause une priorité et le soutiennent dans cette démarche. De l'autre, 45,98% des citoyens du monde estiment au contraire que leur pays n'en fait pas assez. Ici, la dichotomie Nord/Sud est particulièrement frappante. C'est dans les pays développés que les citoyens sont les plus critiques à l'égard de l'engagement de leurs gouvernants. En France, 65,19% des participants regrettent que leur pays n'ait pas fait de la lutte contre le changement climatique une priorité tandis que les petits Etats insulaires, très vulnérables à la crise environnementale, obtiennent 51,06% de soutien de la part de leurs administrés.

Quelle que soit la responsabilité avérée ou perçue des Etats, c'est bien au niveau mondial que les citoyens attendent des réponses fortes. 69,53% estiment que le problème doit avant tout être réglé via un accord international ambitieux qui tarde à s'imposer. 70,93% estiment que, depuis 1992, les négociations sous l'égide l'ONU ne sont pas allées assez loin. En attendant, 80% des personnes interrogées jugent que leur pays devrait prendre des mesures contre les gaz à effet de serre, avec ou sans l'accord de leurs voisins.

La recherche d'énergies fossiles n'est plus une priorité

Si le diagnostic est globalement partagé, l'affaire se complique quand il s'agit d'arrêter les solutions pour endiguer le changement climatique. Signe que les citoyens du monde anticipent la fin du paradigme pétrolier, beaucoup (45,22%) estiment que les Etats ne doivent plus encourager la recherche de nouvelles réserves d'énergies fossiles particulièrement polluantes. Mais, sans surprise, ce résultat chute de dix points lorsqu'on interroge les seuls pays producteurs d'hydrocarbures.

Les mesures qui rencontrent l'adhésion la plus large sont logiquement celles qui sont les moins contraignantes: 78% des citoyens plaident pour une meilleure éducation sur le changement climatique et 42% pour une meilleure protection des forêts tropicales. Reste à se mettre d'accord sur les modalités de financement du Fonds vert pour le climat.

Autre enseignement du débat citoyen planétaire, la taxe carbone n'est rejetée en principe que par une minorité (moins de 10%) des personnes interrogées. En revanche, seuls 16% pensent qu'elle devrait s'appliquer à tous les pays sans exception, 40% qu'elle devrait être indexée sur les efforts réalisés par chaque pays et 30% plaident pour qu'elle soit inversement prorpotionnelle au niveau de développement de chacun.

Pour des objectifs transparents et contraignants pour tout le monde

Face à la nécessité d'agir, une large majorité des participants au débat planétaire estime que chaque pays, qu'il développé ou pas, doit désormais s'engager à respecter l'accord qui aboutira à Paris. Quitte à subir d'éventuelles sanctions en cas de manquement. Plus de 73% des citoyens réclament ainsi que la COP21 assigne à chaque pays des objectifs de court terme juridiquement contraignants et techniquement vérifiables.

Lassée par les promesses non tenues, une écrasante majorité (91,17%) exige ainsi la transparence sur les émissions annuelles de chaque pays et les progrès réalisés. Mais, souveraineté nationale oblige, à peine 50 % des citoyens acceptent le principe d'inspection entre les Etats pour vérifier la sincérité des efforts entrepris. Les négociateurs iront-ils jusque là? Rendez-vous au mois de décembre à Paris.

Les îles Fidji ont ouvert le bal dans la nuit de vendredi à samedi (heure française)

Des Fidji à Phoenix, retour sur le débat citoyen planétaire

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